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Le déserteur

Boris Vian
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Lettre au miraculé de la république - La Chorale des Chants d...
MONSIEUR LE PRESIDENT HOLLANDE

Monsieur le président
Je te fais cette chansonnette
Que t'écouteras peut être
Si t'as un peu le temps

On vient juste d'apprendre
Que t'es enfin a l' Elysée
On est content ça peut se comprendre
Mais faut pas se leurrer

Si on a voté pour toi
C'est pour virer l'autre cocker
Le changement on y croit pas
Allez ! Prouve nous le contraire

C'est pas pour te fâcher
Mais il faut qu'on te dise
Notre décision est prise
On va pas te lâcher

Souviens toi ton prédécesseur
S'en est pris aux sans papier
A tous les gens de couleur
A tous les étrangers

Les prisonniers du boulot
Ne feront pas de vieux os
Leur retraite s'est envolée
Pour encore quelques années

Fais pas la chasse aux chômeurs
J'en connais des bien tu sais
C'est pas que des glandeurs
Y'en a qui voudraient bosser

Surtout n'augmente pas ton salaire
Comme l'a fait l'autre Sarko
Sinon on te fais la misère
Et tu tomberais de haut

Si tu vas aux objets perdus
Le droit de grève faut nous le ramener
Tu verras il est juste au dessus
Du droit de vote des immigrés

Faut que tu parles aux écolo
Au Front de Gauche aussi
Ne leurs tourne pas le dos
Il faut qu'on soit unis

Si Carla Bruni
T'invite a boire le thé
Renvoie la chez Berlusconi
Dizy que t'es maqué

J'voulais te dire pour terminer
Fais qu'on ne chante jamais
La chanson de Léo Ferré
« Ils ont voté et puis après... »
LETTRE AU MIRACULÉ DE LA RÉPUBLIQUE

Monsieur Chevènement, je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être, si vous avez le temps
Voici en commençant, mes voeux les plus sincères
Pour gagner votre guerre en bon convalescent.
Vous êtes le miraculé, essayez donc le doute
Changez un peu de route, envers les sans-papiers.
C'est pas pour vous fâcher, il faut que je vous dise
Que ce dossier s'enlise faute d'humanité.

Je suis venu chez vous, six années en arrière
Contraint par la misère qui sévissait chez nous
J'étais plein d'espérances, j'écoutais mon grand-père,
Qui avait fait la guerre, pour libérer la France.
J'ai fait plusieurs boulots, payés au lance-pierres
A l'usine, à la terre, j'ai connu bien des maux
Mais je gardais au coeur, tout au long des jours sombres
Et des pépins sans nombre, l'espoir des jours meilleurs.

Puis, j'ai appris un jour que ma terre d'asile
Rendrait bien plus facile un titre de séjour
Qu'il suffisait d'aller dans une préfecture
Avec des preuves sûres et beaucoup de papiers.
J'y suis allé confiant et j'ai tout révélé
De mes activités, de mes antécédents.
Mais quelques mois après, on m'a dit (c'est énorme !)
Que j'étais hors des normes, que j'étais refusé.

Monsieur Chevènement, dans votre circulaire
Que je ne connais guère, comme beaucoup de gens
Paraît que vous fixez des conditions très dures
Pour ouvrir l'aventure d'être régularisé.
Pour sortir du pétrin il serait raisonnable
De croire les gens capables de partager le pain
Il serait plus humain d'ouvrir les coeurs, les villes
A ces soixante mille qui demandent en vain
A ces soixante mille qui attendent en vain
A ces soixante mille qui espèrent sans fin.


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