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Monsieur de La Palisse est mort

Bernard De la Monnoye
Langue: français


Bernard De la Monnoye

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Un noble Rossignol
(Giani Esposito)


Monsieur de La Palisse est mort

Chanson française - Monsieur de La Palisse est mort – Bernard de la Monnoye – 1713

Interprétation : Gilles Elbaz

Comme-Monsieur-De-la-Palice-je-suis-la


Comme je te l'avais formellement promis et chose promise, chose due, mon ami Lucien l'âne aux yeux de braise, je me prépare céans à insérer la chanson de Bernard de la Monnoye qui raconte la mort de Monsieur de la Palisse ou la Palice. Mort que ce sire connut devant Pavie et qui lui coûta la vie. C'est bien de ce petit événement que surgit le mot français de lapalissade et l'italien, lapalissiano. Tout tourne, si tu t'en souviens, autour d'un quatrain qui en français est :

Monsieur de la Palisse est mort
Est mort devant Pavie
Un quart d'heure avant sa mort,
Il était encore en vie.


Et en italien,

Monsieur de la Palisse è morto
È morto di fronte a Pavia
Un quarto d'ora prima di morire,
Era ancora in vita.


Tous les enfants de France et de Navarre connaissent évidemment ce quatrain et bien d'autres du genre..., dit Lucien l'âne en agitant la tête et la queue tout en les bougeant de gauche à droite en inversement. Et beaucoup même savent que c'est une chanson. Par contre, je n'en avais jamais entendu d'interprétation et celle de Gilles Elbaz me ravit. D'autant plus que Gilles Elbaz fut un inoubliable interprète des chansons de Giani Esposito, notamment Le Noble Rossignol, dont Elbaz fit tout un spectacle.

Du point de vue de la langue, on appelle cette vérité de La Palice un truisme ou dans un sens un peu plus éloigné de l'idiotisme ou de cet aimable gallicisme, une tautologie. Pour le reste, le seigneur de La Palice dont il est question n'était autre que Jacques II de Chabannes et Maréchal de France sous François Ier. Comme il est dit plus haut, il est mort au siège de Pavie en 1525. Bref, cette histoire ne date pas d'hier, mais d'avant avant-hier et ce n'est pas une histoire d'aujourd'hui. Mais, vois-tu de tes yeux de braise et de feu, mon ami l'âne Lucien, le personnage auquel on doit cette anecdote et cette suite de pataquès n'est pas le militaire La Palice qui était soldat du roi François, mais bien un académicien connu pour ses contes de Noël bourguignons, et également des écrits plus raidement classiques, qui vivait aux temps de Corneille, Racine et Louis XIV, Bernard de la Monnoye. Sans lui, qui se souviendrait encore de Monsieur de la Palice ? Et sous ses airs patelins et à bien des égards grotesques, la chanson de Monsieur de la Palice est une fabuleuse « presa per il culo » d'un Maréchal de France et d'un instant héroïco-patriotique, une énorme entreprise de dérision, une sorte de bain d'acide ironique où disparaissent dans le ridicule le militaire, le guerrier et son armure. Bref, une chanson éminemment contre tout ce qui porte armes, armure, uniforme, décorations, drapeaux et autres fanfreluches.

Ah, Marco Valdo M.I., tu me réconcilies avec l'Académie et je salue en le saluant des deux oreilles qui se balancent sur le dessus de mon crâne poilu comme le cul de la femme à barbe, le dénommé Bernard de la Monnoye que je ne connaissais pas avant de l'avoir connu. Mais que tout ceci et ce tissage de quatrains irrévérencieux ne nous fasse pas oublier notre tâche qui consiste à tisser, nous aussi, tout en le tissant, le linceul ou le suaire, c'est tout un, de ce vieux monde tautologique, répétitif, guerrier, conquérant et cacochyme (Heureusement !)

