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Warsan ShireOriginal | Traduzione francese di Paul Tanguy da YouTube |
HOME | MAISON |
no one leaves home unless home is the mouth of a shark you only run for the border when you see the whole city running as well your neighbors running faster than you breath bloody in their throats the boy you went to school with who kissed you dizzy behind the old tin factory is holding a gun bigger than his body you only leave home when home won’t let you stay. no one leaves home unless home chases you fire under feet hot blood in your belly it’s not something you ever thought of doing until the blade burnt threats into your neck and even then you carried the anthem under your breath only tearing up your passport in an airport toilets sobbing as each mouthful of paper made it clear that you wouldn’t be going back. you have to understand, that no one puts their children in a boat unless the water is safer than the land no one burns their palms under trains beneath carriages no one spends days and nights in the stomach of a truck feeding on newspaper unless the miles travelled means something more than journey. no one crawls under fences no one wants to be beaten pitied no one chooses refugee camps or strip searches where your body is left aching or prison, because prison is safer than a city of fire and one prison guard in the night is better than a truckload of men who look like your father no one could take it no one could stomach it no one skin would be tough enough the go home blacks refugees dirty immigrants asylum seekers sucking our country dry niggers with their hands out they smell strange savage messed up their country and now they want to mess ours up how do the words the dirty looks roll off your backs maybe because the blow is softer than a limb torn off or the words are more tender than fourteen men between your legs or the insults are easier to swallow than rubble than bone than your child body in pieces. i want to go home, but home is the mouth of a shark home is the barrel of the gun and no one would leave home unless home chased you to the shore unless home told you to quicken your legs leave your clothes behind crawl through the desert wade through the oceans drown save be hunger beg forget pride your survival is more important no one leaves home until home is a sweaty voice in your ear saying- leave, run away from me now i dont know what i’ve become but i know that anywhere is safer than here | Personne ne quitte sa maison à moins Que sa maison ne soit devenue la gueule d’un requin Tu ne cours vers la frontière Que lorsque toute la ville court également Avec tes voisins qui courent plus vite que toi Le garçon avec qui tu es allée à l’école Qui t’a embrassée, éblouie, une fois derrière la vieille usine Porte une arme plus grande que son corps Tu pars de chez toi Quand ta maison ne te permet plus de rester. Tu ne quittes pas ta maison si ta maison ne te chasse pas Du feu sous tes pieds Du sang chaud dans ton ventre C’est quelque chose que tu n’aurais jamais pensé faire Jusqu’à ce que la lame ne soit Sur ton cou Et même alors tu portes encore l’hymne national Dans ta voix Quand tu déchires ton passeport dans les toilettes d’un aéroport En sanglotant à chaque bouchée de papier Pour bien comprendre que tu ne reviendras jamais en arrière Il faut que tu comprennes Que personne ne pousse ses enfants sur un bateau À moins que l’eau ne soit plus sure que la terre ferme Personne ne se brule le bout des doigts Sous des trains Entre des wagons Personne ne passe des jours et des nuits dans l’estomac d’un camion En se nourrissant de papier journal à moins que les kilomètres parcourus Soient plus qu’un voyage Personne ne rampe sous un grillage Personne ne veut être battu Pris en pitié Personne ne choisit les camps de réfugiés Ou la prison Parce que la prison est plus sure Qu’une ville en feu Et qu’un maton Dans la nuit Vaut mieux que toute une cargaison D’hommes qui ressemblent à ton père Personne ne vivrait ça Personne ne le supporterait Personne n’a la peau assez tannée Rentrez chez vous Les noirs Les réfugiés Les sales immigrés Les demandeurs d’asile Qui sucent le sang de notre pays Ils sentent bizarre Sauvages Ils ont fait n’importe quoi chez eux et maintenant Ils veulent faire pareil ici Comment les mots Les sales regards Peuvent te glisser sur le dos Peut-être parce leur souffle est plus doux Qu’un membre arraché Ou parce que ces mots sont plus tendres Que quatorze hommes entre Tes jambes Ou ces insultes sont plus faciles À digérer Qu’un os Que ton corps d’enfant En miettes Je veux rentrer chez moi Mais ma maison est comme la gueule d’un requin Ma maison, c’est le baril d’un pistolet Et personne ne quitte sa maison À moins que ta maison ne te chasse vers le rivage À moins que ta maison ne dise À tes jambes de courir plus vite De laisser tes habits derrière toi De ramper à travers le désert De traverser les océans Noyé Sauvé Avoir faim Mendier Oublier sa fierté Ta survie est plus importante Personne ne quitte sa maison jusqu’à ce que ta maison soit cette petite voix dans ton oreille Qui te dit Pars Pars d’ici tout de suite Je ne sais pas ce que je suis devenue Mais je sais que n’importe où Ce sera plus sûr qu’ici |