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Le grand chêne

Georges Brassens
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OriginaleTraduzione spagnola di Miquel Pujadó da Cancioneros.com‎
LE GRAND CHÊNEEL GRAN ROBLE
  
Il vivait en dehors des chemins forestiers,Era un roble orgulloso, despierto y tranquilo
Ce n'était nullement un arbre de métier,Como él, no hallaréis ni uno entre mil.
Il n'avait jamais vu l'ombre d'un bûcheron,Vivía bosque adentro, lejos de los caminos,
Ce grand chêne fier sur son tronc.del leñador y del hacha.
  
Il eût connu des jours filés d'or et de soiePodría haber gozado de unos días cristalinos,
Sans ses proches voisins, les pires gens qui soient ;felices y serenos, pero tenía unos vecinos...
Des roseaux mal pensant, pas même des bambous,Unos juncos que no dejaban de hablar
S'amusant à le mettre à bout.y lo molestaban continuamente.
  
Du matin jusqu'au soir ces petit rejetons,Des del alba hasta la noche, con voz alegre,
Tout juste cann' à pêch', à peine mirlitons,burlones se mofaban del gigante triste,
Lui tournant tout autour chantaient, in extenso,cantando a su alrededor la fábula sobre el matiz
L'histoire du chêne et du roseau.existente entre un roble y un junco.
  
Et, bien qu'il fût en bois, les chênes, c'est courant,Y, aunque sea de madera, un roble puede hartarse,
La fable ne le laissait pas indifférent.su paciencia tiene un límite.
Il advint que lassé d'être en but aux lazzi,Y una mañana decidió deshacer aquel enredo
Il se résolu à l'exi(l).y convertirse en un exiliado.
  
A grand-peine il sortit ses grands pieds de son trouCon dificultades, arrancó sus raíces del suelo
Et partit sans se retourner ni peu ni prou.y se fue sin girarse ni llorar.
Mais, moi qui l'ai connu, je sais qu'il en souffritPero yo lo conocí, y sé cómo sufrió
De quitter l'ingrate patrie.el pobre, al emprender la marcha.
  
A l'orée des forêts, le chêne ténébreuxEn el lindero del bosque, por caminos más frecuentados,
A lié connaissance avec deux amoureux.el roble se encontró a dos enamorados
"Grand chêne laisse-nous sur toi graver nos noms..."y permitió que grabaran sus nombres sobre él,
Le grand chêne n'as pas dit non.rodeados por un corazón rotundo.
  
Quand ils eur'nt épuisé leur grand sac de baisers,Cuando hubieron vaciado su saco de besos,
Quand, de tant s'embrasser, leurs becs furent usés,y de tanto frotarlos tenían ya los labios cocidos,
Ils ouïrent alors, en retenant des pleurs,entonces escucharon, con aire sentimental,
Le chêne contant ses malheurs.las penas del vegetal.
  
"Grand chên', viens chez nous, tu trouveras la paix,“Gran roble, ven a nuestra casa. Allí serás feliz.
Nos roseaux savent vivre et n'ont aucun toupet,Por lo que al vecindario respecta, no hay ni un solo junco.
Tu feras dans nos murs un aimable séjour,Verás como con nosotros vivirás apaciblemente,
Arrosé quatre fois par jour."cuidado, mimado y bien alimentado.”
  
Cela dit, tous les trois se mettent en chemin,Dicho esto, los tres emprendieron juntos el camino.
Chaque amoureux tenant une racine en main.El día era muy claro, el viento era muy suave,
Comme il semblait content! Comme il semblait heureux!y el roble olvidó sus antiguos dolores de cabeza
Le chêne entre ses amoureux.yendo de la raíz con sus amigos.
  
Au pied de leur chaumière, ils le firent planter.Lo plantaron al pie de su cabaña.
Ce fut alors qu'il commença de déchanterEntonces, el árbol comenzó a desencantarse
Car, en fait d'arrosage, il n'eut rien que la pluie,porque sólo lo regaban San Pedro y algún perro.
Des chiens levant la patt' sur lui.Su alegría ya había desaparecido.
  
On a pris tous ses glands pour nourrir les cochons,La pareja alimentó a su cerdo con las bellotas
Avec sa belle écorce on a fait des bouchons,y con la gruesa corteza fabricó tapones para las botellas de vino.
Chaque fois qu'un arrêt de mort était rendu,Y cuando condenaban a alguien en la comarca,
C'est lui qui héritait du pendu.al roble le tocaba aguantar al ahorcado.
  
Puis ces mauvaises gens, vandales accomplis,Un día, el muy bestia, el vándalo del marido
Le coupèrent en quatre et s'en firent un lit,lo abatió con el hacha e hizo de él una cama.
Et l'horrible mégère ayant des tas d'amants,Y, como la patrona se lo hacía con todo quisque,
Il vieillit prématurément.envejeció prematuramente.
  
Un triste jour, enfin, ce couple sans aveuY un invierno, aquellos corazones duros como piedras
Le passa par la hache et le mit dans le feu.lo utilizaron para alimentar el fuego.
Comme du bois de caisse, amère destinée!Como madera vil y de baja calidad, qué amargo destino,
Il périt dans la cheminée.se convirtió en humo.
  
Le curé de chez nous, petit saint besogneux,El cura del pueblo, que es un mocoso,
Doute que sa fumée s'élève jusqu'à Dieu.dice que su humo no puede llegar hasta Dios,
Qu'est-c'qu'il en sait, le bougre, et qui donc lui a ditPero yo nunca he oído que nadie prohibiera
Qu'y a pas de chêne en paradis?que un roble entrara en el Paraíso,
Qu'y a pas de chêne en paradis?que un roble entrara en el Paraíso.


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