De los de siempre
Otto René CastilloOriginale | Traduzione francese di Laurent Bouisset dal blog Fuego del Fuego Otto René Castillo |
DE LOS DE SIEMPRE Usted, compañero, es de los de siempre. De los que nunca se rajaron, ¡carajo! De los que nunca incrustaron su cobardía en las carnes del pueblo. De los que se aguantaron contra palo y cárcel, exilio y sombra. Usted, compañero, es de los de siempre. Y yo lo quiero mucho, por su actitud honrada, milenaria, por su resistencia de mole sensitiva, por su fe, más grande y más heroica, que los gólgotas juntos de todas las religiones. Pero, ¿sabe? Los siglos venideros se pararán de puntillas sobre los hombros del planeta, para intentar tocar su dignidad, que arderá de coraje, todavía. Usted, compañero, que no traicionó a su clase, ni con torturas, ni con cárceles, ni con puercos billetes, usted, astro de ternura, tendrá edad de orgullo, para las multitudes delirantes que saldrán del fondo de la historia a glorificarlo, a usted, al humano y modesto, al sencillo proletario, al de los de siempre, al inquebrantable acero del pueblo. | LES ÉTERNELS Vous, camarade, vous êtes au nombre des éternels. Au nombre de ceux qui jamais ne se dégonflèrent, putain ! Qui jamais n'incrustèrent leur lâcheté dans la chair du peuple. Qui surent résister au bâton et à la prison, à l'exil et à l'ombre. Vous, camarade, vous êtes au nombre des éternels. Et moi, je vous aime beaucoup, pour votre attitude honorable, millénaire, pour votre résistance de masse sensitive, pour votre foi, plus grande et plus héroïque que les golgothas réunis de toutes les religions. Mais vous savez ? Les siècles à venir, juchés sur les épaules de la planète, se mettront sur la pointe des pieds pour tenter de toucher votre dignité, qui brûlera de rage, encore. Vous, camarade, qui n'avez pas trahi votre classe, pas même sous la torture, pas même dans les prisons, encore moins en échange de foutus billets, vous, astre de tendresse, vous atteindrez l'âge de l'orgueil, pour les multitudes délirantes qui sortiront du fond de l'histoire pour glorifier à travers vous l'être humain, le modeste, le prolétaire le plus simple, celui qui est au nombre des éternels forgés dans l'acier invincible du peuple. |