Pierre-Jean de Béranger: Le fils du Pape
GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCGOriginal | Versione italiana di Pardo Fornaciari, armonizzata da Stefania... |
PIERRE-JEAN DE BÉRANGER: LE FILS DU PAPE Ma mère, quittez la besace, Le pape avec vous a couché ; Je cours lui rappeler en face Qu’il fut un moine débauché. Quoique soldat, il va, j’espère, Me créer cardinal-neveu. Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Saint-Père, au moins soyez bon père ; Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Ou je fous le saint-siège au feu. Au sacré collège je frappe ; Vient un cou tors : Allons, cagot, Par mon sabre ! va dire au pape Que je suis le fils de Margot. Dis que Margot fut sa commère ; Que moi d’être saint j’ai fait vœu. Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Saint-Père, au moins soyez bon père ; Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Ou je fous le saint-siège au feu. J’entre en faisant trois révérences ; Sa Sainteté bâillait d’ennui. Mon fils, veux-tu des indulgences ? Non, dis-je, on s’en passe aujourd’hui. J’ai, si j’en crois Margot ma mère, Vos goûts, votre nez, votre œil bleu. Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Saint-Père, au moins soyez bon père ; Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Ou je fous le saint-siège au feu. Quand mes trois sœurs, vos pauvres filles, Le soir, pour avoir un jupon, Vendent le plaisir en guenilles, Au diable votre âme en répond. Le diable vous sert de compère ; Ayez donc l’air d’y croire un peu. Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Saint-Père, au moins soyez bon père ; Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Ou je fous le saint-siège au feu. Il me répond : Dieu nous afflige ; Nous sommes pauvres, mon cher fils. Mais du purgatoire, lui dis-je, Où passent donc tous les profits ? Donnez-moi les os de saint Pierre, Que je les vende à quelque Hébreu. Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Saint-Père, au moins soyez bon père ; Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Ou je fous le saint-siège au feu. Mon fils, que le diable t’emporte ! Prends ces mille écus, et va-t’en. C’est bien peu, dis-je ; mais qu’importe ! Dans huit jours j’en viens prendre autant. Tant de sots font encor sur terre Bouillir votre vieux pot-au-feu ! Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Saint-Père, au moins soyez bon père ; Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Ou je fous le saint-siège au feu. Adieu. Margot fera ripaille ; Mes soeurs seront morceaux de roi. Quoique j’abhorre la prêtraille, D’un chapeau rouge affublez-moi. De me transmettre votre chaire, Bon homme, occupez-vous un peu. Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Saint-Père, au moins soyez bon père ; Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Ou je fous le saint-siège au feu. | IL FIGLIO DEL PAPA Ma mère, quittez la besace, Le pape avec vous a couché ; Je cours lui rappeler en face Qu’il fut un moine débauché. Quoique soldat, il va, j’espère, Me nommer cardinal-neveu. Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Saint-Père, au moins soyez bon père ; Ah ! ventrebleu ! Ah ! sacrebleu ! Ou je fous le saint-siège au feu. Mamma, cara mamma, butta via ’l grembiale Il frate che ingravidò te Ora ha fatto carriera mica male È diventato il papa re A Roma vado e glielo ricordo Ch’è stato un frate porcellon! Ah ! porco qua Ah ! porco là Caro papa, fai il buon papà Ah ! porco qua Ah ! porco là Oppure il vaticano brucerà. Anche se son solo un semplice soldato Spero almen che vescovo mi farà Non son figlio ingordo, da cardinalato Almen da nipote mi tratterà Te n’andavi scalzo, frate cercatore Accattavi amore da mammà Ah ! porco qua Ah ! porco là Caro papa, fai il buon papà Ah ! porco qua Ah ! porco là Oppure il vaticano brucerà. |