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Claudio Lolli
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Version française – FRÉQUENCES – Marco Valdo M.I. – 2018
FREQUENCIES

Now try and imagine a boy
Just in the late sixties,
A boy who can't sleep
And can never sleep.
What can he do?
Listening all the night long
With a primitive pocket radio
With occasional, small earphones.
There's no broadcasting:
Shortwave sounds
Coming and going,
Languages nobody understands.
About six o' clock in the morning, finally
The trumpets of Radio Tirana
But it's too late, he has to get up
And go to school,
To that useless school.
Frequencies.
Now try and imagine, just some years later,
The same boy, just a bit older,
With the same radio and somewhat better earphones
Who by turning the magic tuning control
Finds a whole world broadcasting
And longing to broadcast:
Thousands of free radios, Radio Alice,
Looking as they're speaking about him,
Calling him to speak to other people.
An extraordinary energy impulse.
Today,
Today nothing is left.
Today, it's like in hell.
In the deepest pits of hell
Dante put all who sowed seeds
Of discord, hatred
And indifference.
Now tune in “Free Radio Padania”
And you'll understand perfectly,
If you haven't understood yet,
What hatred is now,
Our infamous soundtrack.
Frequencies.
So, antibodies are needed
And this album, basically passionate
And directed against the Northern League
Has just this scope:
A political and erotic antibody
Against the ordinary hatred now widespread
Among people of any race, sex and color.
It may look trivial, evangelic,
Ecumenical and naive
But, maybe, speaking of love
Can be subsersive today.
Love is today
Something rare, precious
And so we want to rob it
To give it to the poor
And blackmail the rich.
Lovesongs.
Because frequencies
Are, above all,
The frequencies
Of heart.
FRÉQUENCES

Imaginez un garçon
Vers la fin des années ’60
Qui n’arrive pas à dormir,
Il n’y réussit jamais.
Que peut-il y faire ?
Une des premières radios portables,
Un casque improbable
Et il écoute, toute la nuit.
Mais personne n’émet
Et ce qu’il capte
Ce sont des sons en ondes courtes
Qui vont et viennent,
Des langues incompréhensibles.
Vers six heures du matin, finalement
Les trompettes de Radio Tirana,
Mais il est trop tard, il faut se lever,
Il faut aller à école,
À cette inutile école.

FRÉQUENCES.

Imaginez, quelques années après,
Le même garçon, un peu grandi,
Avec la même radio et un casque un peu meilleur,
Qui tourne la roulette magique de la syntonie
Il trouve un monde qui émet,
Qui a envie d’émettre :
Mille radios libres, Radio Alice,
Qui semblent parler de lui et qui l’appellent,
L’invitent à parler à autres,
Une injection extraordinaire d’énergie.

Aujourd’hui,
Aujourd’hui, rien de tout cela,
Aujourd’hui, l’enfer.
À la fin de Malebolge, Dante
Mit les semeurs de zizanie,
Les fomenteurs de haine,
Les dispensateurs de désamour.
Branchez-vous sur Radio Padania Libre
Et vous comprendrez très bien,
Si vous ne l’avez pas encore compris,
Ce qu’est la haine moderne, contemporaine,
Ce qu’est notre colonne sonore infâme.

FRÉQUENCES.

Alors, il nous faut des anticorps
Et ce disque, sensiblement antiligue et passionnel
Veut être un véritable
Anticorps politico-érotique
Contre la haine ordinaire aujourd’hui diffuse
Parmi les êtres humains de n’importe quelle race, sexe, couleur.
Il sera banal, évangélique,
Œcuménique et ingénu.
Mais parler d’amour
Aujourd’hui peut avoir une valeur subversive.
L’amour aujourd’hui
Est une marchandise précieuse et rare
Et nous voulons en être les cambrioleurs
Et l’offrir aux pauvres
Et rançonner les riches.
Lovesongs.
Parce que les fréquences
Ce sont surtout
Les fréquences
Du cœur.


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