Italia minore
Eugenio BennatoLes strophes en foggien (italien de Foggia dans les Pouilles)... | |
L'ITALIE MINEURE Je guettais le ciel et il ne plut Pas une larme pour mouiller la terre. la sécheresse est plus amère que la guerre Cogne le vent cuisant brûlant Grand poète de pauvres gens Fils différent du sud de l'Italie Ta chanson est un mendiant Qui la nuit est passé sur l'aire. Ta chanson, la pauvreté Est la chanson la plus belle qui soit. Toi qui nous parles d'une fontaine D'une comète et d'un cerf-volant Ton dialecte est une musique étrange Car elle appartient à l'Italie mineure. Mais la chanson de la pauvreté Est la richesse que tu portes en toi. Grand poète de pauvres gens Fils différent du sud de l'Italie Ta chanson est un migrant Qui va chercher fortune en Germanie. Ta chanson, la pauvreté Est la chanson la plus belle qui soit. Des siècles et des siècles d'éloignement De tout pouvoir, de tout patron. Musique anonyme sans importance Pour celui qui appartient à l'Italie mineure. Mais la chanson de la pauvreté Est la richesse que tu portes en toi. C'est l'Italie que tu chantes C'est l'Italie que tu joues, La chanson des brigands, La chanson des paysans. Les fenêtres des amants Et la lune exceptionnelle De qui dort sous les ponts De la musique populaire. Dans cette Italie distraite et absente Abrutie de télévision, Il y a une autre Italie à contre-courant Et chacun choisit la propre chanson. Ta chanson, la pauvreté Est la chanson la plus belle qui soit. Ta poésie est un navire pirate Et moi qui me sens pirate de cœur, Je veux me perdre sur ta route, Fier d'être de l'Italie mineure. Mais la chanson de la pauvreté Est la richesse que tu portes en toi. C'est l'Italie que tu chantes C'est l'Italie que tu joues, la chanson des brigands, la chanson des paysans. Ton art, les commerçants Ne pourront jamais l'acheter Rubis et diamants De la musique populaire. Ce monde est trop amer Celui-ci est bien, celui-là est mal Celui-ci marche dans la douleur À chaque pas une peine de cœur Ce monde est trop amer Celui-ci est bien, celui-là est mal Celui-ci marche dans la douleur À chaque pas une peine de cœur Je guettais le ciel et il ne plut Pas une larme pour mouiller la terre. la sécheresse est plus amère que la guerre Cogne le vent cuisant brûlant C'est l'Italie que tu chantes C'est l'Italie que tu joues, La chanson des brigands, La chanson des paysans. Les fenêtres des amants Et la lune exceptionnelle De qui dort sous les ponts De la musique populaire. | LA SÉCHERESSE J'ai perdu tout mon effort J'ai semé le grain et je ne l'ai pas récolté, Tout mon travail est gaspillé Et l'infâme destinée m'a condamné. J'ai perdu toutes mes espérances Elles s'en se sont allées au fond du puits, Ma fiancée je la voyais malade Tous les jours avec la tête pliée Je guettais le ciel et il ne plut Pas une larme pour mouiller la terre. La sécheresse est plus amère que la guerre Cogne le vent cuisant brûlant J'ai perdu ma bien-aimée Morte, elle s'en est allée dans son cercueil . Maudite soit cette sécheresse, Puisse le monde entier être accablé, Maudite soit cette sécheresse, Puisse le monde entier sombrer. |