Les gens qui traînent la misère
Sont doux comme de vrais agneaux ;
Ils sont parqués sur cette terre
Et menés comme des troupeaux.
Et tout ça souffre et tout ça danse
Pour se donner de l’espérance !
Pour se donner de l’espérance !
Pourtant les gens à pâle mine
Ont bon courage et bonnes dents,
Grand appétit, grande poitrine,
Mais rien à se mettre dedans.
Et tout ça jeûne et tout ça danse
Pour se donner de l’abstinence !
Pour se donner de l’abstinence !
Pourtant ces pauvres traîne-guêtres
Sont nombreux comme les fourmis ;
Ils pourraient bien être les maîtres,
Et ce sont eux les plus soumis.
Et tout ça trime, et tout ça danse
Pour s’engourdir dans l’indolence !
Ils n’ont même pas une pierre,
Pas un centime à protéger !
Ils n’ont pour eux que leur misère
Et leurs deux yeux pour en pleurer.
Et tout ça court et tout ça danse
Pour un beau jour sauver la France !
Du grand matin à la nuit noire
Ça travaille des quarante ans ;
A l’hôpital finit l’histoire
Et c’est au tour de leurs enfants.
Et tout ça chante et tout ça danse
En attendant la providence !
En avant deux ! O vous qu’on nomme
Chair à canon et sac à vin
Va-nu-pieds et bête de somme,
Traîne-misère et meurt de faim
En avant deux et que tout danse
Pour équilibrer la balance !
Sont doux comme de vrais agneaux ;
Ils sont parqués sur cette terre
Et menés comme des troupeaux.
Et tout ça souffre et tout ça danse
Pour se donner de l’espérance !
Pour se donner de l’espérance !
Pourtant les gens à pâle mine
Ont bon courage et bonnes dents,
Grand appétit, grande poitrine,
Mais rien à se mettre dedans.
Et tout ça jeûne et tout ça danse
Pour se donner de l’abstinence !
Pour se donner de l’abstinence !
Pourtant ces pauvres traîne-guêtres
Sont nombreux comme les fourmis ;
Ils pourraient bien être les maîtres,
Et ce sont eux les plus soumis.
Et tout ça trime, et tout ça danse
Pour s’engourdir dans l’indolence !
Ils n’ont même pas une pierre,
Pas un centime à protéger !
Ils n’ont pour eux que leur misère
Et leurs deux yeux pour en pleurer.
Et tout ça court et tout ça danse
Pour un beau jour sauver la France !
Du grand matin à la nuit noire
Ça travaille des quarante ans ;
A l’hôpital finit l’histoire
Et c’est au tour de leurs enfants.
Et tout ça chante et tout ça danse
En attendant la providence !
En avant deux ! O vous qu’on nomme
Chair à canon et sac à vin
Va-nu-pieds et bête de somme,
Traîne-misère et meurt de faim
En avant deux et que tout danse
Pour équilibrer la balance !
inviata da Dead End - 25/10/2012 - 09:54
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Parole di Jean-Baptiste Clément
Musica originale di Marcel Legay, composta nel 1883.
Nel 1968 la canzone fu interpretata, su musica propria, da Marc Ogeret nel suo album “Chansons Contre”
Nell’album collettivo intitolato “Les Travailleurs de la Nuit”, edizioni L’insomniaque, 2004, la musica è invece del gruppo punk-rock La Clinik du Dr Schultz, da una costola dei Parabellum
Testo trovato su Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur - Un blog de l’Atelier de création libertaire
Questo brano fu scritto dal cantore della Comune Jean-Baptiste Clément durante l’esilio a Londra dopo la sanguinosissima repressione della breve stagione rivoluzionaria parigina.
Rientrato a Parigi dopo l’amnistia del 1880, mentre imperversavano crac finanziari e crisi economica, Clément chiese all’amico Marcel Legay di metterlo in musica perché potesse essere cantato dai lavoratori nel corso dei frequenti e durissimi scioperi. Nel marzo del 1883, durante una manifestazione di disoccupati che si risolse in un assalto ai forni e in violenti scontri con la polizia, la pasionaria anarchica e comunarda Louise Michel diffuse la canzone su fogli volanti in cui il testo era introdotto da una dedica agli scioperanti:
Dédié à ceux qu’on exploite, qu’on affame, qu’on emprisonne, qu’on mitraille, qu’on garrotte, qu’on jette en prison et dans les bagnes quand ils revendiquent leur droit à l’air.
Dédié à ceux qui après quarante et cinquante ans de travail arrivent fourbus, désespérés et vrillés de douleurs à n’avoir même pas un morceau de pain sur la planche pour récupérer, ne fût-ce même que quelques jours.
Dédié à ceux qui travaillent comme des bêtes de somme et qui ne vivent même pas aussi bien !... Dédié à ceux qui piochent comme des sourds dans les sombres profondeurs de la terre avec la perspective, en s’y rendant, d’y être ensevelis, ou, s’ils en sortent, de ne pas avoir à manger tout leur saoul…
Dédié à tous ceux dont la résignation, l’intelligence, le courage, le travail entretiennent une poignée de parasites !...”
Dedicata a coloro che sono sfruttati, affamati, oppressi , mitragliati, garrotati, gettati nelle prigioni e nei bagni penali, solo per il fatto di affermare il loro diritto ad esistere.
Dedicata a coloro che, dopo quaranta o cinquant’anni di lavoro, arrivano esausti, disperati e pieni di dolori, non avendo nemmeno un pezzo di pane nel piatto, senza il meritato riposo, anche solo per qualche giorno.
Dedicata a coloro che lavorano come bestie da soma e che non vivono nemmeno bene come quelle!
Dedicata a coloro che scavano senza sosta nelle oscure profondità della terra, con la prospettiva , laggiù, di restare sepolti lì o, se escono, di non avere di che mangiare a sazietà!
Dedicata a tutti coloro dei quali l’intraprendenza, l'intelligenza, il coraggio, il lavoro sono ostaggio di un pugno di parassiti!
Dedicata a tutti gli schiavi nelle miniere, nelle fabbriche, nei campi e nelle officine, arbitrariamente curvi sotto il giogo del feudalesimo capitalista e del lavoro salariato, ma da cui sarebbe loro molto facile affrancarsi!
Dedicata infine alla grande famiglia della classe operaia.”
Jean-Baptiste Clemént in “Chansons de Jean-Baptiste Clemént”, Parigi, 1885