Le Veilleur dit : Un ami soldat
M’a écrit ceci d’un lointain là-bas.
« Je suis civil, on m’a fait soldat.
À la guerre, je ne retournerai pas.
Des cent hommes envoyés au combat,
Il n’en reste qu’un et je suis celui-là.
Au front, comme je refusais de tuer,
Sur mon dos, je ramenais les blessés.
Après des mois, blessé, épuisé,
À l’hôpital en ville, j’ai été interné.
Malgré les gardes, j’ai pu m’échapper.
Et puis à l’étranger, j’ai dû me réfugier.
D’accord, on était des taulards engagés ;
Drôle de contrat que celui-là :
Tu sors, tu vas là-bas et tu ne reviens pas.
On n’avait pas compris la subtilité.
Première mission : droit devant.
Moral au beau fixe, on est contents.
On s’en va libérer le village,
C’est le but de notre voyage.
On avance joyeux, on rigole encore.
On traverse le petit bois de bouleaux
Les oiseaux chantent, il fait beau.
Voilà la tranchée, macabre décor.
La nuit, on a marché quatre heures.
Avec tant de kilos sur le dos.
On est épuisés, c’est l’horreur.
À l'aube, on est au boulot.
Surprise : à peine arrivés, ça commence ;
Ça bombarde, ça pleut, ça tire de partout.
L'explosion tue un homme sur le coup,
Elle lui arrache la tête. Pas de chance.
On était joyeux, ça n’est plus du jeu.
On se terre à terre comme on peut.
Je ne sens plus mes yeux,
Sûr, on ne deviendra pas vieux.
Peu importe les morts, il n'y a aucune pitié.
Un seul mot d’ordre : foncez !
Après, tant mieux, si tu vis,
Et si tu meurs, désolé, tant pis.
Dans les villages, qu’on libère,
On voit tous ces visages en colère !
On ne nous accueille pas à bras ouverts.
En vérité, on ne s'attendait pas à ça.
Malgré tout ce que disait la télévision,
On nous hait, on est une armée d'invasion.
Ai-je tué quelqu'un ? Certainement pas !
Par chance, je n'ai pas eu à le faire.
M’a écrit ceci d’un lointain là-bas.
« Je suis civil, on m’a fait soldat.
À la guerre, je ne retournerai pas.
Des cent hommes envoyés au combat,
Il n’en reste qu’un et je suis celui-là.
Au front, comme je refusais de tuer,
Sur mon dos, je ramenais les blessés.
Après des mois, blessé, épuisé,
À l’hôpital en ville, j’ai été interné.
Malgré les gardes, j’ai pu m’échapper.
Et puis à l’étranger, j’ai dû me réfugier.
D’accord, on était des taulards engagés ;
Drôle de contrat que celui-là :
Tu sors, tu vas là-bas et tu ne reviens pas.
On n’avait pas compris la subtilité.
Première mission : droit devant.
Moral au beau fixe, on est contents.
On s’en va libérer le village,
C’est le but de notre voyage.
On avance joyeux, on rigole encore.
On traverse le petit bois de bouleaux
Les oiseaux chantent, il fait beau.
Voilà la tranchée, macabre décor.
La nuit, on a marché quatre heures.
Avec tant de kilos sur le dos.
On est épuisés, c’est l’horreur.
À l'aube, on est au boulot.
Surprise : à peine arrivés, ça commence ;
Ça bombarde, ça pleut, ça tire de partout.
L'explosion tue un homme sur le coup,
Elle lui arrache la tête. Pas de chance.
On était joyeux, ça n’est plus du jeu.
On se terre à terre comme on peut.
Je ne sens plus mes yeux,
Sûr, on ne deviendra pas vieux.
Peu importe les morts, il n'y a aucune pitié.
Un seul mot d’ordre : foncez !
Après, tant mieux, si tu vis,
Et si tu meurs, désolé, tant pis.
Dans les villages, qu’on libère,
On voit tous ces visages en colère !
On ne nous accueille pas à bras ouverts.
En vérité, on ne s'attendait pas à ça.
Malgré tout ce que disait la télévision,
On nous hait, on est une armée d'invasion.
Ai-je tué quelqu'un ? Certainement pas !
Par chance, je n'ai pas eu à le faire.
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