Lingua   

La cellule

Jules Clarenson
Lingua: Francese




De quel cerveau féroce, affolé par la rage,‎
De quel esprit sadique, affreux, dénaturé
Naquit l’intention terrible de la cage
Où l’homme enferme l’homme et le tient emmuré ?‎

Ce n’était pas assez des prisons ordinaires,‎
Des postes, des dépôts, bagnes, réclusions,‎
Et l’on édifia les maisons cellulaires
Pour compléter l’œuvre d’abomination !‎

Cellule ! Isolement ! C’est à dire la tombe,‎
Un long voile de deuil vous couvre tout entier
Lorsqu’on franchit le seuil de la cellule infâme !‎
Là vous n’existez plus ; de l’homme il n’est plus rien.‎

Vous êtes mort-vivant ; vous êtes corps sans âme.‎
Aucune impression, aucun bruit, aucun lien
Ne vous joint aux humains. Si ! reste la pensée,‎
Le cuisant souvenir qui du matin au soir

Trouble votre cervelle, ô torture insensée,‎
Peuple votre sommeil d’effrayants songes noirs
La mémoire qui s’efface et la raison qui sombre
Vous suggère parfois des idées de mourir.‎

Mais votre volonté s’en va ; s’éteint dans l’ombre ;‎
Et l’on n’a même plus la force d’en finir.‎
Le vieux Dante avait cru dans son enfer terrible
Mettre avec les anciens, les supplices nouveaux.‎

Il avait oublié, de tous le plus horrible :‎
L’atroce isolement, les cellules tombeaux



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