Je vous salue Fratrie
La Chorale des Chants de la RueOriginale | La canzone originale di Georges Brassens. Si tratta di una poesia... |
JE VOUS SALUE FRATRIE Par la Kalachnikov et le fusil M16 par nos livres d'Histoire qui parlent de victoires et de joyeux soldats en marche vers la gloire alors que dans les guerres il n'y a que des perdants par ces grands imbéciles qui criaient "à Berlin" Je vous salue Patries Et par la Der des Der qui fut pas la dernière par l'acier des canons qu'un curé a bénis par ces millions de morts, fauchés dans leur jeunesse par ces peuples ruinés, par ces bourgeois nantis par l'impôt qui nous saigne pour l'industrie de guerre Je vous salue Patries Par les instituteurs qui enseignent à leur classe l'égalité des peuples et l'amour de la paix par l'olivier planté, par le champ moissonné par le berceau construit par l'habile ouvrier par l'enfant qui découvre un monde émerveillé Je vous salue Fratries Par le vieillard serein qui laisse à ses enfants un monde un peu plus beau aux frontières effacées un moulin à finir, des fruits à récolter par l'esprit éclairé des sciences enseignées par l'humain libéré du joug du capital Je vous salue Fratries | LA PRIERE Par le petit garçon qui meurt près de sa mère Tandis que des enfants s'amusent au parterre Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment Son aile tout à coup s'ensanglante et descend Par la soif et la faim et le délire ardent Je vous salue, Marie. Par les gosses battus, par l'ivrogne qui rentre Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre Et par l'humiliation de l'innocent châtié Par la vierge vendue qu'on a déshabillée Par le fils dont la mère a été insultée Je vous salue, Marie. Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids S'écrie: " Mon Dieu ! " par le malheureux dont les bras Ne purent s'appuyer sur une amour humaine Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne Je vous salue, Marie. Par les quatre horizons qui crucifient le monde Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains Par le malade que l'on opère et qui geint Et par le juste mis au rang des assassins Je vous salue, Marie. Par la mère apprenant que son fils est guéri Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée Par le baiser perdu par l'amour redonné Et par le mendiant retrouvant sa monnaie Je vous salue, Marie. |