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Le Fils emprisonné

Marco Valdo M.I.
Langue: français




17 mars 1934

Chère maman, il ne faut pas pleurer.
Voici des mots, des baisers,
Des sourires, des caresses
Et toute la tendresse
D’un fils emprisonné.

La prison n’est pas si triste,
Ni si obscure, ni si pénible
Que d’aucuns le pensent ;
On y est nourris,
Logés et servis.

À l’ombre, sans privation matérielle,
On jouit d’une lumière éternelle
Qui entre par la fenêtre grinçante.
Dans ma cellule, je lis Dante ;
C’est une expérience divertissante.

Je n’ai pas l’habitude
De me laisser abattre.
J’ai tant de pensées pour peupler
La plus longue solitude
Sans un instant me dessécher.

L’imagination embellit
Le jour et la nuit.
Je ne vais pas me lamenter,
Ni du fond de mon lit,
Lancer des plaintes et des cris.

Ne te fais pas de souci !
Tout ceci sera vite fini.
À la maison, vivez tranquilles
Et dites à tous les amis
Que je serai bientôt en ville.



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