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Kalender 1913

Erich Mühsam
Lingua: Tedesco


Erich Mühsam

Lista delle versioni e commenti


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Le Duel
(Marco Valdo M.I.)
Der Anarchisterich
(Erich Mühsam)
La Guerre de Cent mille ans
(Marco Valdo M.I.)


[1913]
Versi di Erich Mühsam (1878-1934), anarchico e poeta, una delle prime vittime del nazismo trionfante: arrestato nel 1933, subito dopo l’incendio del Reichstag, fu barbaramente trucidato nel campo di concentramento di Orianenburg il 10 luglio 1934.
Credo che la poesia faccia parte della raccolta intitolata “Kain-Kalender für das Jahr 1913”, pubblicata a Monaco
Poesia musicata da Dieter Süverkrüp ed Walter Andreas Schwarz ‎nel loro album “Erich Mühsam: Ich Lade Euch Zum Requiem” pubblicato nel 1995.
Più recentemente è stata messa in musica da Christoph Holzhöfer

Erich Mühsam: Ich Lade Euch Zum Requiem

Una poesia che intuisco molto attinente al percorso, non formalizzato ma trasversale, de La Guerre de Cent mille ans che i ricchi hanno fatto, fanno e faranno ai poveri.
Urgerebbe quindi un intervento traduttorio degli ottimi Marco Valdo M.I. e il suo inseparabile amico Lucien Lane, che ringrazio anticipatamente.
Januar:
Der Reiche klappt den Pelz empor,
und mollig glüht das Ofenrohr.
Der Arme klebt, daß er nicht frier,
sein Fenster zu mit Packpapier.

Februar:
Im Fasching schaut der reiche Mann
sich gern ein armes Mädchen an.
Wie zärtlich oft die Liebe war,
wird im November offenbar.

März:
Im Jahre achtundvierzig schien
die neue Zeit hinaufzuziehn.
Ihr, meine Zeitgenossen wißt,
daß heut noch nicht mal Vormärz ist.

April:
Wer Diplomate werden will,
nehm sich ein Muster am April.
Aus heiterm Blau bricht der Orkan,
und niemand hat`s nachher getan.

Mai:
Der Revoluzzer fühlt sich stark.
Der Reichen Vorschrift ist ihm Quark.
Er feiert stolz den ersten Mai.
(Doch fragt er erst die Polizei.)

Juni:
Mit Weib und Kind in die Natur
zur Heilungs-, Stärkungs-, Badekur.
Doch wer da wandert bettelarm,
Den fleppt der würdige Gendarm.

Juli:
Wie so ein Schwimmbad doch erfrischt,
wenn`s glühend heiß vom Himmel zischt!
Dem Vaterland dient der Soldat,
kloppt Griffe noch bei dreißig Grad.

August:
Wie arg es zugeht auf der Welt,
wird auf Kongressen festgestellt.
Man trinkt, man tanzt, man redet froh,
und alles bleibt beim status quo.

September:
Vorüber ist die Ferienzeit.
Der Lehrer hält den Stock bereit.
Ein Kind sah Berg und Wasserfall,
das andre nur den Schweinestall.

Oktober:
Zum Herbstmanöver rücken an
der Landwehr- und Reservemann.
Es drückt der Helm, es schmerzt das Bein.
O welche Lust, Soldat zu sein!

November:
Der Tag wird kurz. Die Kälte droht.
Da tun die warmen Kleider not.
Ach, wärmte doch der Pfandschein so
wie der versetzte Paletot!

Dezember:
Nun teilt der gute Nikolaus
die schönen Weihnachtsgaben aus.
Das arme Kind hat sie gemacht,
dem reichen werden sie gebracht.

inviata da Bernart Bartleby - 20/2/2015 - 09:21




Lingua: Francese

Version française – CALENDRIER 1913 – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson allemande – Kalender 1913 – Erich Mühsam – 1913

Texte d'Erich Mühsam (1878-1934), anarchiste et poète, une des premières victimes du nazisme triomphant : arrêté en 1933, juste après l'incendie du Reichstag, il fut lâchement assassiné dans le camp de concentration d'Orianenburg, le 10 Juillet 1934.

