Dünyanin en tuhaf mahluku
Nâzım HikmetTraduzione inglese di Randy Blasing e Mutlu Konuk | |
MON FRÈRE Comme le scorpion, mon frère, Tu es, tu es comme le scorpion dans une nuit d'épouvante, Comme le moineau, mon frère, Tu es comme le moineau dans ses menues inquiétudes, Comme la moule, mon frère, Tu es comme la moule, Enfermé et tranquille, Ah ! Tu es terrible, mon frère, Comme la bouche d'un volcan éteint, Et tu n'es pas un hélas, Tu n'es pas cinq, Tu es des millions, Tu es comme le mouton, mon frère Quand le bourreau habillé de ta peau, Quand le bourreau lève son bâton, Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau Et tu vas a l'abattoir En courant presque fier Tu es la plus drôle des créatures en somme, Plus drôle que le poisson qui vit dans la mer Sans savoir la mer, Et s'il y a tant de misère sur Terre, C'est grâce à toi, mon frère, Si nous somme tiraillés, épuisés, Si nous sommes écorchés jusqu'au sang, Pressés comme la grappe pour donner notre pain Irai-je jusqu'à dire que c'est de ta faute ? Oh non ! Non, mais tu y es pour beaucoup, mon frère | THE STRANGEST CREATURE ON EARTH You're like a scorpion, my brother, you live in cowardly darkness like a scorpion. You're like a sparrow, my brother, always in a sparrow's flutter. You're like a clam, my brother, closed like a clam, content, And you're frightening, my brother, like the mouth of an extinct volcano. Not one, not five- unfortunately, you number millions. You're like a sheep, my brother: when the cloaked drover raises his stick, you quickly join the flock and run, almost proudly, to the slaughterhouse. I mean you're strangest creature on earth- even stranger than the fish that couldn't see the ocean for the water. And the oppression in this world is thanks to you. And if we're hungry, tired, covered with blood, and still being crushed like grapes for our wine, the fault is yours- I can hardly bring myself to say it, but most of the fault, my dear brother, is yours. |