La chanson du déserteur
anonyme
Originale | 4. Version du Pays Messin |
LA CHANSON DU DÉSERTEUR 1. Version de l'Ain Charles Guillon, Chansons populaires de l'Ain Je me suis engagé dans Un régiment de France, Je me suis engagé dans Un régiment de France, Là ousque j'ai logé, On m'y a conseillé De prendre mon congé Par-dessous mon soulier. En mon chemin faisant J' rencontr' mon capitaine, En mon chemin faisant J' rencontr' mon capitaine, Mon capitain' me dit : Où vas-tu sans souci ? Je vais dans ce vallon' Rejoindr' mon bataillon . Mon capitaine me dit: Ce n'est pas là ta route, Mon capitaine me dit: Ce n'est pas là ta route. J'ai mis mon habit bas, Mon sabre au bout d' mon bras, Et me suis battu là Comme un vaillant soldat. Là-bas, dans ces prés verts, J'ai tué mon capitaine, Là-bas, dans ces prés verts J'ai tué mon capitaine, Mon capitaine est mort Et, moi, je vis encore ; Mais dans deux ou trois jours Ce sera-z à mon tour. Qui est-c' qui me tuera? Ce s'ra mon camarade, Qui est-c' qui me tuera? Ce s'ra mon camarade, On me band'ra les yeux Avec un mouchoir bleu Et l'on m' fera mourir Sans me faire souffrir. Qu'on env'loppe mon cœur Dans un' serviette blanche, Qu'on env'loppe mon cœur Dans un' serviette blanche, Pour le porter à ma mi' En lui disant : Voici Le cœur d votr' serviteur Qu'est mort au champ d'honneur. Soldats qui m'écoutez, Ne 1' dit's pas à ma mère, Soldats qui m'écoutez, Ne l' dit's pas à ma mère, Mais dites-lui plutôt Que je suis à Breslau Pris par les Polonais, Qu'ell' me r'verra jamais. | LA CHANSON DU DÉSERTEUR Je me suis-t-engagé Pour l'amour d'une blonde, Je me suis-t-engagé Pour l'amour d'une blonde, Là où j'étais logé On m'a bien conseillé Qu'il fallait déserter Sans avoir mon congé. En mon chemin faisant Trouvai mon capitaine, En mon chemin faisant Trouvai mon capitaine, Mon capitaine me dit Où vas-tu sans-souci Vas-t-en dans ces vallons rejoindre ton bataillon. Je pris mon sabre en main Je mis mon sac en terre, Je pris mon sabre en main Je mis mon sac en terre, Je mis mon sac à bas Le fusil à mon bras Et me suis battu là Comme un vaillant soldat. Au premier coup tiré Tuai mon capitaine, Au premier coup tiré Tuai mon capitaine, Mon capitaine est mort Et moi je vis-t-encor, Hélas avant trois jours Ce sera-z-à mon tour. Qui m'y feront mourir Ce sont mes camarades, Qui m'y feront mourir Ce sont mes camarades, Ils me banderont les yeux Avec un mouchoir bleu, Pour me faire mourir Sans me faire souffrir. Que l'on mette mon coeur Dans une serviette blanche, Que l'on mette mon cœur Dans une serviette blanche, Qu'on le porte au pays Qu'on le donne à ma mie, Disant, Voilà le coeur De votre serviteur. Soldats de mon pays Ne le dites pas à ma mère, Soldats de mon pays Ne le dites pas à ma mère, Mais dites-lui plutôt Que je suis à Bordeaux Prisonnier des Anglais Qu'elle me reverra jamais. |