Language   

La Course du Grand Ours

Marco Valdo M.I.
Language: French


Marco Valdo M.I.


Ah, dit le marin, quelle chance
D’embarquer sur un navire en partance
Pour les mers et les océans étrangers,
Les filles, les îles, les cocotiers.
Je suis né dans la grande plaine
Entre les arbres, où la nature reine
N’a jamais croisé un seul bateau,
Où souvent on attend la venue de l’eau.
J’aurais dû être sur le Grand Ours
Et vivre jours et nuits toute sa course
Au grand Nord, allant de l’avant,
Par le sud contournant le continent.

Peut-être la prochaine fois, il m’emmènera...
Mais le Grand Ours ne revient pas.
Au milieu de la mer, il a explosé.
Que pouvait-il bien transporter ?
Ce faux civil depuis des années
Convoyait du matériel pour l’armée.
Cette guerre n’en finit pas,
Je vous le dis, croyez-moi,
Il n’y a pas de quoi s’étonner
D’entendre l’orage tonner.
Et la Grande Ourse ahurie
Continue sa course infinie.

Ah, dit le trouvère, j’ai paraphrasé
Un petit poème extraordinaire
D’une poétesse d’un pays sabordé.
Sa poésie dit la Zinovie ordinaire.
Je vis … dans une ville concrète
Je suis … une fille concrète
Je pense… aux choses concrètes
Je deviens … une chose concrète.
Je vis … en ce siècle moderne
Je vois… un avenir radieux
Je vis … ma vie en berne
Je vis… en un temps odieux.

Le Revenant dit : C’est virulent.
Pour moins, on se retrouve au camp.
On n’a rien dit, on n’a rien entendu.
Pas de papier, un courant d’air bienvenu ;
Tous ces mots ont disparu.
La poésie est chose légère,
La chanson du trouvère ne chante
Que pour nous plaire.
Longtemps, la chanson hante
Les rues, s’accroche aux réverbères
Et la nuit nourrit de ses rêves
L’âme du pays qui crève.



Main Page

Please report any error in lyrics or commentaries to antiwarsongs@gmail.com

Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.




hosted by inventati.org