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La canzone di Bresci

Giuseppe Ciancabilla
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OriginaleVersion française – LA CHANSON DE BRESCI – Marco Valdo M.I. – 20...
LA CANZONE DI BRESCILA CHANSON DE BRESCI
  
O canzone di Bresci che ascendiÔ chant de Bresci qui t’élève
nel purissimo ciel d'idealeDans le plus pur ciel de l’idéal,
o canzone di Bresci augurale,Ô chanson de Bresci, augurale
qual ci parli linguaggio viril.Qui nous parle la langue d’homme.
  
O canzone di Bresci squillante,Ô chant de Bresci éclatant,
parla, parla le forti parole,Parle, dit les mots forts,
sciogli l'inno che freme e che vuole,Distille l’hymne volontaire et vibrant,
fiacca i torpidi accenti servil.Musèle les honteux accents retors.
  
E del mare che rugge possenteEt de la mer qui rugit puissante
contro i lembi del triste isolottoContre les rives de la triste petite île
si sprigionan le strofe dal fiotto,Se libèrent les strophes de la lamentation,
van ne l'aria spiegandosi a vol.Et se déployant, en l’air, elles s’en vont.
  
Le tramandano i venti su le aliLes vents les portent sur leurs ailes
con gran voce che pare ruggito:Avec une grande voix qui rugit :
per i monti, pei piani, pel lito [1]Par les monts, par les plaines, par les grèves,
sale il canto di Bresci al gran sol.Monte au grand soleil le chant de Bresci.
  
"Ero calmo e sereno, ero forte;J’étais calme et serein, j’étais dur ;
ne la mente il bel sogno ferveaDans mon esprit, le beau rêve rutile
d'una grande, purissima idea:D’une grande idée très pure :
odio ai tristi, ai dolenti l'amor.Donner l’amour aux dolents, aux tristes.
  
Ne l'esilio -oh, il pungente ricordo!-En exil – oh, la pénible remembrance
di fratelli una voce strazianteDes frères, une voix déchirante
a me venne per l'aria, invocantePar l’air parvenue, implorante
come grido d'angoscia e dolor.Comme un cri d’angoisse et de souffrance.
  
Eran pallide, tristi visioniC’étaient des visions pâles et tristes
di fanciulli, di madri morenti;D’enfants, de mères, de gens mourants ;
eran vecchi, eran giovani, ardenti,Vieux, jeunes, ardents,
eran fiori di forza e beltà.Fleurs de beauté et de force.
  
E fûr vinti, spezzati, falciatiEt ils furent vaincus, écrasés, fauchés
sotto il piombo di turpe tiranno:Par le plomb d’un infâme tyran :
ogni angoscia, ogni strazio, ogni affannoAngoisse, tourment, ahanement,
provâr, tutto, e le atroci viltà.Il leur faut subir tout et les atroces lâchetés.
  
Dei fratelli le lagrime e il sangueJ’ai recueilli, joyaux de pure douleur,
come gemme di puro doloreLes larmes et le sang de nos frères
io raccolsi, e nel fondo del coreEt au fond de mon cœur,
il proposito saldo fiorì.La résolution fleurit sévère.
  
Ed un giorno riedetti [2] deciso,Un jour, je suis revenu déterminé,
mentre a festa il re tristo esultava,Alors que ce triste roi exultait aux réjouissances,
su la tigre che il sangue fiutava:Sur ce loup par le sang alléché,
la vendetta il mio braccio compì.Mon bras accomplit la vengeance.
  
Quando il compito sacro ebbi assoltoQuand j’eus accompli le devoir sacré,
fui sepolto tra gelide mura:Entre des murs glacés, j’ai été enterré.
con la rabbia d'atroce torturaSur moi en des tortures atroces, avec rage
han le belve infierito su me.Se sont acharnées les bêtes sauvages.
  
Ma non fiacco, non vinto, non domo,Ni affaibli, ni vaincu, ni dompté,
perché fiero lo spirto è restato,Car fier, mon esprit est resté
m'han la giovine vita spezzatoEt les bourreaux assassins du petit roi
gli assassini del piccolo re.De ma jeune vie ont désaccordé le pas.
  
Ora attendo, ora attendo frementeMaintenant j’attends, maintenant j’attends
che si compia la grande vendetta:Impatient d’atteindre ma grande vengeance :
non è solo il mio spirto che aspetta,Ce n’est pas seulement mon esprit qui attend,
non è solo che batte il mio core...Ce n’est pas seulement mon cœur qui lance.
  
Ma son mille più mila anelantiOn est mille et mille aspirants
al lavacro supremo de le onte;Au lavage suprême des déshonneurs ;
o fratelli, rialzate la fronte:Ô frères, relevez le front maintenant,
spunta l'alba d'un giorno miglior!Voici l’aube d’un jour meilleur !
  
O fratelli, fratelli, serrateO frères, frères, serrez
in un fascio le forze disperse,En un faisceau les hommes dispersés,
o fratelli, cui il pianto già terseO frères, dont le pleur déjà étale
il sorriso d'un dolce ideal.Le sourire d’un doux idéal.
  
Questa è l'ora solenne che affrettaC’est l’heure solennelle qui accélère
lo sterminio dei tristi codardi,L’extermination des tristes pleutres,
saldo il braccio, sicuri gli sguardi:Bras sûr, sûrs regards :
a ogni petto nemico un pugnal!À chaque poitrine ennemie, un poignard !
  
E se il giorno de l'opre gagliarde,Quand le jour de l’accomplissement exubérant
de l'umane vendette è compiuto,De la vengeance humaine viendra,
a voi forti un solenne salutoDe sa tombe, Gaetano Bresci adressera,
da la tomba di Bresci verrà.Un solennel salut à tous les puissants.
  
O fratelli, in quel giorno accorreteAccourez tous, ô, mes frères
a lo scoglio ove Bresci riposa,Au rocher où repose Bresci,
in quel giorno di gloria radiosaEn ce jour de radieuse gloire
il mio spirto esultare potrà."Où exulteront nos esprits ».
  
Tale il canto di Bresci che saleVoilà le chant de Bresci qui s’élève
come voce potente dal fiottoLa voix puissante du pleur
che si spande dal triste isolottoQui s’épand de la triste petite île ;
via pel vento, va e penetra i cor.Porté par le vent, il s’en va baigner les coeurs.
  
O canzone di Bresci squillanteÔ vibrante chanson de Bresci,
la tua voce non spandesi invano,Ta voix ne se répand pas en vain ;
non il giorno che invochi è lontano,Le jour que tu invoques n’est pas loin,
il gran giorno rivendicator.Ce grand jour des comptes, le voici !
[1] lido (latinismo, litus).

[2] ritornai (da riedere "ritornare", lat. redire)


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