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Die Gefangenen

Kurt Tucholsky
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Version française – LES PRISONNIERS – Marco Valdo M.I. – 2014 ...
DIE GEFANGENEN


Hörst du sie schlucken, Herrgott?
Sie sitzen muffig riechend und essen ein muffiges Essen,
holen es mit dem Blechlöffel aus den amtlichen Gefäßen
und führen es in ihren privaten Mund.
Der Körper verdaut es,
und es ist ganz sinnlos, was sie da tun.
Hörst du sie schlucken, Herrgott?
 
Siehst du sie im Hof trotten, Herrgott?
Man bewegt sie wie die Pferde, damit sie nicht frühzeitig
sterben –
sie sollen leidensfähig erhalten werden,
und im Schubkasten des Gefängnispastors liegt eine Bibel.
Daraus liest er ihnen von Zeit zu Zeit etwas vor und glaubt
wirklich,
er sei besser als sie.
Siehst du sie in ihrer Kirche sitzen, Herrgott?
Fühlst du sie leiden?
Nachts bedrängen sie wüste Träume;
ihre innere Sekretion ist nicht in Ordnung,
sie sehen riesige Geschlechtsteile auf Beinen
und zupfen an sich herum ...
Fühlst du sie leiden?
 
Ja, sie haben gefehlt – das ist wahr.
Doch kann kein Mensch den andern bestrafen, er kann ihn nur
quälen.
Denn Schuld und Strafe kommen niemals zusammen.
Ja, sie haben gefehlt, das ist wahr.
Da sitzen sie und leiden:
   Weil sie gestohlen haben;
      weil ihre Eltern nur einen verwüsteten Körper zeugen
konnten;
      weil sie in Spanien eine Republik haben wollten;
weil sie Stalins Politik nicht billigen;
   weil sie den Duce nicht lieben;
      weil sie in Amerika Gewerkschaften gründen
wollten ...
Sie sind Späne des irdischen Sägewerks.
Die Gerechten können nicht sein, wenn die Ungerechten nicht
wären.
Ja, sie haben gefehlt – das ist wahr.
 
Und so ist es eingeteilt:
Sie haben gesündigt.
Andre haben sie verurteilt.
Wieder andre vollstrecken das Urteil.
Was haben diese drei Dinge miteinander zu tun?
 
Gott, du siehst es –!
Erbarme, erbarme dich der Gefangenen!
Der Mensch, der da richtet, erbarmt sich nicht.
Man müßte ihn quälen, wiederum,
und wiederum wäre nichts damit getan.
Hörst du sie, siehst du sie, fühlst du sie,
die Gefangenen –? 
LES PRISONNIERS

Les entends-tu avaler, Dieu du ciel ?
Ils sont assis sentant le moisi, ils mangent du moisi et
Ils le prennent d'une cuillère en fer dans les gamelles officielles
Pour l'amener à leur bouche privée.
Le corps digère ça,
Mais c'est tout à fait insensé
Ce qu'ils font là.
Les entends-tu avaler, Dieu du ciel ?

Les vois-tu trotter dans la cour, Seigneur ?
On les mène comme des chevaux, afin qu'ils ne meurent pas trop rapidement –
Il importe qu'ils soient souffrants,
Il y a une bible dans le tiroir du pasteur.
Il leur lit de temps en temps une phrase ou deux
Croyant qu'il est meilleur qu'eux.
Les vois-tu assis dans ton temple, Seigneur ?

Sens-tu comme ils souffrent ?
La nuit, des rêves troubles les harcèlent ;
Leur libido est en désordre,
Ils voient d'énormes sexes sur pattes
Et les poursuivent
Sens-tu comme ils souffrent ?

Oui, ils ont failli – c'est vrai.
Aucun homme ne peut punir un autre, seulement lui infliger un tourment.
Car la dette et la punition ne viennent jamais au même moment.
Oui, ils ont failli, c'est vrai.

Ils sont assis là et souffrent :   
Car ils ont volé ;      
Car leurs parents ne purent engendrer qu'un corps ravagé ;      
Car ils voulaient une république en Espagne ;
Car ils n'approuvent pas la politique de Staline;   
Car ils n'aiment pas le Duce ;      
Car ils voulaient fonder des syndicats en Amérique…
Ils sont la lie de la terre.
Les justes ne peuvent exister, s'il n'y a les injustes.
Oui, ils ont failli, c'est vrai.
 
Et ainsi, il est ordonné :
Eux, ils ont péché.
D'autres les ont condamnés.
D'autres encore exécutent le jugement.
Qu'ont à faire ensemble tous ces gens ?

Oh dieu, vois !
Aie pitié, aie pitié des prisonniers !
L'homme qui condamne, n'a aucune pitié.
On doit le tourmenter, encore une fois,
Et même ainsi, rien ne serait encore réglé.
Les entends-tu, les vois-tu, les comprends-tu, les prisonniers ?

 


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