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Parlare come La Palisse significa dire qualcosa di ovvio, noto già a tutti senza bisogno di spiegazioni, presentandola invece come una grande scoperta. Il modo di dire deriva da un episodio storico passato alla leggenda. Jacques II de Chabannes, signore de La Palice, Pacy, Chauverothe, Bort-le-Comte e Héron e Maresciallo di Francia (oggi Lapalisse, 1479-1525), morì combattendo valorosamente nella battaglia di Pavia del 1525, tra l’esercito di Francesco I e quello di Carlo V d’Asburgo. Per rendergli omaggio, i suoi uomini incisero sulla cassa che ne raccoglieva le spoglie una frase che l'avrebbe destinato alla Storia: «Qui giace il Signor de La Palisse che un quarto d’ora prima di morire era ancora vivo». Un'epigrafe ingenua per sottolineare il coraggio del condottiero che, ancora pochi istanti prima di morire, si batteva come un leone. L'epigrafe, invece, è passata alla Storia, come una verità ovvia, evidente, scontata, palese, lampante. una verità lapalissiana, appunto (dal termine francese lapalissade).
Da questa storia prese spunto il poeta francese Noei Borguignon de Gui Barôzai, pseudonimo di Bernard de la Monnoye (1641-1728), per comporre questa strofa piena di banalità e affermazioni scontate che consacrò definitivamente la fama al personaggio.
De la Monnoye, critico e filologo, studiò da avvocato ma preferì dedicarsi alla letteratura. Di lui si ricordano le Noëls bourguignons, successo librario del XVII secolo. Fu anche nominato membro dell’Académie française.

efira.it
Messieurs, vous plaît-il d’ouïr
L’air du fameux La Palisse ?
Il pourra vous réjouir
Pourvu qu’il vous divertisse.

La Palisse eut peu de bien
Pour soutenir sa naissance,
Mais il ne manqua de rien
Dès qu’il fut dans l’abondance.

Bien instruit dès le berceau,
Jamais, tant il fut honnête,
Il ne mettait son chapeau,
Qu’il ne se couvrît la tête.

Il était affable et doux,
De l’humeur de feu son père,
Et n’entrait guère en courroux
Si ce n’est dans la colère.

Il buvait tous les matins,
Un doigt, tiré de la tonne,
Et mangeant chez ses voisins,
Il s’y trouvait en personne.

Il voulait aux bons repas
Des mets exquis et fort tendres,
Et faisait son Mardi Gras,
Toujours la veille des Cendres.

Ses valets étaient soigneux
De le servir d’andouillettes,
Et n’oubliaient pas les œufs,
Surtout dans les omelettes.

De l’inventeur du raisin,
Il révérait la mémoire ;
Et pour bien goûter le vin
Jugeait qu’il en fallait boire.

Il disait que le nouveau
Avait pour lui plus d’amorce ;
Et moins il y mettait d’eau
Plus il y trouvait de force.

Il consultait rarement
Hippocrate et sa doctrine,
Et se purgeait seulement
Lorsqu’il prenait médecine.

Il aimait à prendre l’air
Quand la saison était bonne ;
Et n’attendait pas l’hiver
Pour vendanger en automne.

Il épousa, se dit-on,
Une vertueuse dame ;
S’il avait vécu garçon,
Il n’aurait pas eu de femme.

Il en fut toujours chéri,
Elle n’était point jalouse ;
Sitôt qu’il fut son mari,
Elle devint son épouse.

D’un air galant et badin
Il courtisait sa Caliste,
Sans jamais être chagrin,
Qu’au moment qu’il était triste.

Il passa près de huit ans,
Avec elle, fort à l’aise ;
Il eut jusqu’à huit enfants :
C’était la moitié de seize.

On dit que, dans ses amours,
Il fut caressé des belles,
Qui le suivirent toujours,
Tant qu’il marchât devant elles.

Il brillait comme un soleil ;
Sa chevelure était blonde :
Il n’eût pas eu son pareil,
S’il avait été seul au monde.

Il eut des talents divers,
Même on assure une chose :
Quand il écrivait des vers,
Qu’il n’écrivait pas en prose.

Chacun alors applaudit
À sa science inouïe :
Tout homme qui l’entendit
N’avait pas perdu l’ouïe.

Il prétendit, en un mois,
Lire toute l’Écriture,
Et l’aurait lue une fois,
S’il en eût fait la lecture.

Il fut à la vérité,
Un danseur assez vulgaire ;
Mais il n’eût pas mal chanté,
S’il avait voulu se taire.

Il eut la goutte à Paris,
Longtemps cloué sur sa couche,
En y poussant des hauts cris,
Il ouvrait bien fort la bouche.

Par son esprit et son air
Il s’acquit le don de plaire ;
Le Roi l’eût fait Duc et Pair,
S’il avait voulu le faire.

Mieux que tout autre il savait
À la cour jouer son rôle :
Et jamais lorsqu’il buvait
Ne disait une parole.

On s’étonne, sans raison,
D’une chose très commune ;
C’est qu’il vendit sa maison :
Il fallait qu’il en eût une.

Il choisissait prudemment
De deux choses la meilleure ;
Et répétait fréquemment
Ce qu’il disait à tout heure.

Lorqu’en sa maison des champs
Il vivait libre et tranquille,
On aurait perdu son temps
À le chercher à la ville.

