Complainte de Mandrin
Anonymous
La versione interpretata da Monique Morelli | |
LES TRENTE BRIGANDS Ils étaient vingt ou trente Brigands dans une bande Chacun sous le préau Voulait me toucher -- vous m'entendez ? Chacun sous le préau Voulait me toucher un mot Un beau jour sur la lande L'un d'eux se fit très tendre Et d'un petit air guilleret Vint me trousser -- vous m'entendez ? Et d'un petit air guilleret Vint me trousser un couplet Comme j'étais dans ma chambre Un matin de septembre Un autre vint tout à coup Pour me sauter -- vous m'entendez ? Un autre vint tout à coup Pour me sauter au cou Un soir dans une fête Un autre perdit la tête Et jusqu'au lendemain Voulut me baiser -- vous m'entendez ? Et jusqu'au lendemain Voulut me baiser les mains Le vent soulevait ma robe Quand l'un d'eux d'un air noble S'approcha mine de rien Et caressa -- vous m'entendez ? S'approcha mine de rien Et caressa mon chien Comme je filais la laine Un autre avec sans-gêne Sans quitter son chapeau Vint me peloter -- non mais, vous m'entendez ? Sans quitter son chapeau Vint me peloter mon écheveau Comme j'étais à coudre Ils rappliquèrent en foule Et voulaient les fripons Tous m'enfiler -- vous m'entendez ? Et voulaient les fripons M'enfiler mon coton Celui qui sût me prendre C'est un garçon de Flandre Un soir entre deux draps Ce qu'il me fit -- vous m'entendez Un soir entre deux draps... Je ne vous le dirai pas | COMPLAINTE DE MANDRIN En 1750 les pauvres gens de France Etaient très exploités par les riches, vous m'entendez Etaient très exploités par les riches fermiers. Les Mandrin et leur mère étaient dans la misère Et devaient braconner afin de mieux, vous m'entendez Et devaient braconner afin de mieux manger. En Dauphiné le sel enrichit la gabelle La sueur des paysans engraisse dix milles, vous m'entendez La sueur des paysans engraisse dix mille gapians. Mandrin est capitaine en montagnes et en plaines Il s'en va marcandant faisant la guerre, vous m'entendez Il s'en va marcandant dans sa guerre aux gapians. Passant fleuves et montagnes, Mandrin fit cinq campagnes Par des chemins perdus qu'il n'avait ja, vous m'entendez Par des chemins perdus qu'il n'avait jamais vus. A Guenand plein de rage, il a fait un carnage Les chasseurs de Fischer en déplorant, vous m'entendez Tous les morts de Fischer et sa victoire amère. Bien qu'il fut pris au corps, on le craignait encore Et ses bourreaux tremblaient quand il les re, vous m'entendez Et ses bourreaux tremblaient quand il les regardait. Sur les routes de France de Grenoble à Valence Les pauvres gens pleuraient en le voyant, vous m'entendez Les pauvres gens pleuraient en le voyant passer. Et c'est ainsi qu'on entre vivant dans la légende Pour être brigandier sans avoir rien, vous m'entendez Pour être brigandier sans avoir rien volé. Regardez-le partir, compagnons d'avenir Le brave Louis Mandrin qui ne voulait, vous m'entendez Le brave Louis Mandrin qui n'voulait qu'votre bien. Petits enfants de France, songez à ses souffrances Il est en paradis Mandrin qui fut, vous m'entendez Il est en paradis Mandrin qui fut banni. |