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Lune Noire

Marco Valdo M.I.
Language: French




Lune Noire
Canzone léviane – Lune Noire – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 64

Lune Noire est la soixante-quatrième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.

Lune Noire, Lune Noire... Cette Lune Noire de Carlo Levi rappelle étrangement le Soleil Noir d'Eliphas Levi, tu sais bien ce soleil noir qui apparaît dans cette phrase qui dit : « Le téméraire qui ose regarder le soleil sans ombre devient aveugle et alors pour lui, le soleil est noir ! »

Et de fait, dit Lucien l'âne aux yeux noirs, à trop regarder le soleil, on finit par le voir noir. C'est pareil pour nous les ânes. Mais une Lune Noire...

Regarde bien, Lucien mon ami, cette Lune Noire n'apparaît que dans la double nuit, qui est la nuit de la prison. Comprenons bien que la nuit, disons, naturelle vient se surajouter à la prison, l'incarcération, l'enfermement qui est déjà en soi une nuit. On peut et on doit aussi voir le sens métaphorique de cette double Lune. Mais qu'importe, chacun en fera ce qu'il voudra de cette canzone venue des catacombes où est retenu notre guerrier-prisonnier-blessé....

Mais, dis-moi Marco Valdo M.I., si tu en sais quelque chose qu'en est-il de ces chevaux verts et de ces ânes volants ?

Ce sont là des choses bien différentes... Pour les chevaux verts, il y a une légende sarde qui raconte l'histoire des "Caddos birdes" dans laquelle une sorcière invoque les "chevaux verts" contre Andrea Doria, qui terrorisé, se suicide en se jetant des murs de son château de Rocca Doria. On pense que ces « chevaux verts » ne sont autres que les asphodèles et les jeunes blés. Quant aux ânes volants, je crois bien qu'il te faudra les chercher chez le peintre Marc Chagall.

C'est très étrange tout cela, dit Lucien l'âne en secouant son vaste front vers l'Est. Que peut-on savoir de ce qui passe dans la tête d'un homme enfermé...?

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Arrive finalement le soir,
Lune blanche pour les autres,
Lune noire pour nous autres.
Double lune, double soir
Celui de la nuit externe
Celui de la nuit interne,
Et peu à peu, se dessine
Une sorte de muraille de Chine;
Les envahisseurs n'osent pas s'approcher.
À demi-éveillé, je ne peux pas parler
La soif gonfle ma bouche et mes lèvres,
Puis revient encore la fièvre
Sur les vitres fleuries de glace,
Une silhouette se déplace.
Tu as les yeux cernés ! dit le père sévère
Dans un rugissement éducatif et suspicieux
À son garçon pâle et soucieux.
Les yeux cernés murmure la mère
À son adolescente chlorotique.
Pour cette famille érotique,
Ô nuits passées à lire le livre dissimulé,
Les yeux sont coupables de péchés familiers.
Aujourd'hui encore, j'ai l'œil cerné
Et l'espoir égaré
Comme peu après l'Année treizecent
Le voyageur et poète renaissant
Cherchait ses entonnoirs infernaux,
Ses sphères célestes et ses cônes purgatoriaux..
La faux noire tombe,
Au creux des catacombes
Pour éteindre la blancheur des marbres
Amortir les sons des clochers croulants
Obliques dans un ciel d'arbres
Où parmi les chevaux verts et les ânes volants
Les musiciens s'approchent de la lune noire.
Revient finalement le soir,
Lune blanche pour les autres,
Lune noire pour nous autres.
Double lune, double soir
Celui de la nuit externe
Celui de la nuit interne,

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2009/11/13 - 20:25




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