Elegia żydowskich miasteczek
Szymon LaksPoesia di Edward Hisch ispirata (quasi una traduzione) alla poesia... | |
ELÉGIE POUR LES VILLAGES JUIFS Ils n’existent plus, en Pologne, les villages juifs, non A Hrubieszów, Karczew, Brody ou Falenica, En vain tu cherches la lueur des bougies allumées Et tends l’oreille vers le chant de la synagogue de bois. Disparus les derniers vestiges, le saint-frusquin des juifs, Recouvert de sable le sang, effacées toutes traces, Les murs blanchis à la chaux, sur toutes leurs faces Comme pour un grand jour ou après une épidémie. Ici brille une lune pâle, étrangère et froide, Dès la sortie de la ville, sur la chaussée, quand la nuit déploie sa lumière, Mes parents juifs, gens à l’âme poétique, Ne retrouvent plus les deux lunes d’or de Chagall. Les lunes voyagent déjà au-dessus d’une autre planète Chassées par le sombre silence, d’elles plus une trace. Ils ne sont plus les villages, où le cordonnier était poète, L’horloger, philosophe, le barbier, troubadour. Ils ne sont plus ces villages où les chants bibliques, Poussés par le vent, s’alliaient au chant polonais et à la tristesse slave, Où les vieux juifs s’asseyaient à l’ombre du cerisier Et pleuraient les saintes murailles de Jérusalem. Ils ne sont plus ces villages, disparus comme des ombres Et cette ombre s’étendra entre nos paroles Jusqu’à ce qu’ils s’unissent fraternellement et recommencent au début, Deux peuples nourris de la même souffrance. | ELEGY FOR THE JEWISH VILLAGES The Jewish villages in Poland are gone now— Hrubieszrow, Karczew, Brody, Falenica . . . There are no Sabbath candles lit in the windows, no chanting comes from the wooden synagogues. The Jewish villages in Poland have vanished and so I walked through a graveyard without graves. It must have been hard work to clean up after the war: someone must have sprinkled sand over the blood, swept away footprints, and whitewashed the walls with bluish lime. Someone must have fumigated the streets, the way you do after a plague. One moon glitters here—cold, pale, alien. I stood in the dark countryside in summer, but I could never find the two golden moons of Chagall glittering outside the town when the night lights up. Those moons are orbiting another planet now. Gone are the towns where the shoemaker was a poet, the watchmaker a philosopher, the barber a troubadour. Gone are the villages where the wind joined Biblical songs with Polish tunes, where old Jews stood in the shade of cherry trees and longed for the holy walls of Jerusalem. Gone now are the hamlets that passed away like a shadow that falls between our words. I am bringing you home the story of a world— Hrubieszrow, Karczew, Brody, Falenica . . . Come close and listen to this song— the Jewish villages in Poland are gone now— from another one of the saddest nations on earth. |