La vie s'écoule, la vie s'enfuit
Raoul VaneigemOriginale | Translated from the French by NOT BORED! October 2006. |
LA VIE S'ÉCOULE, LA VIE S'ENFUIT La vie s'écoule, la vie s'enfuit Les jours défilent au pas de l'ennui. Parti des rouges, parti des gris Nos révolutions sont trahies. Le travail tue, le travail paie, Le temps s'achète au supermarché. Le temps payé ne revient plus La jeunesse meurt de temps perdu. Les yeux faits pour l'amour d'aimer Sont le reflet d'un monde d'objet. Sans le rêve et sans realité Aux images nous sommes condamnés. Les fusillés, les affamés Viennent vers nous du fond du passé. Rien n'a changé mais tout commence Et va mûrir dans la violence. Brûlez* repères de curés Nids de marchands, de policiers, Au vent qui sème la tempête Se récoltent les jours de fête. Les fusils vers nous dirigés Contre les chefs vont se retourner. Plus de dirigeants, plus d'état Pour profiter de nos combats. [La vie s'écoule, la vie s'enfuit Les jours défilent au pas de l'ennui. Parti des rouges, parti des gris Nos révolutions sont trahies.]** | LIFE GOES BY, LIFE ESCAPES Life goes by, life escapes The days march by to the step of boredom Party of the Reds, Party of the Grays Our revolutions are betrayed Work kills, work pays Time buys itself in the supermarket Paid time does not return Youth dies from lost time The eyes, made for love to love, Are the reflections of a world of objects Without dreams and without reality We are condemned to images Those who were shot, the famished Come towards us from the depths of the past Nothing has changed but everything begins And ripens in violence Burn, dens of priests Nests of merchants, police officers On the wind that disseminates the tempest The days of festival harvest themselves The guns are directed at us Against the bosses they will be turned No more leaders, no more State They profit from our battles |
** Le premier couplet n'est répété à la fin que dans la version de Gilles Servat.