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Le roi Renaud [La mort du roi Renaud; Quand Renaud de guerre revint]

anonyme
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OriginaleClerk Colvill (Colven), Child #42B
LE ROI RENAUD [LA MORT DU ROI RENAUD; QUAND RENAUD DE GUERRE REVINT]

Le roi Renaud de guerre vint
Portant ses tripes dans ses mains.
Sa mère étoit sur le créneau
Qui vit venir son fils Renaud.

Renaud, Renaud, réjouis-toi!
Ta femme est accouché’ d'un roi.
Ni de la femme, ni du fils
Je ne saurois me réjouir.

Allez ma mère, allez devant,
Faites-moi faire un beau lit blanc.
Guère de tems n'y démorrai,
A la minuit trépasserai.

Mais faites-l’ moi faire ici-bas
Que l'accouché’ n’ entende pas.
Et quand ce vint sur la minuit,
Le roi Renaud rendit l'esprit.

Il ne fut pas le matin jour
Que les valets ploroient tretous;
Il ne fut tems de déjeûner
Que les servantes ont ploré.

Dites-moi, ma mère, m’ ami’,
Que plourent nos valets ici ?
Ma fill’, en baignant nos chevaux
Ont laissé noyer le plus beau.

Et pourquoi, ma mère, m’ ami’,
Pour un cheval plorer ainsi ?
Quand le roi Renaud reviendra,
Plus beaux chevaux amènera.

Dites-moi, ma mère, ma mie,
Que pleurent nos servantes ici ?
Ma fill’, en lavant nos linceuls
Ont laissé aller le plus neuf.

Et pourquoi, ma mère, m’ ami’,
Pour un linceul plorer ainsi ?
Quand le roi Renaud reviendra,
Plus beaux linceuls achètera.

Dites-moi, ma mère, m’ ami’,
Pourquoi j'entens cogner ainsi ?
Ma fill’, ce sont les charpentiers
Qui raccommodent le planchier.

Dites-moi, ma mère, m’ ami’,
Pourquoi les seins sonnent ici ?
Ma fill’, c'est pour la procession
Qui sort pour les Rogations. 

Dites-moi, ma mère, m’ami’,
Que chantent les prêtres ici?
Ma fill’, c'est la procession
Qui fait le tour de la maison.

Or, quand ce fut pour relever,
A la messe el voulut aller.
Or, quand ce fut passé huit jours,
El voulut faire ses atours.

Dites-moi, ma mère, m’ ami’,
Quel habit prendrai-je aujourd'hui?
Prenez le blanc, prenez le gris,
Prenez le noir pour mieux choisir.

Dites-moi, ma mère, m’ ami’,
Ce que ce noir-là signifi’?
Femme qui relève d'enfant,
Le noir lui est bien plus séant.

Mais quand el fut emmi les champs,
Trois pâtoureaux alloient disant :
Voilà la femme du seignour
Que l'on enterra l'autre jour.

Dites-moi, ma mère, m’ami’,
Que dient ces pâtoureaux ici ?
Ils nous dient d’avancer le pas
Ou que la messe n'aurons pas.

Quand el fut dans l'église entré’,
Le cierge on lui a présenté;
Aperçut, en s'agenouillant
La terre fraîche sous son banc.

Dites-moi, ma mère, m’ ami’,
pourquoi la terre est rafraîchi’?
Ma fill’, ne l’ vous puis plus celer,
Renaud est mort et enterré.

Puisque le roi Renaud est mort,
Voici la clé de mon trésor.
Prenez mes bagues et joyaux,
Nourrissez bien le fils Renaud.

Terre, ouvre-toi, terre, fens-toi,
Que j'aille avec Renaud mon roi!
Terre s'ouvrit, et se fendit,
Et si fut la belle engloutie.
Clerk Colvill

Clerk Colvill and his lusty dame
Were walking in the garden green;
The belt around her stately waist
Cost Clerk Colvill of pounds fifteen.

‘O promise me now, Clerk Colvill,
Or it will cost ye muckle strife,
Ride never by the wells of Slane,
If ye wad live and brook your life.’

‘Now speak nae mair, my lusty dame,
Now speak nae mair of that to me;
Did I neer see a fair woman,
But I wad sin with her body?’

He’s taen leave o his gay lady,
Nought minding what his lady said,
And he’s rode by the wells of Slane,
Where washing was a bonny maid.

‘Wash on, wash on, my bonny maid,
That wash sae clean your sark of silk;’
‘And weel fa you, fair gentleman,
Your body whiter than the milk.’

Then loud, loud cry’d the Clerk Colvill,
‘O my head it pains me sair;’
‘Then take, then take,’ the maiden said,
‘And frae my sark you’ll cut a gare.’

Then she’s gied him a little bane-knife,
And frae her sark he cut a share;
She’s ty’d it round his whey-white face,
But ay his head it aked mair.

Then louder cry’d the Clerk Colvill,
‘O sairer, sairer akes my head;’
‘And sairer, sairer ever will,’
The maiden crys, ’Till you be dead.’

Out then he drew his shining blade,
Thinking to stick her where she stood,
But she was vanishd to a fish,
And swam far off, a fair mermaid.

‘O mother, mother, braid my hair;
My lusty lady, make my bed;
O brother, take my sword and spear,
For I have seen the false mermaid.’


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