Langue   

Dietro il portone

Sine Frontera
Langue: italien (Lombardo mantovano)


Sine Frontera

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2013
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 E’ una ballata dolce-amara, dall’aria irlandese, è il racconto di un deportato nel campo di sterminio di Aucshwitz; “E se questo è un uomo, uno fra centomila, non ricordo chi sono, non ricordo il mio nome, nel campo dietro il portone” e cita all’inizio dell’inciso il tristemente noto libro “Se questo è un uomo” di Primo Levi, il resto delle strofe sono cantate in dialetto Mantovano. Un omaggio a tutte le vittime dell’olocausto.  
Quan‘ ho vèst in fond a cal mòr là                                            
Li barachi el reticulà                                                                                  
E al frèt cà sgàgna cùme n’can                                                                  
Dentar in d’jos dentar in d’ li man  
Ghera gent cà gneva da luntan                                                                 
Parlava un‘ altra lingua parlavan pian                                                        
I sà tolt scarpi e valìs l’or e l’argent e i document                                           
E la not in mèsa al pantan                                                                           
Spara avista la ronda cui can                                                                       
E mucià come bestiam
ghè chi trema e chi mòr at fam                                 
Ghera gnint inturan al camp
e la nev la cascava         
Vestì sul con dù stràs
con an numar in sema al bràs    
                                   
E se questo è un uomo uno fra centomila                                                             
   Non ricordo chi sono non ricordo il nome                                        
    Nel campo dietro il portone                  
                                                    
Qund’ l’inveran l’è
Quas dù àn è ormai pasà              
El treno continua a rivà                                                                                
Pien at gent che ancor l’han sà                                                                     
E i presuner compagn’ a me                                                                          
Quei chè rivà jè mai torna in dre
E al vent continua a sufià
  porta la polvar dai reticulà

E se questo è un uomo uno fra centomila                                                             
   Non ricordo chi sono non ricordo il nome                                        
    Nel campo dietro il portone    

envoyé par donquijote82 - 20/12/2013 - 14:24




Langue: italien

traduzione dal dialetto mantovano
Quando ho visto in fondo a quel muro là
Le baracche e il reticolato
E il freddo che morde come un cane
dentro nelle ossa e nelle mani
C’era gente che veniva da lontano
parlava un’altra lingua parlava piano
Ci hanno preso scarpe e valige l’oro e l’argento e i documenti
E la notte in mezzo al pantano
spara a vista la ronda con i cani
E ammucchiati come bestiame
c’è chi trema e chi muore di fame
Non c’era niente in torno al campo
e la neve cadeva piano
Vestiti solo con due stracci
e con un numero sopra il braccio

E se questo è un uomo uno fra centomila
Non ricordo chi sono non ricordo il nome
Nel campo dietro il portone

Quando l’inverno è diventato l’estate
Quasi due anni sono ormai passati
E il treno continua ad arrivare
pieno di gente che ancora non sa
E i prigionieri come me quelli che sono arrivati
non sono mai tornati
E il vento continua a soffiare
porta la polvere dai reticolati

E se questo è un uomo uno fra centomila
Non ricordo chi sono non ricordo il nome
Nel campo dietro il portone

envoyé par donquijote82 - 20/12/2013 - 14:33




Langue: français

Version française – DERRIÈRE LA GRANDE GRILLE – Marco Valdo M.I. – 2021
Chanson italienne (Lombardo mantovano) – Dietro il portone – Sine Frontera – 2013

Il s’agit d’une ballade douce-amère à consonance irlandaise, l’histoire d’un déporté au camp de la mort d’Auschwitz ; « Et si c’est un homme, un parmi cent mille, je ne me souviens pas qui je suis, je ne me souviens pas de mon nom, dans le camp derrière la porte » et cite le tristement célèbre livre « Si c’est un homme » de Primo Levi au début du couplet, le reste des strophes sont chantées en dialecte mantouan. Un hommage à toutes les victimes de l’holocauste.

Dialogue maïeutique

LE TRIOMPHE DE LA MORT  <br />
Félix Nussbaum – Bruxelles – 1944
LE TRIOMPHE DE LA MORT
Félix Nussbaum – Bruxelles – 1944


Réglons tout de suite, Lucien l’âne mon ami, une petite question de mot, car elle apparaît dès le titre. Comme tu peux le voir, le titre en italien est « Dietro il portone », ce qui devrait se traduire par un titre comme « Derrière la grande porte » ou « Derrière le portail », mais comme tu peux le voir également, j’ai intitulé la version française « Derrière la grande grille » et ça, pour la simple raison que l’entrée du camp d’Auschwitz se ferme par une grille, une grande grille. C’est juste une question de précision, même si c’est vraiment un détail sans grande importance. Quoique !

