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Torremolinos

Sttellla
Language: French


Sttellla

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Torremolinos

Chanson française de langue belge – Sttellla – 1992


 " Et quand je serai mort, je veux qu'on m'enterre À Torremolinos, son cimetière."
" Et quand je serai mort, je veux qu'on m'enterre À Torremolinos, son cimetière."


L'autre jour, Lucien l'âne mon ami, en te contant une chanson d'Elio e le Storie tese à propos de jeunes et de jean bleu Noi siamo i giovani (con i blue jeans), j'avais indiqué que la traduction était frappée au sceau notamment de cette chanson de Sttellla « Torremolinos »... Une chanson très rythmée et en apparence et en réalité aussi, comme toutes les chansons de Sttellla, très loufoque... et souvent laissée de côté au rayon des conserves de bas de gamme, actuellement appelées en franglais : discount. Bref, une chanson (et d'ailleurs, un chanteur et un auteur aussi) considérée comme quantité négligeable ou comme on ne sait quelle serinade commerciale, généralement connue sous le nom de tube. J'avais donc fait une citation... et je croyais ainsi en avoir fini avec elle... mais voilà, elle s'est rappelée à mon souvenir et à la réflexion, je pense qu'elle a sa place ici dans les Chansons contre la Guerre en ce qu'elle – sous ses dehors aussi ironiques qu'innocents ou l'inverse – est une dénonciation d'un phénomène social de destruction de grande ampleur, le tourisme de masse. Dans la Guerre de Cent Mille Ans, le tourisme de masse est un instrument terrible, dont les conséquences sont ravageuses.


Qu'est-ce que tu racontes là ? Le tourisme de masse, disent les experts, est au contraire un instrument de progrès et de développement...


De fait, c'est bien ce qui se raconte... Mais j'affirme le contraire et je m'en explique. D'abord, une apparente bonne idée : aller voir ailleurs, la diversité du monde, des paysages... Ensuite, une réalité catastrophique, une catastrophe en chaîne. Pour ceux qui se retrouvent non pas dans la diversité, mais dans l'uniformité, y compris alimentaire, de millions de touristes pratiquant en tas les mêmes rites, singeant les riches anglais du XIXième siècle, mais sans en avoir les moyens, ni le temps. Pour ces gens fortunés, faire son « tour » prenait des années... Ici, tout est comprimé en quelques jours... Un ersatz que l'on jette pour récupérer les « congés payés ». Mais aussi, ce phénomène du tourisme de masse est cause d'une exploitation incroyable des populations locales et de destruction des paysages, dans un premier temps, puis, de toute l'économie des régions concernées. Il suffit de voir la situation de l'Espagne et sa fameuse « bulle immobilière »... Les aigrefins se sont nourris sur le dos du rêve conjugué des touristes et des esclaves locaux. Mais ce n'est pas ici le lieu de faire toute une sociologie... pour en revenir à la chanson de Sttellla, c'est très exactement ce qui y est décrit avec une dose massive d'acide ironique... Un « touriste » raconte son rêve, décrit son paradis.


Je pense bien que tu as raison... Moi, qui ai parcouru depuis si longtemps les pays et les côtes méditerranéennes, bien avant l'arrivée des hordes touristiques, j'y avais vu de la beauté, une forme de vie – dure certes, mais digne... Ce que je vois maintenant m'effraie et me désole. Sans compter le gaspillage insensé que représente le transport aérien de ces millions de néocolonialistes... Il est temps, Marco Valdo M.I., mon ami, de reprendre notre tâche et de tisser le linceul de ce vieux monde imbu, imbécile, indigne, insensé et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Il y a une ville à la Costa Del Sol
Où il y a plus de Belges que d'Espagnols
Où il y a plus de Léonidas
Et de Bata que de Gambas

On ira tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos

Même quand il pleut c'est génial
On sait poster des cartes postales
Ou boire un godet à l'Amicale
Des amis du camping municipal
Avec Sunair, c'est super
Avec Airtour, c'est l'aller et le retour
Avec Neckermann, c'est géniann
Avec Nouvelles Frontières, c'est pas cher

On ira tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos

Pour moi Torremolinos, c'est le paradis
Je crois bien que je vais mourir ici
Et quand je serai mort, je veux qu'on m'enterre
À Torremolinos, son cimetière.

On ira tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos

On ira tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos
Tous tous tous à Torremolinos

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2013/7/16 - 21:52




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