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Caterina Bueno: Le streghe di Bargazza

GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCG
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Version française – LES SORCIÈRES DE BARGACE – Marco Valdo M.I. ...
Non più treni, né cavalli,
Non più macchine e vagoni.
Or ci son certi caproni,
Fan più miglia che il pensier
Io posso dirvelo, perché ho provato,
E non è favola, credete a me.
Vorrei che provino, chi non vi è stato
Che bell’andare a tutt’aria che gli è !

Giorni scorsi ero a Bargazza,
Fui menato ad un festino;
Stavan sempre a me vicino
Due ragazze a favellar;
Poi venne l’ora della partenza,
E mi pregarono di andare con sé;
Io m’accompagno, ma in conseguenza
Che bell’andare a tutt’aria che gli è !

Discorrendo per la via,
Noi si giunse a casa loro;
Sentirete che lavoro
Che mi vennero a tramar.
Entrano in casa, presto un vasetto,
si unsero bene e mi unsi anco me
dicendo : Ungetevi, fa buono effetto :
Che bell’andare a tutt’aria che gli è !

In codesto contrattempo,
Ecco un capro grosso e nero
Dimandò per dirvi il vero,
Come si voleva andar.
Una rispose, la domedaria:
Si fa più presto, e ci ho più piacer.
Su via, gli è tardi; si vada a tutt’aria…
Che bell’andare sul caprone che gli è !

Gli si monta a cavalluccio…
Ci portò tanto lontani
Che le stelle colle mani
Ci pareva di toccar.
Sembrava un fulmine tra le comete,
Questo caprone con tutt’e tre,
Pare impossibile, se ci credete
Che bell’andare a tutt’aria che gli è.

Io non vidi né campagne,
Né città, pianure e monti,
Non v’è caso ch’io racconti
Dove il diavol ci portò.
Dov’è un palazzo illuminato
Di dentro e fuori era un piacer,
Di tende e pendoli tutto adornato:
Che bell’andare a tutt’aria che gli è !

Vidi poi certe matrone,
Damigelle e suoi messaggi,
Meno che certi visaggi
differenti a questi qua;
Io stetti fermo, fisso a vedere,
e senza muovermi sempre a seder
in un silenzio ch’era un piacere.
Che bell’andare a tutt’aria che gli è !

Ecco il tempo del rinfresco,
Come gli usa nei festini,
Alle dame e ai ballerini
Due serventi a dispensar
Creme, biscotti e confetture
Paste, pasticci e bottiglie e bicchier,
Senza miseria credetemi pure,
Che bell’andare a tutt’aria che gli è.

Ma l’usanza che hanno loro
Tutta a noi diversa e nuova
Che non v’è da far lor prova
Del linguaggio o pattuà.
Tutto alla mimica, senza parole
Io mai con loro, né loro a me,
Ma chi non prova mai dir non puole
che bell’andar sul caprone che gli è.

Sparì tutto in un momento;
Non restò neppur le mura;
Ma la solita vettura
Era pronta pe’ partir.
Ma dei caproni di quella razza
Dove si trovino io non lo so.
Da casa al diavolo fino a Bargazza
In un momento ci riportò.
LES SORCIÈRES DE BARGACE

Plus de trains, ni de postillons,
Plus de voitures et de wagons.
Or, certains boucs là-bas
Font mille milles par la pensée.
Je peux vous dire que j’y suis allé.
Et ce n’est pas une fable, croyez-moi.
Qui n’y est pas allé, désespère.
Que c’est bon d’aller en l’air ! »

L’autre jour, je fus à Bargace,
J’y fus à une fête,
« Deux filles de conte de fées ».
M’ont tenu la jambe toute la soirée
Puis quand vint l’heure de partir
Chez elles, elles m’invitèrent.
Je les suivis et du coup, je peux dire :
« Que c’est bon d’aller en l’air ! »

Discourant sur le chemin, tout du long,
Nous sommes arrivés à leur maison.
Je ne vous dis pas quel bazar,
J’en tremblais comme à la foire.
Bientôt arrivé, sitôt d’un pot,
Tous s’oignirent, et je m’oins moi aussi aussitôt
Disant : « S’oindre, quel bien, ça peut faire !
Et que c’est bon d’aller en l’air ! »

Dans cette circonstance,
Un bouc grand, gros et noir s’avance.
Je lui demandai la vérité
Et comment on allait y aller.
Une répondit, celle du milieu :
« Au plus vite et au mieux !
Il est déjà tard, il faut prendre l’air. »
Que c’est bon d’aller en l’air !

On monta tous en croupe,
Il emmena si loin toute la troupe
Qu’on touchait les étoiles du matin
Rien qu’en tendant la main.
L’éclair entre les comètes et la Terre,
C’était ce bouc et nous autres trois.
Chose impossible, si « on ne croit pas
Que c’est bon d’aller en l’air ! »

Je n’ai vu ni campagnes
Ni villes, ni plaines, ni montagnes.
Le diable nous a emmenés
Dans un palais illuminé
À l’intérieur et devant, une place ornée
De tentes et de pendules toute décorée.
Ce n’est pas là paroles en l’air
Et que c’est bon d’aller en l’air ! »

J’ai vu certaines matrones, là,
Demoiselles fabuleuses
À l’exception de certains visages
Différents de ceux qu’ici, on a.
Moi, toujours muet, je m’assis,
Sans bouger et sans bruit,
En un silence qui sut me plaire.
Que c’est bon d’aller en l’air ! »

Vint l’heure des douceurs et des liqueurs.
Comme dans les fêtes,
Aux dames, aux danseurs,
Deux serviteurs présentent
Crèmes, biscuits et confitures
Pâtisseries, tartes, bouteilles et verres.
Et sans misère, je le déclare, sincère,
Que c’est bon d’aller en l’air ! »

Elles ont de particuliers usages
Pour nous, différents et étranges,
Comme d’user et abuser
Du dialecte ou du patois,
De toute une mimique sans voix,
Sans se mouvoir et sans parler.
Qui n’y a pas été, s’y perd :
Que c’est bon d’aller en l’air ! »

Tout disparut en un moment,
Il ne resta que les murs
Et la coutumière monture
Prête à partir à l’instant
— C’était un bouc de belle race,
Je ne sais où il est né –
De la maison du diable jusqu’à Bargace,
En un instant, nous a ramenés.


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