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Peu importe mon nom

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese



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Peu importe mon nom

Canzone française – Peu importe mon nom – 1922 – Marco Valdo M.I. – 2011
Histoires d'Allemagne 21

Au travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.

Elle a un bien étrange titre, cette chanson du jour, cette histoire d'Allemagne..., Marco Valdo M.I. mon ami. Que veut donc dire ce « Peu importe mon nom »...?

C'est un bien étrange titre et je m'en vais te l'expliquer, dit Marco Valdo M.I. à son ami Lucien l'âne. « Peu importe mon nom », c'est l'antienne d'un personnage lui-même assez étrange et qui dit vrai ; son nom, il vaudrait mieux pour lui et pour ce qu'il raconte que tout le monde l'ignore. Cet homme-là raconte des choses confidentielles et même carrément, secrètes et les secrets qu'il dévoile pourraient fort bien lui coûter la vie. Est-ce de l'inconscience, est-ce du courage, est-ce le résultat d'un dégoût ? Je ne sais... Un peu de tout cela. Ce personnage si on devait lui donner un équivalent aujourd'hui chez nous on dirait un « collaborateur de justice »; en Italie, on l'appellerait un « pentito », un « repenti » et ma foi, cela s'en rapproche assez. Un « pentito », un repenti, un collaborateur de justice, à ceci près qu'il ne bénéficie d'aucune protection, que les magistrats le tiennent en piètre estime et que certains d'entre eux sont plutôt liés à ceux qu'il dénonce.

Voilà qui ne facilite pas les choses, dit Lucien l'âne.

L'ambiance de l'Allemagne de Weimar, nous sommes en 1922, est assez tumultueuse... Surtout, tueuse d'ailleurs. Les assassinats politiques font partie du paysage... Ce que dénonce notre personnage, ce n'est pas vraiment une « mafia » à l'italienne, ce n'est pas une mafia proprement dite, qui en ce temps-là n'est encore qu'une spécialité sicilienne... Mais il s'agit plutôt d'organisations de droite, pour une part clandestines, pour une part plutôt brutales dans leurs manières, liées à certains « services ». En somme, ce qui ressemble assez bien aux premiers fascii, aux premières « squadre », aux bandes armées de tueurs mussoliniens. « Peu importe mon nom »... Personne ne veut le croire et pourtant, il fait bien son boulot... On ne le croit pas et on le discrédite systématiquement et de fait, il est lié lui-même à ces milieux qu'il dénonce...

Évidemment, dit Lucien l'âne, c’est bien normal. Sinon, comment saurait-il et comment dès lors, pourrait-il dénoncer ? Mais enfin, finalement, Marco valdo M.I., qui est-il cet homme ?

Peu importe mon nom... Le personnage qui parle est Theodor Brüdigam. En fait, il fait partie de l'Organisation Consul, ou de la brigade du capitaine Erhardt... En tous cas, ce sont ces gens-là qui le payent pour des missions nébuleuses et imprécisées. Devant la montée des crimes politiques auxquels il est mêlé , il prend peur ou tout simplement, comme il le dit dans la canzone, il n’aime pas ça. « D'accord, c’est vrai, j'ai d'autres idées... Je pense qu'il faut faire comme en Italie... Comme Mussolini, faire un État fort et national. ». Cependant, quand il parle du caporal H., il se trompe et il ne se trompe pas. H. va bien sûr mettre sur pied sa révolution nationale et ressusciter le Reich – là il ne se trompe pas, mais pour ce qui est de tuer des gens... Le caporal H. s'y entend...

Ce n'est pas faux, dit Lucien l'âne. Si je me souviens bien, ce caporal H. ne tuera pas seulement en cachette, pas seulement clandestinement... Il associera tout le pays, toute la population sera invitée, priée, forcée de contribuer à ce grand massacre. Il fera les choses en grand, on pourrait dire industriellement. C'est ça : des génocides considérés comme une industrie... Courteline avait raison : « Le monde a une punaise dans le bois du lit et un rat dans la contrebasse »... Toutes ces histoires, Marco Valdo M.I., me renforcent dans mon idée qu'il est plus que temps de tisser le linceul de ce vieux monde brutal, stupide et cacochyme

Ainsi Parlaient Marco valdo M.I. et Lucien Lane
Je me présente, peu importe mon nom
« Sans ressources fixes et de douteuse réputation »
Oui, mais mes informations sont de source sûre
Elles, elles ne sont pas sans fondement
J'étais payé, pour sûr
Par qui ? Par le capitaine Hoffmann
De l'Organisation Consul, c'est sûr
C'est pour elle qu'on travaillait
Faut bien qu'on vive !
Hoffmann m'a aussi donné une liste de noms
Ceux qui doivent y passer...
Vous voulez savoir qui ils sont
Alors, il y a Erzberger qui a signé la capitulation
Celui-là, ils l'ont eu pendant sa promenade dans la Forêt Noire
Une balle dans la tête et douze au total.
Et puis, les chanceliers Scheidemann et Wirth, et même, le ministre Rathenau
Moi, j'ai essayé de les prévenir
Mais aucun, je vous dis, aucun, ne m'a cru

Je me présente, peu importe mon nom
« Sans ressources fixes et de douteuse réputation »
Oui, mais mes informations sont fondées
Derrière tout ça, il y a les services et l'armée
Le financier Helferrich et Stinnes, le roi du charbon
Esprits diaboliques de la réaction
D'accord, c’est vrai, j'ai d'autres idées
Je pense qu'il faut faire comme en Italie
Comme Mussolini, faire un État fort et national
D'accord, ce caporal Hitler est un hurluberlu
Mais il sait gueuler et faire du chahut
Pour rallier le peuple et lui remonter le moral
C'est un gars comme ça qu'il faut
Pour balayer toute cette bacchanale
Liquider les Juifs et refaire un grand Reich
Mais Scheidemann n'a pas voulu m'écouter
Heureusement pour lui, l'acide prussique dans le visage, ça n'a pas marché
Dans la forêt de Cassel, c'est sa moustache qui l'a protégé.

« Sans ressources fixes et de douteuse réputation »
Oui, mais mes informations sont fondées
Et Rathenau, je l'avais fait prévenir
Lui, ils le voulaient, c'était pourtant un capitaliste
Mais il avait accepté les réparations
Et puis surtout, il était juif.
Donc, ils avaient tiré au sort l'équipe du 24 juin
Tout se passa comme à l'entraînement
Le Ministre Walter Rathenau quitte sa villa dans son coupé
La Mercédes-Benz le suit comme son ombre
Au coin, l'avenue est barrée par une charrette à cheval
La Mercédes passe : une rafale, une grenade.
Kern tenait le pistolet-mitrailleur, Fischer lança la grenade.
Je vous avertis avec cet Hitler, mais personne ne veut me croire,
Tout cela ne peut marcher que parce que personne ne veut me croire
Cet Hitler est un fou dangereux, il a foiré à la Feldherrnhalle à Munich, mais...
Si je vous dis tout cela, ce n'est pas pour l'argent...
C'est par souci du peuple allemand...

Je me présente, peu importe mon nom
« Sans ressources fixes et de douteuse réputation »
Oui, mais mes informations....

inviata da Marco Valdo M.I. - 21/2/2011 - 22:20




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