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Le Crabe In Tenebris

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese



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Le Crabe In Tenebris

Canzone léviane – Le Crabe In Tenebris – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 57



Le Crabe In Tenebris est la cinquante-septième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.


Quelle histoire cette canzone, dit Lucien l'âne en raclant d'un pied sévère le sol devant son poitrail. Il y faudrait une sorte d'explication de textes. J'y vois mille choses et j'aimerais savoir si je me trompe ou si je vois juste. Par exemple, j'ai l'impression que ce crabe me rappelle quelque chose, un peu un univers à la Kafka... C'est çà, on dirait une chanson d'un personnage de Kafka. Celui-là qui avance sans jamais avancer vraiment... Celui-là qui se sent menacé par on ne sait quelle force obscure ... Mais en même temps, on dirait une histoire que j'ai entendue des milliers de fois dans ma jeunesse... Celle d'Oedipe.

En effet, Lucien mon ami, il y a de tout cela. Mais le plus surprenant, c'est que je le découvre avec toi... Comment dire ? A posteriori, après coup. La canzone s'est écrite, puis je l'ai lue... Tu comprends çà. Et la vérité, c'est que c'est presque toujours ainsi. Je commence avec des mots et je finis par une histoire que je découvre quand elle est finie.

Mais alors, dit Lucien l'âne en levant des oreilles en points d'exclaminterrogation, qui écrit ces canzones ? Serait-ce le grand Carlo Levi lui-même ? Ou comme dans les contes orientaux, y aurait-il un génie qui tiendrait la plume pour toi, qui derrière ton dos te soufflerait les mots ?

Je n'en sais rien. Voilà ma vérité, dit Marco Valdo M.I.. C'est comme quand je parle, il y a un autre locuteur. En somme, je ne sais pas où je vais, mais la seule certitude, c'est que j'y vais. Même chose quand j'essaye de réfléchir... Il me faut écrire ou alors, discourir. Le discours, ou le texte, est la pensée en train de se faire. Et au fait, je ne sais pas comment font les autres. Personne n'en parle. C'est bien étrange. L'avantage de l'écrit, c'est qu'on peut voir et aisément revenir, faire des détours, des ratures et des corrections. Mais ce n'est que déplacer la question, car qui fait ces détours, ces ratures... ? D'où les hétéronymes qui finissent par parler entre eux. Fernando dans la chambre de Riccardo.

Je comprends mieux maintenant cet « in tenebris », dit Lucien l'âne. Mais pourquoi notre blessé-guerrier-prisonnier se met subitement à penser ou à songer tout çà ?

Pour se comprendre, Lucien mon ami, se comprendre. Mais tu devrais le savoir, toi qui vient du pays du « connais-toi... »; encore une fois, ce voyage en intérieur pour se connaître, pour se supporter (au sens fort de se donner un support) dans les lieux et les moments de plus grande détresse. L'enfermement extérieur (la prison...) ouvre les portes des grands paysages intérieurs. C'est un moyen pour échapper à la pression ennemie. En somme, c'est également un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres... « NO ou NA ou NI à la Propriété Privée. » est le sens du paradigme.

Ainsi parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Un homme avance, à quatre pattes, vers l'escalier
Assez rapidement pour cette manière d'avancer.
Un homme ? Plutôt un grillon, ni noir ni gris,
Mais rougeâtre, comme certains crabes,
Il a sur sa cuirasse comme les crabes
Des protubérances, des pointes, des épis,
Des incrustations, des poils gigantesques.
Les bras, transformés en jambes grotesques,
L'homme est là, avançant toujours
Vers les premières marches, et toujours
Malgré son étrange aspect, cet homme, c'est moi.
Mais là, le rêve s'évanouit et doucement s'en va.
Les images continuent à trembler,
Comme des cœurs d'oiseaux apeurés,
Elles engendrent d'autres formes
Sans se lasser comme les marées.
Elles se déforment,
Avec des bosses et des courbes évasées;
Toute déformation est épouvantable et bannie,
Est une erreur, un mal, une maladie.
Celui qui transgresse le choix commun
N'est plus un homme pour le sens commun
On le considère comme un malade, une énigme :
Qui marche à quatre, à six ou huit pattes ?
C'est un chien ou un grillon ou un crabe écarlate.
Était-ce le sens perdu du paradigme?
NO ou NA ou NI à la Propriété Privée.
Guerres troubles et mêlées
Peurs et métamorphoses
Réel incertain et névroses
Le crabe comprend à présent
Ce qu'est la solitude
Et il se perd doublement
In tenebris par habitude.

inviata da Marco Valdo M.I. - 14/10/2009 - 22:38




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