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Us emene lääre Gygechaschte

Mani Matter
Lingua: Alemannico


Mani Matter

Lista delle versioni e commenti


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(Marco Valdo M.I.)
Gedicht
(Mani Matter)


[1961]
Worte und Musik: Mani Matter
Testo e musica di Mani Matter

Mani Matter.
Mani Matter.


Una bellissima canzone che ci parla dei tanti suonatori di strada, spesso ebrei fuggiti in Svizzera sotto il nazismo, oppure reduci tedeschi e di altri paesi dell'Europa centrale, che si vedevano per le strade di Berna suonare il violino per guadagnare qualche soldo. Sicuramente una delle vette dell'arte dell'avv. Mani Matter, troppo prematuramente e tragicamente scomparso e che il mio lungo soggiorno in Svizzera mi ha dato modo di conoscere. [RV]
Us emene lääre Gygechaschte
Ziet er sys Inschtrumänt
Und dr Chaschte verschwindet

Und er spilt ohni Bogen
Es Lied ohni Wort
Und er treit e Zilinder
Doch drunder ke Chopf
Und ke Hals und ke Lyb
Keni Arme, no Bei
Das het er alles verloren im Chrieg

Und so blybt no sys Lied
Nume das isch no da
Denn ou e Zilinder
Het er nie kene gha.

inviata da Riccardo Venturi - 21/3/2005 - 13:09




Lingua: Italiano

Versione italiana di Riccardo Venturi
21 marzo 2005
(corretta il 2 dicembre 2007)
DA UNA CUSTODIA VUOTA

Da una custodia vuota
tira fuori il suo violino,
e la custodia scompare

E suona senza archetto
una canzone senza parole;
porta un cilindro
ma dentro non c'è testa
né collo, né corpo
né braccia né gambe
tutto quanto, lo ha perso in guerra

Così rimane solo la sua canzone
solo questo è quel che rimane;
e neanche di cilindro
ne ha mai avuto uno.

21/3/2005 - 13:57




Lingua: Francese

Version française – HORS D’UNE BOÎTE VIDE – Marco Valdo M.I. – 2016
d’après la version italienne de Riccardo Venturi
d’une chanson en Schwyzertüütsch (Alémanique) – Us emene lääre Gygechaschte – Mani Matter – 1961

Exil


Une très étonnante chanson de Mani Matter qui fait écho aux artistes de rues : Juifs fuyant les nazis, réfugiés d’Allemagne ou d’Europe centrale ou des Balkans ou des Tziganes… Gens de partout et de nulle part. Tellement de nulle part qu’il n’y a plus qu’un instrument, un vague costume et un chapeau sans tête, qui n’a peut-être même jamais existé. Grande misère de l’exil.

Elle a comme un lien de parenté avec Le Clown de Gianni Esposito https://www.youtube.com/watch?v=jGwQ6-Xi2W4&gl=BE, dit Lucien l’âne en se dandinant gauchement comme s’il portait des sabots trop grands.

Sans aucun doute, Lucien l’âne mon ami. On pourrait tout aussi bien évoquer Henry Miller et son clown qui meurt avec Le Sourire au pied d’une échelle (1948) (The Smile at the Foot of the Ladder). Cela me renforce dans l’idée que les artistes ont une sensibilité tout à fait particulière quand il s’agit d’évoquer le malheur d’autres artistes. En fait, je pense qu’ils incarnent (comme l’ongle incarné dans l’orteil) dans leur imaginaire le destin détruit et destructeur, réduit et réducteur de l’autre. « Je est un autre », certes, mais la proposition est réversible : « l’autre est je » ; l’étrangeté se mue en similitude. Puisqu’on vit la même étrangeté, « l’autre, c’est moi » est le fondement de l’empathie et de la solidarité. Et de l’humaine nation. Et ce depuis toujours.

Tu devrais étendre ce raisonnement à l’ensemble des espèces ; je t’en serais reconnaissant. Ce qui est d’ailleurs le sens de « la déclaration » Déclaration universelle des droits de l'âne. Ceci dit, je vois très bien ce dont tu parles. Moi-même, je ressens toujours très fort les douleurs infligées aux ânes. Et à proprement parler, c’est le résultat de cette forme d’identification à l'autre, aux autres. Ainsi, j’ai la nette conscience que – pour la même raison – s’il existait un Dieu, les ânes le verraient sous forme d’un âne, les serpents le verraient sous la forme d’un serpent, les lézards sous la forme d’un lézard, les anacondas sous la forme d’un anaconda, les fourmis sous la forme d’une fourmi, les lémures sous la forme d’un lémure, les cœlacanthes sous la forme d’un cœlacanthe, les poux sous la forme d’un pou, les choux sous la forme d'un chou, les bactéries sous la forme d’une bactérie, les entérocoques sous la forme d’un entérocoque et ainsi de suite. Tout ceci pour dire que cette identification à l'autre est le fondement de la superbe chanson de Mani Matter. Une dernière remarque : Mani Matter dit que cet artiste a tout perdu à la guerre. Reste à savoir de quelle guerre il s’agit ? En quoi elle consiste ?

