Lingua   

Dans nos histoires

Casey
Lingua: Francese


Casey


‎[2005?]‎
Nel disco collettivo “Décolonisons!”, realizzato da Survie, un’associazione che ‎da anni si batte contro le politiche neocolonialiste dei governi francesi.‎
Poi anche nell’EP della rappeuse di origine martinicana intitolato “Ennemi de l'Ordre” (2006).‎

Décolonisons!
Tu peux me croire, y’a pas d’espoir. ‎
Y’a que la douleur à voir dans nos histoires. ‎
Tu peux me croire, y’a pas d’espoir. ‎
Y’a que la douleur à voir dans nos histoires. ‎

Aucune différence dans cette douce France entre mon passé, mon présent et ma souffrance, être au ‎fond du précipice ou en surface, mais en tout cas sur place et haï à outrance. Mes cicatrices sont ‎pleines de stress, pleines de rengaines racistes qui m’oppressent, de bleus, de kystes, de peines et de ‎chaînes épaisses pour les indigènes à l’origine de leur richesse. On nous agresse donc on agresse. Ils ‎ont battu des nègres, violé des négresses. Donc nos plaies sont grosses et mon crâne endosse ‎angoisse et moral en baisse dans mon blockhaus. C’est le blocus sur nos vies en plus, on signale nos ‎pedigrees dans nos cursus. Comment veux-tu que ma colère cesse quand le colon est cruel comme ‎le SS ?‎

Tu peux me croire, y’a pas d’espoir. ‎
Y’a que la douleur à voir dans nos histoires. ‎
Tu peux me croire, y’a pas d’espoir. ‎
Y’a que la douleur à voir dans nos histoires. ‎

CMU et RMI dans mon roman. Gros nuages et orages dans mon climat. Barbelés, paraboles au ‎panorama. Des comas et des ulcères à l’estomac. Des gosses sous trauma et qu’on n’a pas promus. ‎Et ces payes qu’on vient paumer au PMU. Et l’économie où le chômeur est un ennemi. Et les fins ‎de mois à crever dans l’anonymat. Magasins fermés, pharmaciens armés, parents autant alarmés que ‎désarmés. Des regrets, des reproches et des remords. Et des taux d’antidépresseurs records. Des ‎sorties de cure et puis ces coins obscurs où se procure la drogue dure pour une piqûre. C’est sans ‎recours ni issues de secours. Sans regards de compassion pour nos parcours. ‎

Tu peux me croire, y’a pas d’espoir. ‎
Y’a que la douleur à voir dans nos histoires. ‎
Tu peux me croire, y’a pas d’espoir. ‎
Y’a que la douleur à voir dans nos histoires. ‎

Rien à foutre de vivre pour tenir les poutres et voir à ma fenêtre malheur et mal-être, ne connaître ‎que ces remparts qui m’ont vu naître, m’ont vu grandir et puis me verront disparaître. Et c’est les ‎nôtres qui sont au centre pour subir, la peur ou la faim au ventre, fléchir à chaque fois devant chefs ‎et maîtres et réfléchir à tout ça le soir quand ils rentrent. On nous maltraite de 20h à 20h30. Nos vies ‎font les gros titres dans leurs chapitres. Les journalistes flippent et leurs cœurs palpitent, ‎s’inquiètent qu’on fasse sauter soutes et cockpits. Y’a pas d’espoir dans mon périmètre. Ma cote est ‎nulle à leur applaudimètre. Tu peux me croire, faire l’étonné, sourire avec ironie. C’est le point de ‎vue des damnés des colonies. ‎

Tu peux me croire, y’a pas d’espoir. ‎
Y’a que la douleur à voir dans nos histoires. ‎
Tu peux me croire, y’a pas d’espoir. ‎
Y’a que la douleur à voir dans nos histoires. ‎

Toujours le même malaise. Hardcore et balèze. Toujours les mêmes crises qui t’épuisent. Toujours ‎amer et le cœur sous armure. Et chaque jour les mêmes angoisses qui perdurent.‎

Putain !‎
Nota

Le sigle CMU, RMI e PMU stanno rispettivamente per “couverture maladie universelle” (la mutua ‎in Francia), “revenu minimum d'insertion” (il salario minimo), “Pari mutuel urbain” (grande ‎multinazionale francese delle scommesse, dove vanno spesso a finire i quattro soldi di tanti ‎poveracci).

inviata da Bartleby - 17/5/2012 - 12:05




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