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Allons faire un tour à la banque

Jean-Baptiste Clément
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OriginaleTraduzione inglese di Andy Lang da Subject: Hanns Eisler‎
ALLONS FAIRE UN TOUR À LA BANQUE

Voilà des mois qu'on ne fait rien,
Cependant, comme un galérien,
On arpente la capitale,
Et sans une croûte à ronger,
L'estomac bat la générale
À la porte du boulanger.

REF.
Le travail manque !
Il est grand temps,
Les enfants,
D'aller faire un tour à la banque.

La faim a gagné nos faubourgs ;
Ça ne peut pas durer toujours.
Car les femmes crieraient ; Tant pire
Quand nos enfants veulent du pain.
C'est pas possible de leur dire :
Nous vous en donnerons demain.

On jeûne et l'on est endetté,
Tout est au Mont-de-piété,
On couche à même la litière,
On a mis jusqu'aux draps de lit !
Et l'on a beau pleurer misère,
Les marchands ne font plus crédit.

Il paraît que les financiers,
Les commerçants, les usiniers,
Sont logés à la même enseigne.
Ils font faillite à qui mieux mieux.
Les pauvres gens ! Le coeur m'en saigne !
Si nous pouvions faire comme eux !

Ne serait-il pas plus moral,
Pour mieux remédier au mal,
De troubler un peu l'existence
Des crésus et des ripailleurs
Qui condamnent à l'abstinence
La famille des travailleurs ?...

En bonne comptabilité,
Il est de toute utilité
Qu'on nous ouvre un peu ce « Grand livre »
Pour que nous connaissions...en cas...
Ceux que nous faisons si bien vivre
Alors que nous ne vivons pas.

Tous les gouvernements défunts
Ont bien contracté des emprunts.
Puisque la crise est générale,
Faisons notre emprunt ouvrier...
La République Sociale
Signera les bons à payer !

SONG OF THE BANKS

We've been laid off!
Now we've had enough,
dear people, dear people!
We're going the banks,
to audit the accounts,
to audit the accounts!‎

Once you don't have a job,
then you can wander through the whole city
like a prisoner who's just been released from jail.
No piece of bread, no drop of beer,
and the walls of your stomach beating like a drum
as you pass the door of every bakery shop.‎

We've been laid off!
Now we've had enough,
dear people, dear people!
We're going the banks,
to audit the accounts,
to audit the accounts!‎

It almost seems as if the gentlemen of commerce,
the bank houses and industrial concerns
all are talking the same game.
With dispatch they'll gladly drive into bankruptcy
the poorest of the poor—oh, it's enough to make you cry!
If only I could do it too, dear God!‎

We've been laid off!
Now we've had enough,
dear people, dear people!
We're going the banks,
to audit the accounts,
to audit the accounts!‎

Nevertheless, to make sure the bill's added up right,
it's necessary to take a look
at the place where they lock up their books,
so you can see how it is
we've allowed these gentlemen to live in pleasure,
while they had us by our throats!‎


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