E semm partii
Davide Van De SfroosVersione portoghese (brasiliana) di Diego Campos Santos | |
ET NOUS SOMMES PARTIS Comme des enfants portés à bras À ce navire qui ne veut pas partir Nous retissions la mer de notre œil pointu Ici, nous avions l'ancre la plus grosse. Comme des enfants soulevés par jeu Par les ondes brisées qui savent tout, Vers un horizon avec le soleil au cou, Se balançant toujours, mais ne tomant jamais. La vague d'hier pousse la vague d'aujourd'hui L'œil du vieillard a été l'œil d'un garçon. Et nous sommes partis, nous sommes partis Pour cette Amérique trop vite imaginée À double face comme la monnaie Et une valise remplie de rien Et nous sommes partis, nous sommes partis Comme des morceaux de verre d'un verre en morceaux Une vie neuve quand finit la mer Pendant que l'ancienne te frappe dans le dos... Et nous sommes partis, nous sommes partis Comme des enfants salués de la main Par des gens qu'on n'arrive plus à voir, Des mouchoirs blancs qui ne peuvent voler, Ils ne nous suivront pas, ils resteront là. Comme des enfants frappés de coups pieds au cul Par une paire de chaussures neuves Et leurs yeux brûlent sans bruit, Ce n'est pas le vent seul, ce n'est pas le sel seul. La vague d'hier pousse la vague d'aujourd'hui L'œil du vieillard a été l'œil d'un garçon. Et nous sommes partis, nous sommes partis Pour cette Amérique qui dévore tout Un gratte-ciel, un révolver Comme la fortune m'embrassera. Et nous sommes partis, nous sommes partis Comme un crachat contre le vent, Si j'arrive à changer ma vie Même si ce n'est pas à fond, ce sera mieux que rien Et nous sommes partis, nous sommes partis Comme des enfants attrapés au vol Par cette statue qui cache le ciel. Elle a une face dure et nous regarde bizarrement Serons-nous sympathiques à la liberté ? Et nous sommes partis, nous sommes partis Pour cette Amérique trop vite imaginée À double face comme la monnaie Et une valise remplie de rien Et nous sommes partis, nous sommes partis Comme des morceaux de verre d'un verre en morceaux Une vie neuve quand finit la mer Pendant que l'ancienne te frappe dans le dos... Et nous sommes partis, nous sommes partis | E PARTIMOS Como filhos acolhidos no braço Por este navio que não sabe partir Bordamos o mar com o olhar fixo A âncora maior, a temos aqui Como filhos criados a passatempo Por ondas a pedaços que sabem tudo Até um horizonte com o sol ao colo Balançando sempre, mas caindo nunca A onda de ontem leva a onda hoje O olho de um velho era o olho de um filho E partimos, e partimos Para esta América sonhada em pressa A face dupla como uma moeda E uma mala que tem dentro nada E partimos, e partimos Como um pedaço de vidro dum copo a pedaços Uma vida nova quando terminar o mar Enquanto aquela velha te pica as costas Como filhos saudados a mão Por esta gente que não consegue mais ver Lenços brancos que não sabem voar Não nos seguirão e restarão lá Como filhos chutados na bunda Por um medo com os sapatos novos E os olhos queimam sem rumor Não é só o vento, não é só o sal A onda de ontem leva a onda de hoje O olho de um velho era o olho de um filho E partimos, e partimos Para esta América que come tudo Um arranha-céu ou um revólver Se a sorte me beijará E partimos, e partimos Como uma cigarra contra o tufão Se a faço, mudo a minha vida Se afundo, é ainda melhor que nada Como filhos recatados ao voo Por esta estatua que esconde o céu Tem uma face dura e nos observa estranho Seremos então simpáticos à liberdade |