Der Graben
Kurt TucholskyTraduzione finlandese / Finnish translation / Suomennos: Timo Tyrväinen | |
LES TRANCHÉES Mère, pourquoi as-tu mis au monde ton fils ? As-tu pendant vingt ans peiné pour lui ? Pourquoi donc il se pelotonnait dans tes bras Et que lui as-tu doucement chuchoté ? Jusqu'à ce qu'ils te l'aient enlevé Pour les tranchées, Mère, pour les tranchées ! Mon garçon, peux-tu encore penser à ton père ? Ton père te prenait souvent dans ses bras, Et voulait te donner une dringuelle Et il jouait au gendarme et au voleur avec toi, Jusqu'à ce qu'ils te l'aient enlevé Pour les tranchées, mon garçon, pour les tranchées. De l'autre côté, les camarades français Se trouvent auprès des travailleurs anglais. Tous ont perdu leur sang Et abattus reposent aujourd'hui homme contre homme. Des vieux, des hommes, des jeunes gars Dans leur grande fosse commune. Ne soyez pas fiers des décorations et des médailles Ne soyez pas fiers des cicatrices et du passé. Dans ces tombes, vous envoyèrent les Junkers, Le délire d’État et les désirs des industriels. Vous faisiez une assez bonne pitance pour les corbeaux, Pour la tombe, Camarades, pour les tranchées. Pensez aux râles de mort et aux gémissements ! De l'autre côté, il y a des pères, des mères, des enfants Qui triment dur, comme vous, pour vivre un peu. Ne voulez-vous pas leur donner la main ? Tendez une main fraternelle, c'est le plus beau de tous les cadeaux Par-dessus les tranchées, les gars, par-dessus les tranchées ! Jetez les drapeaux ! Les fanfares militaires Jouent toujours votre danse de mort ! Et quand vous êtes crevés ? – Une couronne d'immortelles Voilà le remerciement de la patrie ! | HAUTALAULU Äiti, poikas kuudentoista täytti, muistat, kuinka häntä kerran imetit. Häntä syötit, hänet puit, lemmenhuolissaankin tuit. Paljon hänen elämältään odotit, kunnes hänet luotas juoksuhautaan vietiin, vietiin hautaan poikas, vietiin hautaan. Poika, vielä muistatko sä isäs naurun, kun polvellensa illoin kiipesit? Muistatko sä vielä isän ilmeen karun, kun sä hälle kolttosias' tilitit? Sitten hänet luotas juoksuhautaan vietiin, vietiin hautaan isäs, vietiin hautaan. Työmies, on tähtäimessäs' toinen työmies, häntä kohtiko on aseet suunnattava? Miksi maailma on tuleen sytytetty, minkä eestä veres' vuotaa, työläinen? Vanha mies ja nuorukainen kaatuu hautaan, samaan hautaan suureen, joukkohautaan. Ei arvet ole ylpeyden aihe, ei voitto taistelussa ylpeyden aihe oo. Suurpääoma miedät sotaan liitti, rahavallan käsky hallituksellemme riitti. Korpin ruuaks kelpaa kyllä työläiskansa, kelpaa hautaan työmies, kelpaa hautaan. Millaiset on miehen kuolintuskat? Edessäs on äidit, isät, pojat. Ja kansat kärsii samaa tuskaa kaikikialla, kaikuu huuto, joka meidät yhteen kutsuu: tartu tähän kouraan työläisveljen, yli hautain yhtyy työläiskansa! |