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Litania del Pontino

Riccardo Venturi
Langue: italien


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[2003]
Testo di Riccardo Venturi
Musica di chi vuole
Lyrics by Riccardo Venturi
Music by...anyone willing to set this song to music


Livorno: il Pontino.
Livorno: il Pontino.


Il Pontino è il quartiere di Livorno dove ho abitato fino al marzo del 2002; in realtà, questa “non-canzone” è stata scritta ben lontano da quei posti, nel nord della Francia, pochissimi giorni prima dell'inizio della raccolta delle “CCG primitive”, nel febbraio del 2003. Uno degli inviti che si facevano durante quei due mesi di raccolta spontanea era quello di scrivere delle canzoni, anche senza nessuna musica, e di inserirle nella raccolta; al momento di scrivere qualcosa anch'io, pensai invece inserire proprio questa “Litania” scritta da poco. Mi venne spontaneo, vivendo molto lontano, di situarla a Livorno, in un'ordinaria notte in cui comincia una guerra, rivedendomi a barcollare gonfio di vino come mi succedeva fino all'anno prima. Così come fu spontaneo di chiamarla “Litania”, ripensando a quella del livornese Giorgio Caproni dedicata a Genova. In questa “non-canzone”, le parti in corsivo sono comunque da ritenersi recitate. Quando e se qualcuno ci metterà una musica qualsiasi. [RV]
Vino, ci vuole vino in questa notte. Bisogna pigliare a cazzotti i
cartelli di divieto di transito. Perché noi, noi, si vuol essere
dappertutto, niente divieti e transito ovunque. In questa notte col
culo al nord e tutto il resto sul porto, sul mare che se ti ci butti,
nuoti verso il mondo, verso lo spazio, verso la luce.


E allora ascolti, annusi, ascolti,
e annusi
Il puzzo orrendo dei pensieri
chiusi
Facce incrociate per la strada,
facce
Che, silenziose, gridano
minacce.
Alzando il tono, alzando
la ragione
Con gli infrarossi della
ribellione
gli ultravioletti della tua
impotenza,
l'irrigidirsi della tua
coscienza.

Perché, sai, sono questi merdosi che ti passano accanto che sono il
nutrimento dell'indifferenza, del nulla, dell'ipocrisia. O, forse,
sono come te e non è giusto aver voglia di ammazzarli; ma la notte è
dolce, il vino è buono, e non ci sarà limite alla tua esplosione di
vita che fermerà tutto, bloccherà gli spari, farà librare il boia
nell'aereo sberleffo del ridicolo.


E allora, passi, ridi, passi
e ancora ridi
Gustando il molle profumo inerte
della terra,
In questa notte da vomitare
come la guerra,
Vorresti prendere il mondo in mano,
e ancora ridi.
Però ti tocca schivare piano,
con cortesia
Coppie, vegliardi, e una pattuglia
di polizia
In questa notte che sa di miele,
che sa di sale,
In questa notte su fra le stelle,
su per le scale.

Ma forse, ora, è tempo di dire le cose come stanno. La sbronza sta
passando, bisognerebbe rinfocolarla con un altro litro ma non ci sono
più soldi e i Terrazzini son chiusi. Lasciamo dunque il campo alla
lucidità, miei signori, miei inutili signori, miei volonterosi
ascoltatori.


Ecco, domani dovremo pure
fare qualcosa,
Prendere tutto, smontare tutto
nella grandiosa
ora di vivere, di ripigliarci
'sto mondo in mano,
di non lasciare più nessun volo
all'aeroplano.
Più nessun volo, più nessun cielo
a quei mercanti,
nessuna nube, nessun teatro
ai commedianti;
Lo sguardo punta, lo sguardo passa
tutte le porte,
lo sguardo è oltre, oltre la bomba,
oltre la morte.


Langue: français

Version française – Marco Valdo M.I. – 2009

Livourne: Le quartier du Pontino.
Livourne: Le quartier du Pontino.


Le Pontino est le quartier de Livourne où j'ai habité jusqu'en mars 2002; en réalité, cette « non-chanson » a été écrite bien loin de ce pays, dans le nord de la France, quelques jours avant la récolte des « CCG primitives », en février 2003. Une des invites qu'on faisait durant ces deux mois de la récolte spontanée était d'écrire des chansons, même sans musique, et de les insérer dans le recueil; au moment d'écrire quelque chose moi aussi, je pensais au contraire insérer justement cette Litanie écrite depuis peu. Il m'était advenu – vivant très loin, de la situer à Livourne, dans une nuit quelconque où commençait une guerre, me revoyant tanguant gonflé de vin comme il m'arrivait jusqu'à l'année dernière. Je l'appelai spontanément « Litanie », en repensant à celle du Livournais Giorgio Caproni, dédiée à Gênes. Dans cette « non-chanson », les parties en italique doivent être récitées. Quand et si quelqu'un y mettra une musique. [R.V. - traduction de Marco Valdo M.I.]
LITANIE DU PONTINO

Du vin, il nous faut du vin cette nuit. Il faut foutre
en l'air à coups de tatane les dossiers d'interdiction de transit.
Car nous, nous, on veut être partout, pas d'interdits et transit
tout partout. Dans cette nuit avec le cul au nord et
tout le reste sur le port, sur la mer et lorsque tu t'y jettes,
tu nages vers le monde, vers l'espace, vers la lumière.