Musique de Dieter Süverkrüp et de Walter Andreas Schwarz dans leur album « Erich Mühsam : Ich Lade Euch Zum Requiem » publié en 1995.
Plus récemment, elle a été mise en musique par Christoph Holzhöfer.

Une poésie que je devine très proche du parcours, non formalisé mais transversale, de La Guerre de Cent mille ans La Guerre de Cent mille ans que les riches ont fait, font et feront aux pauvres.
Il y faudrait donc une urgente traduction des excellents Marco Valdo M.I et son inséparable ami Lucien Lane, que je remercie d'avance.

Évidemment, Lucien l'âne mon ami, on ne pouvait refuser ça.

Certes, Marco Valdo M.I. mon ami, tu as bien fait, sauf que tu as mis du temps à établir cette version française… Alors qu'il t'était bien dit par Bartleby que c'était urgent…

En effet, mais j'avais placé cette canzone d'Erich Mühsam dans la liste des travaux en cours, mais il y en a tellement et puis, d'un autre côté, Bartleby lui-même a réclamé La Déclaration Universelle des Droits de l'Âne... Il y a aussi les événements de la vie quotidienne. Comme tu le sais, tout cela est très prenant. Par ailleurs, il me paraît que je suis atteint d'un curieux syndrome, que j'appellerais volontiers le syndrome de la création ou celui de l'homo faber intellectualis (est-ce bien ainsi que l'on dit ? Je n'en sais plus rien…), qui fait que j'ai de plus en plus tendance à manquer de temps pour faire ce que j'ai vraiment envie de faire…

Somme toute, ça tourne à la passion…, dit Lucien l'âne d'un air de deux airs.

De fait, et tu le vois bien, je démarre tôt le matin et je termine tard le soir… Je refuse mille sollicitations extérieures. J'ai beau trier, écarter, user de sévérité… Rien n'y fait. Cependant, tu le vois aussi très bien, je ne m'en porte que mieux. Donc, faire, c'est passionnant, mais l’inconvénient, c'est qu'on n'en voit jamais la fin. Imagine, il suffit de parcourir les Chansons contre la Guerre pour déterminer l'ampleur du phénomène…

Je le vois, je te vois là devant ton appareil, cette machine à écrire perfectionnée, dont on dirait qu'elle pense en couleurs. Je t'y vois dans les rares moments où tu n'es pas tenu à faire autre chose.

Et oui, Lucien l'âne mon ami, on ne fait pas que ça… Il y a les amis, un peu d'activités que je qualifierai de sociales… Et puis, les lectures, sans compter la maison – oikos qu'il faut bien faire tourner. Donc voilà, Le Calendrier 1913 de Mühsam s'était un peu enlisé dans toute cette vase de vie. Et il y avait pire encore, voyant qu'il s'agissait de Mühsam, je l'avais mis dans ma liste sans lire la petite note introductive… Ce fut là mon horrible erreur… Je me jette un tas de cendres sur la tête.

Si je te comprends bien, comme c'était de Mühsam, à qui si je ne m'abuse, tu as consacré une chanson dans tes Histoires d'Allemagne, Erich Mühsam, poète, anarchiste et assassiné, il était certain que tu allais le traduire...

Erich Mühsam boit un café


Quant à la canzone elle-même, elle aussi m'a joué des tours… Traduire Mühsam n'est vraiment pas simple, surtout quand on ne connaît pas l'allemand. Et en donner une version française que je puis relire sans honte, ce n'est pas simple non plus. Évidemment, comme on le faisait remarquer récemment, il existe peut-être des traductions françaises de ce texte…

Depuis le siècle qu'il est écrit, c'est bien possible !

