Deutsches Lied
Kurt TucholskyOriginale | Version française – CHANT ALLEMAND – Marco Valdo M.I. – 2014 ... |
DEUTSCHES LIED Blasse Kinder auf dem Hof (Nebenstraße – Westen) machen einen kleinen Schwof neben Müllschuttkästen. Käse-Teint und bleicher Schopf. Dürftiges Grün im Blumentopf auf zwei Fensterbrettern. Und die Stimmchen klettern: « Kaserne! Kaserne! Sonne, Mond und Sterne! Achtung! Richtung! Vordermann! Du – bist – dran –!» Tief geduckt im Ziegelbau hinter wuchtigen Laden sitzen krumm, in Kitteln blau, unsre Kameraden. Staatsanwalt, der schikaniert, Wärter, der sie malträtiert. Ihre Stimmen leiern in Preußen und in Bayern: « Kaserne! Kaserne! Sonne, Mond und Sterne! Achtung! Richtung! Vordermann! Du – bist – dran –!» Deutscher Gram und deutsches Leid. Ämter ohne Ende. Wucher, den ein Staat gefeit, und immer graue Wände. Wir sind schuld. Ein Schrei, der gellt. Aber draußen liegt die Welt. Wir sind ganz alleine. Und hören nur dies eine. « Kaserne! Kaserne! Sonne, Mond und Sterne! Achtung! Richtung! Vordermann! Du – bist – dran –!» | CHANT ALLEMAND Dans cour, des enfants pâles (Ouest – une rue perdue) Font une ribote À côté des poubelles. Teint de fromage et tignasse blafarde. Maigre vert en pot de fleurs Sur deux appuis de fenêtre. « Caserne ! Caserne ! Soleil, lune, étoiles ! Respect ! Direction ! Chacun son tour ! C'est – ton – tour ! » Recroquevillés au fond du bâtiment, derrière le volet imposant, Assis courbés, dans leurs blouses bleues, Nos camarades. Un Procureur général les chicane, Un garde les maltraite. Leurs voix psalmodient En Prusse et en Bavière : « Caserne ! Caserne ! Soleil, lune, étoiles ! Respect ! Direction ! Chacun son tour ! C'est – ton – tour ! » Peine, chagrin allemands. Travail sans fin. Usure, un État souverain, Et un mur toujours gris. Nous sommes coupables. Un cri retentit. Le monde au dehors est indifférent. Nous sommes seuls dans ce pays. Où on entend seulement : « Caserne ! Caserne ! Soleil, lune, étoiles ! Respect ! Direction ! Chacun son tour ! C'est – ton – tour ! » |