Fort bien, dit Lucien Lane, mais qu’en est-il du reste de la chanson ?

C’est, répond Marco Valdo M.I., un écho au livre qu’un homme qui avait été – à 24 ans – interné au camp de Fossoli, où l’État italien de l’époque parquait les Juifs, puis déporté en février 1944 à Auschwitz, dont il sortit vivant un an plus tard fin janvier 1945. C’est donc un rescapé de ce camp de la mort qui raconte ce qu’il a vu et vécu dans son livre, maintenant célèbre, intitulé « Se questo è un uomo » (« Si c’est un homme »), publié à Turin en 1947, par la petite maison d’édition Francesco De Silva, fondée et dirigée par Franco Antonicelli. Maintenant, il me faut avouer que donner une version française de cette chanson de Sine Frontera juste après celle de Ist das alles schon wieder vergessen? – TOUT ÇA EST-IL DÉJÀ À NOUVEAU OUBLIÉ ? n’est absolument pas un hasard. Car Primo Levi lui aussi s’est heurté et s’est attaqué au même mur indifférence et au même oubli volontaire ; toute sa vie, il luttera contre cette occultation.

Donc, dit Lucien l’âne, un tel écho est juste un devoir de mémoire et à mon sens, il n’est en rien superfétatoire, car dans le monde d’aujourd’hui, bien des gens voudraient faire disparaître jusqu’au souvenir de ces temps troubles et ils le font pour de très mauvaises raisons. Que dit la chanson elle-même ? Quel est cet écho ?

Oh, Lucien l’âne mon ami, comme le livre « Si c’est un homme », comme la parole de Primo Levi, la chanson est assez factuelle ; il en va de même pour l’écho. Elle tient en partie du style et par les images juxtaposées, successives, elle s’efforce de rendre compte, de faire surgir un portrait, une sensation, un reflet de cette réalité à jamais évanouie, c’est un bouquet de myosotis. Et puis, dernier commentaire, le but n’est pas d’entretenir la mémoire pour la mémoire, pas seulement de se souvenir, il est surtout question de rappeler comme tout ça était, comme tout ça a pu être, a pu exister et se gonfler au point de mettre en péril le sort de l’humanité, d’éteindre sa dignité et il est tout autant question de raviver la mémoire pour empêcher que pareille pandémie ne vienne à nouveau tenter de dominer les gens et les choses. Et le pire, c’est que le pire est encore possible, qu’on le voit souvent – trop souvent – rire ici ou là dans le monde et que nombreux sont ceux qui s’emploient à le faire à nouveau advenir.
La Guerre de Cent mille ans continue, d’où, conclut Lucien l’âne, l’utilité de rappeler notre devise : Ora e sempre Resistenza ! Et la chanson lapidaire de Piero Calamandrei : « Lo avrai camerata Kesselring », dont tu fis la version française sous le titre « Ode à Kesselring ». Dans le fond, c’est un peu de ce qui nous a amenés à dialoguer ici. Alors, tissons sans relâche le linceul de e vieux monde oublieux, amnésique, distrait, amoral et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
DERRIÈRE LA GRANDE GRILLE

Quand j’ai vu là au fond ce mur,
Les baraques et la clôture
Et dans les os et dans les mains,
Le froid mord comme un chien
Et les gens venaient de loin,
Parlaient une autre langue,
Parlaient doucement.
On nous a pris nos chaussures et nos valises,
Nos documents, notre or et notre argent.
Et la nuit au milieu de la boue,
La ronde avec les chiens tire à vue.
Il n’y a rien autour du camp,
Seule la neige tombe lentement
Et empilés comme des bêtes,
On meurt de faim, on a froid
Habillés de quelques nippes
Et d’un numéro sur le bras.

Et si c’est un homme, un entre cent mille,
Je ne me rappelle pas qui je suis, non,
Je ne me souviens pas de mon nom,
Dans le camp derrière la grande grille.

L’hiver est devenu l’été,
Presque deux ans ont désormais passé
Et le train toujours amène encore
Plein de gens qui ignorent
Et les prisonniers comme moi, qui
Arrivés ne sont jamais repartis
Et le vent continue à souffler,
Il amène la poussière au travers des clôtures.

Et si c’est un homme, un entre cent mille,
Je ne me rappelle pas qui je suis, non,
Je ne me souviens pas de mon nom,
Dans le camp derrière la grande grille.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 3/8/2021 - 10:55




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