Language   

Due metri per due, carcere duro

Anton Virgilio Savona
Back to the song page with all the versions


Version française - DEUX MÈTRES SUR DEUX, DURE PRISON – Marco Val...
DUE METRI PER DUE, CARCERE DURODEUX MÈTRES SUR DEUX, DURE PRISON
Nella fotografia grande quanto una parete
in una sala della mostra c'era anche lui
ritratto tra i vecchi compagni di lotta
col berretto a visiera e giubbotto in pelle
erano lontani i tempi della galera
quando quelli del vecchio regime
l'avevano rinchiuso per tre anni in una cella
due metri per due, carcere duro
adesso era capo tra i capi
ma la lotta non era finita
occorreva combattere ancora
per la vittoria completa
riorganizzare le file
individuare i nemici nell'ombra
cacciare i traditori dell'idea
tenere comizi infiammare le masse difendere la vittoria
lottare lottare lottare
via i traditori via i dissidenti via gli incerti
via i falsi consiglieri
lottare lottare lottare
il tempo correva il tempo correva il tempo correva
e venne un giorno, viene sempre un giorno,
in cui volle fare di più, volle superare sé stesso
e disse che era necessario
perché l'idea trionfasse definitivamente
rispettare l'idea di tutti i proletari,
di tutti i lavoratori
aprire una discussione viva
anche con gli operai dissidenti
disse libertà di pensiero
disse libertà di stampa
e arrivò persino a citare Enrico Malatesta..
No ragazzi, l'idea è l'idea, la libertà non c'entra
fiumi di parole, analisi dottrinarie, inquisizioni
Rinnegato gli dissero reazionario traditore vigliacco
Lui vacillò, credette di essere impazzito
credette di essere stato posseduto dal demonio,
abbassò il capo e disse:
– Mi pento, mi pento del mio peccato –
– Bene, ragazzo, canta tre volte l'inno dell'idea
e sarai assolto –
E lui cantò tre volte e venne assolto
ma in effetti il demonio doveva possederlo
perché non passò molto tempo che peccò di nuovo
parlò l'incauto di crisi economica
dovuta alla mancanza di libertà politica
parlò di dominio autocratico
auspicò, pazzo, un sistema di autogoverno popolare
in cui comandassero veramente le masse
e scomparissero definitivamente i capi
e bravo continua a fare il ciarlatano
magniloquendo stupidamente:
– Libertà libertà libertà –
– Scrivi, povero idiota, scrivi, fai l'eroe
accusa i tuoi compagni di lotta
dicendo che loro e non tu
sono i veri traditori dell'idea
e che con loro è nata una nuova classe
la classe del potere senza limiti
più forte di ogni altra che l'aveva preceduta
la classe dei tecnici, dei burocrati
la classe dei funzionari di partito
creatori del nuovo stato
Povero idiota, scrivi, giocando a fare l'indovino
inventando folli previsioni,
vaticinando lotte di popolo contro i nuovi oppressori
come uno squilibrato –
Tre anni di carcere, e poi altri sei
ancora in quella stessa cella
la stessa dove ti avevano gettato le carogne
del vecchio regime borghese
sempre quella, sempre la stessa
due metri per due, carcere duro
due metri per due, carcere duro
due metri per due, carcere duro..
Sur la photographie grande comme un mur
Dans une salle de l'exposition, même lui y était
Portraituré parmi les vieux copains de lutte
Avec sa casquette à visière et son blouson de cuir.
Ils étaient loin les temps de la prison,
Quand ceux de l'ancien régime
L'avaient enfermé pour trois ans dans une cellule
De deux mètres sur deux, dure prison .
Maintenant, il était chef parmi les chefs,
Mais la lutte n'était pas finie :
Il fallait combattre encore
Pour la victoire complète,
Resserrer les rangs
Trouver les ennemis dans l'ombre,
Chasser les traîtres à l'idée,
Tenir des meetings, enflammer les masses, défendre la victoire
Et lutter, lutter, lutter
« Les traîtres ! Les dissidents ! Les incertains !Les faux conseillers ! »
Et lutter, lutter, lutter.
Le temps courait, le temps courait, le temps courait
Et vint un jour, – il vient toujours un jour,
Où il voulut faire davantage, il voulut se dépasser
Et il dit qu'il était important
Pour que l'idée triomphe définitivement
De respecter l'opinion de tous
Et d'ouvrir une discussion libre
Même avec les opposants.
Il dit : « Liberté de pensée », il dit : « Liberté de la presse », et il en arriva même à citer Bertrand Russell.
Ah non, garçons, l'idée est l'idée, la liberté n'a rien à y faire.
Des fleuves de mots, analyse doctrinaire, Inquisition !
« Renégat !  » dirent-il, « Réactionnaire !  ».
« Lâche !  », « Traître !  »
Il vacilla, il crut être devenu fou.
Il crut être possédé du démon,
Il baissa la tête et dit :
« Je me repens, je me repens de mon péché »
« Bien, garçon, chante trois fois l'hymne de l'idée et tu auras l'absolution. »
Et il chanta, trois fois, et fut absous.
Mais, en effet, le démon devait le posséder
Car il ne se passa pas beaucoup de temps avant qu'il ne pécha de nouveau :
Il parla (l'imprudent) de crise économique
Due au manque de liberté politique
Il parla de domination autocratique
Il souhaita (le fou !) un système au moins bipartite
Et il continua à faire le charlatan
Radotant stupidement
« Liberté », « Liberté », « Liberté ».
« Tu écris, pauvre idiot, tu écris, tu fais le héros :
Tu accuses tes camarades de lutte
En disant que ce sont eux, et pas toi,
Qui sont les vrais traîtres à l'idée.
Et qu'avec eux est née une nouvelle classe :
La classe du pouvoir sans limites,
plus de forte qu'aucune qui l'avait précédée :
La classe des techniciens, des bureaucrates
La classe des nouveaux propriétaires, des nouveaux exploiteurs…
Pauvre idiot, tu écris en jouant à faire le devin,
En inventant des folles prévisions,
Prophétisant des luttes du peuple contre les nouveaux oppresseurs, comme un déséquilibré ! »
Trois ans de prison, et puis, six autres.
Encore dans la même cellule
Celle où t'avaient jeté les charognes
De l'ancien régime,
Toujours elle, toujours la même :
Deux mètres sur deux, dure prison.
Deux mètres sur deux, dure prison.
Deux mètres sur deux, prison dure.


Back to the song page with all the versions

Main Page

Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.




hosted by inventati.org