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Fragole e sangue

Davide Giromini
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OriginaleVersion française de Riccardo Venturi
FRAGOLE E SANGUEFRAISES ET SANG
Non so chi fu ad intuire la necessità di far l’ultima mossa
Di uscire dalla porta e scagliarsi contro il primo carabiniere in tenuta antisommossa
Nel nostro lugubre ribellarsi
abbiamo dato possibilità a qualche coscienza
di nihilistica propensione
nell’immolarsi rendendo vana, vana ogni rivoluzione
Je ne sais pas qui a pressenti la nécessité de jouer le dernier coup
De sortir de la porte, de se jeter contre le premier carabinier en tenue anti-émeute
Dans nostre lugubre rébellion
Nous avons donné la possibilité à certaines consciences
Portées au nihilisme
De se sacrifier en rendant vaine, vaine toute révolution
Rivoluzione sia essa operata
con le budella o con il cannone
Ma poi capire che i giovani vogliono solo giustificare
la voglia matta di penitenza
contro ogni lugubre trascendenza
Che colonizza le periferie
di mille lugubri diavolerie
Che alimentano l’onda pato mediatica, subliminale
Che ogni governo sostituisce al bastone per comandare,
al bastone per comandare
al bastone per comandare
al bastone per comandare
al bastone per comandare!
Révolution, quoiqu'on la fasse
avec ses entrailles ou avec le canon
Mais, puis, c'est comprendre que les jeunes ne veulent que justifier
une folle envie de pénitence
contre toute lugubre transcendance
qui colonise les banlieues
de mille lugubres trucs diaboliques
Qui nourrissent la vague patamédiatique, subliminale
Que tout gouvernement utilise à la place du bâton pour commander
du bâton pour commander
du bâton pour commander
du bâton pour commander
du bâton pour commander!
E' giovedi sera, sotto il tendone del piazzale
fuori diluvia, qui si beve e si canta...
e in questa calca ci sto bene...
è come se fossimo insieme... davvero...
e per esserlo davvero, basta saperlo
Prima sono rotolato sugli scogli mentre pisciavo alla luna...
scogli appuntiti contro la mia carne liquida
e neanche un graffio
forse perché le mie ossa sono più appuntite delle rocce.
Ritorno nel piazzale alle sei del pomeriggio di venerdì
"hanno ammazzato un ragazzo" mi dicono...
gli hanno sparato
Ci guardiamo e lo sguardo non vede più nulla
continuo a piangere...
vado verso gli scogli
per vergogna, per necessità di un posto
perché il pianto si fermi
ma sento uno strappo nella carne,
avrei potuto esserci io al suo posto
e stavolta non è solo un modo di dire
stavolta non è solo un modo di dire
quel pianto mi sta ancora addosso...
da quel 20
di luglio
quando hanno ucciso MIO FRATELLO
quando hanno ucciso MIO FRATELLO!!


Il est jeudi soir sous la tente sur la place,
il pleut à seaux là dehors, ici on boit et on chante…
moi je me sens bien dans cette foule…
c'est comme si nous étions ensemble…vraiment…
et pour l'être vraiment, il suffit de le savoir
Avant, je suis tombé sur les rochers en pissant à la lune…
des rochers aigus contre ma chair liquide
et pas même une petite blessure
peut-être parce que mes os sont plus aigus que les rochers.
Je rentre sur la place vendredi à six heures du soir
"ils ont tué un gars", on me dit…
ils lui ont tiré dessus
On se regarde, et notre regard ne voit plus rien,
je ne cesse de pleurer…
je vais vers les rochers
par honte, j'ai besoin d'une place
où arrêter de pleurer
mais je sens ma chair déchirée
je pouvais être à sa place
et ce n'est pas une façon de dire cette fois-ci,
ce n'est pas seulement une façon de dire,
ces larmes, je les sens encore dans moi…
depuis ce 20
juillet
quand ils ont tué MON FRÈRE
quand ils ont tué MON FRÈRE!!!


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