Un jour il fut assigné
Devant son juge ordinaire ;
S’il eût été condamné,
Il eût perdu son affaire.

Il voyageait volontiers,
Courant par tout le royaume ;
Quand il était à Poitiers,
Il n’était pas à Vendôme.

Il se plaisait en bateau ;
Et soit en paix, soit en guerre,
Il allait toujours par eau,
À moins qu’il n’allât par terre.

On raconte, que jamais
Il ne pouvait se résoudre
À charger ses pistolets,
Quand il n’avait pas de poudre.

On ne le vit jamais las,
Ni sujet à la paresse :
Tant qu’il ne dormait pas,
On tient qu’il veillait sans cesse.

Un beau jour, s’étant fourré
Dans un profond marécage,
Il y serait demeuré,
S’il n’eût pas trouvé passage.

Il fuyait assez l’excès ;
Mais dans les cas d’importance,
Quand il se mettait en frais,
Il se mettait en dépense.

C’était un homme de cœur,
Insatiable de gloire ;
Lorsqu’il était le vainqueur,
Il remportait la victoire.

Les places qu’il attaquait,
À peine osaient se défendre ;
Et jamais il ne manquait
Celles qu’on lui voyait prendre.

Dans un superbe tournoi,
Prêt à fournir sa carrière,
Il parut devant le Roi :
Il n’était donc pas derrière.

Monté sur un cheval noir,
Les dames le reconnurent ;
Et c’est là qu’il se fit voir
À tous ceux qui l’aperçurent.

Mais bien qu’il fût vigoureux,
Bien qu’il fût le diable à quatre,
Il ne renversa que ceux
Qu’il eut l’adresse d’abattre.

Un devin, pour deux testons,
Lui dit, d’une voix hardie,
Qu’il mourrait delà des monts
S’il mourait en Lombardie.

Il y mourut, ce héros,
Personne aujourd’hui n’en doute ;
Sitôt qu’il eut les yeux clos,
Aussitôt il n’y vit goutte.

Monsieur d’la Palisse est mort,
Il est mort devant Pavie,
Un quart d’heure avant sa mort,
Il était encore en vie.

Il fut, par un triste sort,
Blessé d’une main cruelle.
On croit, puisqu’il en est mort,
Que la plaie était mortelle.

Regretté de ses soldats,
Il mourut digne d’envie ;
Et le jour de son trépas
Fut le dernier jour de sa vie.

Il mourut le vendredi,
Le dernier jour de son âge ;
S’il fût mort le samedi,
Il eût vécu davantage.

J’ai lu dans les vieux écrits
Qui contiennent son histoire,
Qu’il irait en Paradis,
S’il n'était en Purgatoire.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 6/11/2012 - 14:56



Langue: italien

Versione italiana da efira
LA CANZONE DI LA PALISSE

Signori, vi piaccia udire
l'aria del famoso La Palisse,
Potrebbe farvi gioire
se essa vi divertisse.

La Palisse ebbe pochi beni
per sostener la sua nascenza,
Ma non gli mancò nulla
finché visse nell'abbondanza.

Viaggiava volentieri,
scorrazzando per tutto il reame,
Quando stava a Poitiers,
non stava certo a Vendôme!

Si divertiva in battello
e, sia in pace che in guerra,
Andava sempre per acqua
se non viaggiava via terra.

Beveva ogni mattina
vino spillato dalla botte,
Per mangiare dai vicini
vi si recava di persona.

Voleva per mangiar bene
vivande squisite e assai tenere,
E faceva il martedì grasso
sempre la vigilia delle Ceneri

Brillava come un sole,
coi suoi capelli biondi.
Non avrebbe avuto pari
se fosse stato solo al mondo.

Ebbe molti talenti,
ma si è certi di una cosa:
Quando scriveva in versi,
non scriveva mai in prosa.

Fu, per la verità,
un ballerino scadente,
Ma non avrebbe cantato male,
se fosse stato silente.

Si racconta che mai
sia riuscito a risolversi
A caricar le pistole
se non aveva le polveri.

Morto è il signor de la Palisse,
morto davanti a Pavia,
Un quarto d'ora prima di morire,
era in vita tuttavia.

Fu per una triste sorte
ferito da mano crudele,
Si crede, poiché ne è morto,
che la ferita fosse mortale.

Rimpianto dai suoi soldati,
morì degno d'invidia,
E il giorno del suo trapasso
fu l'ultimo della sua vita.

Morì di venerdì,
l'ultimo giorno della sua età,
Se fosse morto il sabato,
avrebbe vissuto più in là.

envoyé par Lucien Lane - 6/11/2012 - 15:10




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