Elle, dit le Trouvère, ne fait pas de chanson ;
Artiste, elle fait des dessins
Très colorés, même en prison :
Un séjour d’une horreur sans fin.
L’artiste prisonnière a failli crever.
Dénoncée par une vieille outrée
D’apprendre quelques vérités :
Les enfants tués, les villes hallucinées
Et morts par dizaines de milliers,
Les beaux soldats de Zinovie,
Dans des sacs en plastique rapatriés.
Un échange lui a sauvé la vie.
Moi, dit le Revenant, je reviens du camp.
Ce que je vois est consternant :
Sous l’égide du Patriarche, tous ces gens
Ovationnent le Guide, le Gouvernement,
La Guerre : c’est proprement hallucinant.
Sans rechigner, depuis plus de cent ans,
Passivement, ce peuple approuve tout.
Il s’incline, il rentre la tête dans le cou,
Plie le genou, prie Dieu,
Bouche ses oreilles, cligne des yeux,
Tourne la tête benoîtement
Et regarde en souriant l’écran.
Pour faire le pain, il faut de la sueur et du blé ;
Pour faire des livres, il faut des tonnes de papier ;
Pour faire la guerre, il faut aller au combat ;
Pour faire la paix, il suffit de rentrer chez soi.
Vous dites quoi ? Les sacs en plastique ?
On en a des stocks en prévision,
D’avance, on en a préparé des millions :
Un mort, un sac, c’est statistique.
Ce sont les nécessités logistiques,
Logiques, objectives, mathématiques
Des ambitions impériales cyniques
De notre magnifique Guide unique.
Au meurtre, l’historien avait survécu.
Depuis, la lame ne l’a pas convaincu
De se tenir coi, de se taire.
Inlassable, il dénonce la guerre.
Il y a dix ans, onze ans déjà,
Ils l’avaient fait poignarder
Par un on ne sait quoi,
Un sbire, un voyou stipendié ?
Il garde sa dignité et son moral :
Jusque dans le tribunal,
Il réclame en homme libre
Une Zinovie libre.
Artiste, elle fait des dessins
Très colorés, même en prison :
Un séjour d’une horreur sans fin.
L’artiste prisonnière a failli crever.
Dénoncée par une vieille outrée
D’apprendre quelques vérités :
Les enfants tués, les villes hallucinées
Et morts par dizaines de milliers,
Les beaux soldats de Zinovie,
Dans des sacs en plastique rapatriés.
Un échange lui a sauvé la vie.
Moi, dit le Revenant, je reviens du camp.
Ce que je vois est consternant :
Sous l’égide du Patriarche, tous ces gens
Ovationnent le Guide, le Gouvernement,
La Guerre : c’est proprement hallucinant.
Sans rechigner, depuis plus de cent ans,
Passivement, ce peuple approuve tout.
Il s’incline, il rentre la tête dans le cou,
Plie le genou, prie Dieu,
Bouche ses oreilles, cligne des yeux,
Tourne la tête benoîtement
Et regarde en souriant l’écran.
Pour faire le pain, il faut de la sueur et du blé ;
Pour faire des livres, il faut des tonnes de papier ;
Pour faire la guerre, il faut aller au combat ;
Pour faire la paix, il suffit de rentrer chez soi.
Vous dites quoi ? Les sacs en plastique ?
On en a des stocks en prévision,
D’avance, on en a préparé des millions :
Un mort, un sac, c’est statistique.
Ce sont les nécessités logistiques,
Logiques, objectives, mathématiques
Des ambitions impériales cyniques
De notre magnifique Guide unique.
Au meurtre, l’historien avait survécu.
Depuis, la lame ne l’a pas convaincu
De se tenir coi, de se taire.
Inlassable, il dénonce la guerre.
Il y a dix ans, onze ans déjà,
Ils l’avaient fait poignarder
Par un on ne sait quoi,
Un sbire, un voyou stipendié ?
Il garde sa dignité et son moral :
Jusque dans le tribunal,
Il réclame en homme libre
Une Zinovie libre.
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