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Ho visto anche degli zingari felici

Claudio Lolli
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Il coro nel testo di Peter Weiss, dall'opera Il fantoccio lusitano. Le...
J'AI MÊME VU DES TZIGANES HEUREUX

1.

Il est vrai que des fenêtres
Nous ne réussissons pas à voir la lumière
Car la nuit vainc toujours le jour
Et la nuit ne produit pas de sang.
Il est vrai que notre air
devient toujours plus juvénile
Et on se fait courir après
Le long des rues sans issue.
Il est vrai que nous n'arrivons pas à parler
Et que nous parlons toujours trop.

Il est vrai que nous crachons par terre
Quand nous voyons passer un bossu,
Un treize ou un soûlaud
Ou quand nous ne voulons pas dégrader
Le merveilleux équilibre
D'une obésité sans fin,
D'une félicité sans poids.
Il est vrai que nous ne voulons pas payer
La faute de ne pas avoir de fautes
Et que nous préférons mourir
Plutôt que de baisser la tête.
Il est vrai que toujours nous cherchons l'amour
Dans les bras qu'il ne faut pas.

Il est vrai que nous ne voulons pas changer
Notre hiver en été.
Il est vrai que les poètes nous font peur
Car les poètes caressent trop les bossus,
Aiment l'odeur des armes
Et détestent la fin du jour.
Car les poètes ouvrent toujours leur fenêtre
Même quand nous disons que c'est
Une fenêtre qu'il ne faut pas...

Il est vrai que nous ne nous comprenons pas
Qu'à deux nous ne parlons
Jamais la même langue
Et que nous avons peur du noir et de la lumière,
Il est vrai que nous avons tant à faire
Et que nous ne faisons jamais rien.
Il est vrai que souvent la rue nous semble un enfer
Et une voix où nous ne réussissons pas à rester ensemble,
Où nous ne reconnaissons jamais nos frères.
Il est vrai que nous buvons le sang de nos pères,
Que nous détestons toutes nos femmes
Et tous nos amis.

Mais j'ai vu aussi des Tziganes heureux
Se courir après, faire l'amour
Et se rouler par terre.
J'ai vu aussi des Tziganes heureux
Sur la Grand Place
Se soûler de lune, de vengeance et de guerre.

Mais j'ai vu aussi des Tziganes heureux
Se courir après, faire l'amour
Et se rouler par terre.
J'ai vu aussi des Tziganes heureux
Sur la Grand Place
Se soûler de lune, de vengeance et de guerre.

2.

C'est nous qui enrichissons la terre
Nous qui supportons
La maladie du sommeil et la malaria
Nous qui récoltons le riz, le blé et le coton
Nous qui plantons le maïs
Sur l'altoplano.
Nous pénétrons les forêts, nous cultivons les savanes
Nos bras arrivent
Chaque jour plus loin.
C'est nous qui soutirons les trésors de la terre
Dont d'autres ensuite
Profitent.

Et c'est nous qui embellissons la lune
De notre vie
Couverte de chiffons et de pierres de verre.
Cette vie que les autres repoussent
Comme une insulte
Comme une araignée dans leur chambre.
Mais nous reprenons de la main, nous la reprenons entière,
Nous nous reprenons notre vie,
La terre, la lune et l'abondance.

Il est vrai que nous ne nous comprenons pas
Qu'à deux nous ne parlons
Jamais la même langue
Et que nous avons peur du noria et de la lumière,
Il est vrai que nous avons tant à faire
Et que nous ne faisons jamais rien.
Il est vrai que souvent la rue nous semble un enfer
Et une voix où nous ne réussissons pas à rester ensemble,
Où nous ne reconnaissons jamais nos frères.
Il est vrai que nous buvions le sang de nos pères,
Que nous détestons toutes nos femmes
Et tous nos amis.

Mais j'ai vu aussi des Tziganes heureux
Se courir après, faire l'amour
Et se rouler par terre.
J'ai vu aussi des Tziganes heureux
Sur la Grand Place
Se soûler de lune, de vengeance et de guerre.

Mais j'ai vu aussi des Tziganes heureux
Se courir après, faire l'amour
Et se rouler par terre.
J'ai vu aussi des Tziganes heureux
Sur la Grand Place
Se soûler de lune, de vengeance et de guerre.
Ma siamo noi a far ricca l’Africa
Noi che combattiamo
La malattia del sonno e la malaria
Da noi sono i tesori alla terra carpiti
Con che poi tanti altri restano favoriti
Noi muoviamo al raccolto di cotone riso e grano
E noi piantiamo il mais su tutto l’altipiano
Caffè zucchero sesamo tabacco coltiviamo
Diamanti ferro ed altro dalla roccia caviamo
Noi produciamo il sale impiantando saline
E trivelliamo pozzi stendiamo traversine
Noi abbattiamo foreste dissodiamo savane
Le navi nostre arrivano ogni volta più lontane
E tutto questo con l’aiuto di compagnie e monopoli lo si fa
Per questa terra a generale vantaggio della sua civiltà


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