Hungersnot
Erich MühsamVersion française – FAMINE – Marco Valdo M.I. – 2021 | |
Fame | FAMINE |
A centinaia, a migliaia crepati Nel profondo dei campi devastati, Giaccion spianati da insetti di ferro. Dalla loro ossaglia, e dai deserti Di fuoco e macerie, minacciosa cola E corrode, e succhia il midollo del popolo, E lo lecca – la fame, sorella della guerra. | Par dix, par cent, par mille, gisent les morts Par terre, au fond des campagnes violées, Par les guêpes et les taons de fer frappées. Et menace et rampe hors Des tas de feu et de ruines, Et suce et lèche les ossements, Et ronge la moelle des gens, La sœur de la guerre, Famine |
Sui tetti fa il nido, e sopra il portale, Si abbatte sull'uomo e sull'animale, E circonvola, zitta, sui paesi. Non può scorgerla né occhio, né orecchio, Però tutti i sensi la presagiscono Ed ogni pelle ha la pelle d'oca, Ogni capello si rizza in testa. | Elle niche au-dessus des portes et des toits Et se jette sur les humains et les bêtes ; Au-dessus des villages, elle tournoie, Aucun œil, aucune oreille ne la repèrent, Mais tous les sens la flairent, Et la peau frémit Et les cheveux se dressent en épis. |
Gli sguardi vagano fissi e vuoti, Un bimbo tira il grembiule alla mamma. Portano al cimitero una minuscola bara. Il parroco e il sindaco del paese Discuton pallidi, gli si tronca il respiro. Presto anche loro avran la fame in casa; “Abbiamo vinto!”, sbraita un imbecille. | Les yeux errent, vides et fixes. Un enfant tire sur le tablier de sa mère. Un petit cercueil roule vers le cimetière. L’instituteur et le curé de la paroisse, Le souffle court, suent l’angoisse. Déjà, chez eux, il n’y a plus de pain « Nous avons gagné ! », baragouine un crétin. |
L'armata è sepolta vattelappesca dove E non porta pane alla patria lontana, Ma con sé trascina tanti nell'abisso, Di nessuno nemici, da nessuno combattuti. A milioni, senza un lamento, imputridiscono... E dalla bocca arida dell'imbecille Risuona il grido: “Abbiamo vinto!” | L’armée morte qui repose à l’étranger Ne rapporte pas de pain à la communauté, Mais beaucoup de gens en terre sont portés. Ennemis de personne, à personne, ils n’ont fait la guerre Ces modernes par millions, ainsi libérés de la misère. Encore, d’une bouche desséchée, bredouillante, Retentit le cri imbécile : « Nous avons gagné ! » |