Il ne peut s’agir évidemment d’une guerre particulière ou alors, de n’importe quelle guerre particulière, ce qui revient au même. En fait, il s’agit de la Guerre de Cent Mille Ans La Guerre de Cent mille ans et mieux encore, dans toutes ses extensions. L’exil des artistes est évidemment une fuite devant une oppression, une menace, une impossibilité de vivre en tant qu’artiste. Ainsi, tout à l’heure, on parlait d’Henry Miller https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Miller qui, précisément, lui aussi a subi comme artiste en exil les effets de cette guerre : « En 1930, Henry Miller décide de quitter les États-Unis pour ne plus y retourner (cette décision est en partie motivée par sa rupture avec June). Il embarque vers l’Europe et s’installe en France , où il vit jusqu’à ce qu’éclate la Deuxième Guerre Mondiale. Ses premières années de bohème à Paris sont misérables ; il doit souvent lutter contre le froid et la faim. Dormant chaque soir sous un porche différent, courant après les repas offerts… » Il sera poursuivi par la justice de son pays (les USA) pendant plus de trente ans en raison de ses écrits.

Jusqu'où nous mène donc cette chanson ?, demande Lucien l'âne.

Dans l’immédiat, nous voici à Big Sur en Californie, dit Marco Valdo M.I. en riant.

Mais il est temps de reprendre notre tâche et de se remettre à tisser le linceul de ce vieux monde censeur, exileur, bannisseur, ostraciste et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
HORS D’UNE BOÎTE VIDE

Hors d’une boîte vide,
Il a tiré son instrument
Et la boîte a disparu.

Il joue sans archet
Sa chanson sans paroles.
Il porte un buse,
Mais dedans pas de tête.
Pas de cou, pas de corps ;
Pas de bras, pas de jambes,
Car il a tout perdu à la guerre.

Il ne reste que sa chanson,
Même lui n’est plus là ;
Même pas le buse
Qu’il n’a jamais eu.

inviata da Marco Valdo M.I. - 14/2/2016 - 12:27




Lingua: Inglese

English version from Everything
FROM HIS EMPTY VIOLIN CASE

From his empty violin case
he pulls his instrument
and the case disappears

And he plays without bow
a song with no words
and he wears a top hat
but below there's no head
and no neck and no body
no arms, no legs
he has lost them all in the war

And all that remains is his song
only that still remains
because also a top hat
he has never owned.

inviata da Riccardo Venturi - 2/12/2007 - 23:11


Carissimi

Per prima cosa voglio complimentarmi con voi per la vostra bellissima pagina.
Però l'ultima frase della canzone è stata tradotta in maniera errata.

Denn ou e Zilinder
Het er nie kene gha.

vuole dire

Anche un cilindro non ne ha mai avuto alcuno.

La doppia negazione (nie kene) come in tanti dialetti anche nel dialetto bernese (bärndüdsch e non schwyzertütsch che io preferisco scrivere schwiizertüütsch) accentua la negazione e non la sopprime.

Non mi sembra sbagliata. Anche in italiano la doppia negazione "non ha ricevuto niente" accentua la negazione e non la sopprime.
Grazie comunque

(Lorenzo)

Rob lo svizzero - 5/11/2006 - 14:43


Mi accorgo solo...a distanza di un anno del commento dell'amico Rob lo Svizzero (spero che ci segua ancora), della sua correzione e dell'osservazione di Lorenzo Masetti. L'osservazione di Rob era giusta; ho appena corretto la traduzione in tal senso. Non era una questione di doppia negazione, ma del semplice senso della frase; probabilmente, con la giusta traduzione di quegli ultimi folgoranti versi la bellezza di questa canzone ne risulta ancora maggiore. Ho corretto anche la denominazione della lingua in "Bärndüdsch": è vero che, nell'ambito del tedesco alemannico svizzero, il bernese ha dei caratteri tutti suoi particolari.

Riccardo Venturi - 2/12/2007 - 22:45


Ma la denominazione del dialetto rimane sbagliata però, qui sopra figura come Schwyzertüütsch e non Bärndüdsch...

krzyś - 14/2/2016 - 23:45




Lingua: Ceco

Versione ceca / Czech version / Version tchèque / Tšekinkielinen versio: Jan Řepka



All'inizio del video della versione ceca, Jan Řepka intona il motivo più celebre della Vltava (Moldava) di Bedřich Smetana. Anche al principio della canzone originale di Mani Matter pare evidente l'ispirazione a questo componimento, ma non ne trovo conferma scritta da nessuna parte. Tornerebbe però con il discorso scritto nell'introduzione a questa pagina, cioè come richiamo del repertorio dei vari suonatori di strada, di provenienza centro-europea e non solo...
O PRÁZDNÉM HOUSLOVÉM FUTRÁLU

Vida prázdný futrál od houslí
vytáhl nástroj ven,
no a futrál byl fuč.

A on hrál beze smyčce
píseň beze slov,
zdobil jej cylindr,
však pod ním žádná hlava
ani krk ani hruď
ani ruce ani nohy,
o to vše přišel on ve válce.

A tak zbývá pouze píseň,
ona jen zůstala,
neb i ten cylindr
byla jen představa.

inviata da Stanislava - 16/4/2021 - 10:43




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