Lingua   

La Réalité

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese



Ti può interessare anche...

La Statue tend le Bras
(Marco Valdo M.I.)
La Carrière du Directeur
(Marco Valdo M.I.)
L’Industrie de la Guerre
(Marco Valdo M.I.)


La Réalité

Chanson française – La Réalité – Marco Valdo M.I. – 2021

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

LA ZINOVIE

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie


Épisode 7

Dialogue maïeutique

LE GUIDE  <br />
(Staline au XVIe Congrès du Parti)  <br />
Alexandre Guerassimov, ca 1930
LE GUIDE
(Staline au XVIe Congrès du Parti)
Alexandre Guerassimov, ca 1930


Dans notre voyage d’exploration de la Zinovie, Lucien l’âne mon ami, on entend parler une voix anonyme qui raconte toutes ces choses étonnantes et profondes que colportent les chansons. Comme on peut s’en douter, cette voix ne peut qu’être anonyme en raison-même de la mission qu’elle s’est donnée de décrire la réalité. Peut-être dit-elle vrai, peut-être, est-ce faux, mais c’est son affaire. En tout cas, je ne me hasarderai pas à la mettre en cause.

C’est là une sage disposition, Marco Valdo M.I. mon mai, car par sa nature, le voyageur – ce que nous sommes toi et moi – ne peut qu’enregistrer les échos de son voyage, les bruits et les rumeurs des paysages, des villes, des villages qu’il traverse. Cela, je peux te le garantir du fait que c’était déjà ainsi pour les premiers aèdes et pour cet interminable voyage qui a précédé notre rencontre. Et c’était une nécessité de le préciser. Le voyageur ne peut dire que « j’ai vu, j’ai entendu, on m’a dit », selon les cas.

C’est cela même au moment du voyage, Lucien l’âne mon ami. Il s’agit de faire comprendre les impressions du voyageur ; pas ses pensées. Impressions qu’il faut comprendre comme le processus photographique : un dépôt d’éléments du réel sur une plaque sensible. Peu importe à ce stade, ce que peut en penser le voyageur ; il lui faut juste faire état de ce qui est. Ensuite, plus tard, il pourra, ou mieux encore, on pourra, s’en faire une opinion. À partir du matériau brut de la chanson. C’est exactement ce que prétendent faire les chansons de Zinovie. Faire miroir, faire lentille, faire percevoir ; elles ne prétendent pas savoir et moins encore, porter jugement.

Très bien, répond Lucien l’âne, mais que dit un peu plus précisément celle-ci ?, d’autant que son titre de ce point de vue est fort intriguant. La Réalité ?

Oh, Lucien l’âne mon ami, la réalité est évanescente, mais ici, il s’agit clairement de la réalité telle qu’elle parvient aux oreilles du voyageur, qui lui-même se veut l’écho d’un récit, que raconte un anonyme, entendu durant le voyage. D’ailleurs, elle est curieusement construite la chanson. Curieusement, car a priori, on sent comme une incohérence entre sa première strophe et les trois autres. Mais, en fait, il s’agit simplement d’un changement de ton. Si la première raconte un événement vécu directement et personnellement par le récitant, les trois autres sont une description quasiment objective, rapportée elle aussi par le récitant. Ainsi, on peut percevoir les deux modes de présentation de la réalité. Ces deux approches ne sont pas contradictoires ; bien au contraire, elles se renforcent en étant ensemble. Elles forcent à passer d’un niveau à l’autre. On ne peut mettre en cause leur véracité – le récit du vécu individuel corrobore celui du collectif. Ces deux dimensions sont celles d’un seul monde.

En quelque sorte, dit Lucien l’âne, c’est le récit du moi et le récit du nous.

Et puis quand même, dit Marco Valdo M.I., il me faut attirer l’attention sur la présence sous-jacente de la pensée qui s’y développe et qui s’efforce de comprendre l’ensemble. Il y a là-derrière une théorie, une logique, une pensée à l’œuvre qui tente de déceler les règles de fonctionnement de la société – vue par en bas et du dessus, comme qui dirait d’un point de vue microscopique et d’un autre macroscopique, le niveau du piéton et celui du cosmonaute. Cependant, je n’en dirai pas plus.

Et tu fais bien, Marco Valdo M.I. mon ami ; il ne convient pas de trop enfermer la chanson dans un carcan ; elle qui a précisément l’attitude inverse. Il s’agit d’abord de découvrir ce qu’on ne sait pas. Alors, tissons le linceul de ce vieux monde social, socialisé, socialisant, sociétal et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Si on disait vraiment
La vérité sur la guerre ?
Chez nous, sur tout le régiment,
Il restait vingt militaires.
En premier, les commandants ont foutu le camp,
Puis, les commissaires ont pris du champ.
Alors, pour commander le régiment,
Il restait moi, sergent augmenté,
Promu sans le demander seul officier.
Quand on sortit de l’encerclement,
Ils voulurent me fusiller,
Mais les copains les en ont empêchés.

La société convient à la majorité,
Elle réalise ses souhaits :
Un maximum de commodité,
Les besoins essentiels satisfaits.
La société défend ses membres obéissants ;
La société réprime les déviants et leurs vices.
À ses yeux, ce n’est là que justice.
La bureaucratie impose ses règlements,
Et les gens supportent l’inflation,
L’idéologie, le pouvoir et la coercition
Pour le pouvoir, il n’y a pas de pause ;
Les individus sont des choses.

L’âge moyen des dirigeants grimpe,
La gérontocratie triomphe.
On se moque des rites égyptiens d’antan,
On critique les fêtes sacrées des Incas.
Pour le décorum, le cérémonial, le tralala,
Ici, on dépense dix fois autant.
Les privilèges, l’arbitraire, la répression
Laissent d’indélébiles traces
Et mille choses qui tracassent
Une collectivité de trois cent millions
De gens en attente d’un logement décent,
D’un sort meilleur, promis depuis longtemps.

La société, c’est le pouvoir du « nous » ;
Le pouvoir du « nous » sur les gens et sur tout.
Et même, le pouvoir sur le pouvoir,
Qui est une autre histoire.
Loi fondamentale de la société :
Le pouvoir ne peut être partagé ;
Autour du pouvoir se crée le vide.
Le pouvoir limite toujours
Les membres de sa cour
Jusqu’à un seul Guide.
Diriger, c’est éliminer.
C’est la règle de fer, c’est la nécessité.

inviata da Marco Valdo M.I. - 6/12/2021 - 14:41




Pagina principale CCG

Segnalate eventuali errori nei testi o nei commenti a antiwarsongs@gmail.com




hosted by inventati.org