Et alors écoute, renifle, écoute
Et renifle
La puanteur horribles des pensées
Closes
Des faces croisées dans la rue
Des faces
Qui, silencieuses, crient
Des menaces.
En élevant le ton, en élevant
La raison
Avec les infrarouges de ta
Rébellion
Les ultraviolets de ton
Impuissance,
Le raidissement de ta
Conscience.

Car, tu sais, ce sont ces merdeux qui te passent à côté
qui sont l'aliment de l'indifférence, du rien, de l'hypocrisie.
Ou, peut-être, sont-ils comme toi et il n'est pas juste d'avoir
voulu les tuer; mais la nuit est douce, le vin est bon, et il
n'y a aucune limite à ton explosion de vie qui arrêtera tout,
bloquera les tirs, fera planer le bourreau dans l'avion,
grimaçant de ridicule.


Et alors, passes, ris, passes
Et ris encore
En savourant l'inerte parfum humide
De la terre
Dans cette nuit à vomir
Comme la guerre
Tu voudrais prendre le monde en main,
Et rire encore.
Pourtant il t'arrive de t'effacer doucement
Avec courtoisie
Des couples, des vieux, et une patrouille
De police.
Dans cette nuit de miel
De sel,
Dans cette nuit parmi les étoiles;
En haut des escaliers.

Mais, peut-être, à présent, est-il temps de dire les choses
comme elles sont. Ta cuite est en train de passer, il faudrait
la ranimer avec un autre litre, mais il n'y a plus de sous et
le bistrot des Terrazzini est fermé. Laissons donc le champ à
la lucidité, mes seigneurs, mes courageux auditeurs.


Voilà, demain nous devrons bien
Faire quelque chose,
Prendre tout, démonter tout
Dans la grandiose
Heure de vie, de reprendre
Ce monde en main,
Ne plus laisser un seul vol
À l'aéroplane
Plus aucun vol, plus de ciel
Aux commerçants,
Aucune nue, aucun théâtre
Aux comédiens.
Ton regard pointe, ton regard passe
Toutes les portes
Ton regard est au-delà, outre la bombe,
Outre la mort.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 13/5/2009 - 20:03


Tu vas me pardonner, Marco Valdo, si j'ai apporté deux petites modifications à ta traduction. La première, c'est "cartelli di divieto di transito". En italien courant, "cartello" signifie aussi "panneau de signalisation routière". Quant à l'autre, je te dis que les "Terrazzini" ne sont pas des "terrasses", mais un vieux bistrot du quartier du Pontino qui a définitivement (et malheureusement) fermé en 2006. Il s'appelait "Antica Enoteca Mannari", mais comme il se trouvait dans la rue des Terrazzini, tout le monde l'appelait "Osteria dei Terrazzini" ou simplement "i Terrazzini". On y buvait du gros pinard rouge des collines de Montecarlo, pas le Montecarlo de la Principauté de Monaco, ma celui dans les environs de Lucques.

Merci encore!

Riccardo Venturi - 13/5/2009 - 23:57


Non seulement, tu es pardonné, mais en plus, je suis très heureux d'avoir un correcteur aussi attentif... Plus attentif encore que moi-même. Cela dit, dans une vie antérieure, lorsque j'écrivais (professionnellement), j'avais toujours un correcteur qui revoyait mes textes et suggérait des corrections. Parfois impérativement, d'ailleurs. Ce qui donnait certaines explications parfois houleuses...
Même le claviste trouvait à son tour de mes erreurs et les corrigeait. C'était fabuleux ! J'étais sûr d'avoir eu un autre lecteur que moi.
Mais j'apprécie aussi beaucoup les explications; elles aident à mieux comprendre, mieux savourer les chansons qu'on découvre. Car la canzone a ceci de particulier, c'est qu'elle est très concentrée, très resserrée et dès lors, souvent elliptique.Et de surcroît, quand elle est bonne, elle n'hésite pas à être carrément poétique.Autrement dit de s'envelopper d'un voile de mystère...

Bref, tout ça pour dire, que je suis très content que tu m'aies corrigé.

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.

Marco Valdo M.I. - 14/5/2009 - 00:20




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