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Les Obus

Marco Valdo M.I.
Langue: français




Ah, dit le soldat, la guerre continue
Gaillarde, elle va bon train
Et les avions virevoltent au loin
Comme des mouches saugrenues.
On fait pleuvoir drûment là-bas
Par tous les engins possibles
De gros obus bien gras
Et rendre la vie impossible.
Devant, tout n’est que trous,
Boues, ruines, cadavres et mort.
À qui, à qui, attribuer les torts ?
Pour sûr, dit le soldat, au Guide fou.

Dernière nouvelle, dit le trouvère.
Avant même un vote vide,
Seul face à lui-même, le Guide
Mène une campagne exemplaire.
Avant même le premier débat,
Comme dans ses précédents combats,
Il envoie sur le champ au vestiaire
Sa seule crédible adversaire.
L’opposition, dit-il, c’est bon
Pour meubler les prisons.
Il envoie quiconque le critique
Au-delà du Cercle arctique.

Le veilleur de nuit accourt essoufflé.
Il dit : Salut, je ne fais que passer.
En vérité, les gars, je n’ai que faire
De cette histoire d’opération militaire.
À moi, on ne me la fait pas :
Un chat est un chat,
Un militaire est un militaire,
Et la guerre, c’est la guerre.
Chaque alerte, chaque sirène
Réveille en moi les vieilles peines
Du temps où j’étais soldat.
Je tremble encore à chaque fois.

Chez le bon roi Pausole, quelle balade !
Sur la tête, à l’heure de la promenade,
Les filles nues posent un mouchoir.
Là-bas, on leur impose un voile éteignoir.
N’oubliez pas, dit Grand-Mère,
Les Filles de Perse dans leur désert,
Certaines déjà lapidées,
D’autres pendues, d’autres violées.
Ainsi, le clergé sans ambage
De ses pattes aux ongles noirs
Sur les femmes de tout âge
Met le voile, emblème de son pouvoir.



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