Mais ç'eût été, comment dire ? : malhonnête de priver Bernart Bartleby de ce qu'il demandait : c'est-à-dire : une traduction de notre main. Et pour tout révéler, je n'ai même pas cherché à savoir s'il en existait une. J'ai pris ce calendrier par le début et j'ai été jusqu'au bout sans me retourner. Cela dit, si quelqu'un trouve une autre traduction en français du Kalender 1913, qu'il l'envoie en vitesse. Rien que pour comparer les versions ; j'aime beaucoup vérifier. On ne sait jamais, je peux certainement me tromper ou ne pas comprendre… ou ne pas avoir compris… mais la voici quand même cette version française de ma main.

Avec toutes tes explications, je ne sais toujours pas ce qu'elle raconte, cette canzone de ce poète assassiné. C'est fou d'ailleurs ce que les gens ont tendance à s'assassiner eux-mêmes en prison… dans les communiqués officiels.

Oui, ce doit être une vieille coutume. Quant au Kalender 1913, c'est une canzone qui se présente sous la forme… d'un calendrier, c'est-à-dire en 12 mois, très bien ordonnés de janvier à décembre. Elle raconte une histoire d'Allemagne, un peu comme Günter Grass fera plus tard avec tout le siècle dernier (voir à cette adresse. Je te détaille les douze mois :
janvier : le riche a chaud, le pauvre gèle ;
février : au carnaval, le riche séduit la pauvre qu'il laissera tomber ;
mars : quel recul, en mars 1848, c'était la révolution en Allemagne ;
avril : le mouvement s'enlise ;
mai : défilé « révolutionnaire » autorisé ;
juin : le pauvre en balade inquiète les autorités ;
juillet : le riche se baigne, le soldat combat ;
août : il y a de grands massacres qui se préparent et tout le monde s'en fout ; septembre : retour à l'école, souvenirs de vacances ;
octobre (je te rappelle que 1914 suit 1913...) : rappel des troupes : le plaisir d'être soldat ;
novembre : on gèle, mais le manteau est gagé ;
décembre : le temps des cadeaux : l'enfant riche en reçoit plusieurs, le pauvre s'en confectionne un.

Alors, oui, Bartleby avait bien auguré de ce que cette canzone aurait à voir avec La Guerre de Cent Mille Ans… Et le voilà servi. Maintenant, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde flottant à la dérive dans cette Guerre de Cent Mille Ans, ballotté entre les privilèges des uns et les nécessités des autres, écrasant, mortel et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
CALENDRIER 1913

Janvier :

Le riche remonte sa fourrure,
Et le poêle doucement rougeoie.
Pour ne pas geler, le pauvre colmate,
Sa fenêtre avec du papier d'emballage.

Février :

Au carnaval, l'homme riche regarde
Une fille pauvre avec appétence.
Combien l'amour était tendre,
On le saura en novembre.

Mars :

En l'an quarante-huit du siècle passé,
Des temps nouveaux sont arrivés.
C'était en mars et savez-vous, mon ami
Qu'on n'est pas encore à l'avant-mars aujourd'hui

Avril :

Celui qui veut devenir diplomate,
Prendra modèle sur avril.
L'ouragan éclata le bleu tranquille
Et personne ne fit rien ensuite .

Mai :

Le Révolutionnaire se sent fort.
Le prescrit des riches pour lui, c'est du petit lait.
Il célèbre fièrement le premier mai.
Seulement, il demande à la police... d'abord

Juin :

Avec la femme et l'enfant dans la nature
Pour les bains, les soins, le grand air, la cure.
Mais le misérable qui promène,
Fait sourciller le digne gendarme.

Juillet :

Comme une piscine rafraîchit quand même
Quand tombe du ciel l'ardente canicule
Le soldat sert la patrie
Par trente degrés, il se bat encore.

Août :

Dans le monde se passent des choses horribles ;
On le constate dans des conférences.
On parle joyeusement, on boit, on danse,
Et on maintient le statu quo terrible.

Septembre :

Les vacances sont bien finies.
L'enseignant tient prête sa règle.
Un enfant a vu la montagne et la cascade,
L'autre seulement une porcherie.

Octobre :

Les manœuvres d'automne rappellent déjà
Le territorial et le réserviste.
Le casque pèse, la jambe se blesse.
Ô quel plaisir d'être soldat !

Novembre :

Le jour raccourcit. Le froid menace.
On sent le besoin de tenues chaudes
Ah, si le reçu de la caution pouvait réchauffer
Comme le paletot qu'on a fourgué !

Décembre :

Maintenant le bon Saint-Nicolas va partager
Les beaux cadeaux de fin d'année.
Le pauvre enfant se l'est fabriqué,
Au riche, ils seront apportés.

inviata da Marco Valdo M.I. - 16/4/2015 - 15:26


Grazie Marco Valdo M.I., come al solito.
Impegno mantenuto!
Saluti

Bernart Bartleby - 16/4/2015 - 16:13


Aver selezionato questa (come anche Die Ahnung) non fà onore al grande M., solo confermando il vecchio detto che "Talvolta sonnecchia anche il grande Omero!"

Francesco RAUCEA - 14/4/2017 - 18:48


Scusa Francesco RAUCEA, non ho capito il senso di questo tuo vecchio commento. Saluti.

B.B. - 2/2/2020 - 14:11




Lingua: Italiano

Versione italiana di Francesco Mazzocchi
CALENDARIO 1913

Gennaio:

Il ricco si tira su la pelliccia,
e il tubo della stufa piacevolmente è rosso.
Il povero per non aver freddo incolla
carta da pacchi a chiudere la finestra.

Febbraio:

A carnevale il ricco signore si contempla
volentieri una povera ragazza.
Spesso com’era tenero l’amore
diventa chiaro in novembre.

Marzo:

Nel Quarantotto sembrò
che fosse giunto un tempo nuovo.
Voi, miei contemporanei, sapete
che oggi non è ancora di nuovo Vigilia di marzo.

Aprile:

Chi vuole diventare diplomatico,
prenda come modello aprile.
Dall’azzurro sereno scoppia l’uragano,
e nessuno poi ce l’ha fatta.

Maggio:

Il rivoluzionario si sente forte.
L’ordine dei ricchi per lui è latticino molle.
Egli festeggia fiero il Primo maggio.
(Ma prima chiede la polizia.)

Giugno:

Con moglie e bimbo nella natura
per le cure della salute, del vigore, i bagni.
Ma il povero che gira da quelle parti,
lo ferma per i documenti il degno gendarme.

Luglio:

Ma quanto rinfresca una piscina,
quando viene giù caldo rovente dal cielo!
Il soldato serve la patria,
si esercita col fucile anche a trenta gradi.

Agosto:

Quanto va male nel mondo,
lo si constata nei congressi.
Si beve, si danza, si chiacchiera allegramente,
e tutto resta allo status quo.

Settembre:

È finito il tempo delle vacanze.
Il maestro tiene pronto il bastone.
Un bambino ha visto montagna e cascata,
l’altro soltanto il porcile.

Ottobre:

Ritornano alle manovre d’autunno
il territoriale ed il riservista.
Pesa l’elmo, fa male la gamba.
Che soddisfazione, essere soldato!

Novembre:

Il giorno diventa corto. Il freddo incombe.
Servono i vestiti caldi.
Ah, se la polizza di pegno riscaldasse
come il cappotto impegnato!

Dicembre:

Ora il buon San Nicola distribuisce
i bei doni di Natale.
Il bimbo povero li ha fatti,
vengono portati a quello ricco.

inviata da Francesco Mazzocchi - 29/1/2022 - 19:58




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