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L’Espace infini du Temps

Marco Valdo M.I.
Language: French



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L’Espace infini du Temps

Chanson française — L’Espace infini du Temps — Marco Valdo M.I. — 2023

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

Épisode 173

Dialogue Maïeutique

FACE À L'ESPACE INFINI DU TEMPS     <br />
Sofia Polova – 2023
FACE À L'ESPACE INFINI DU TEMPS
Sofia Polova – 2023


Écoute-moi, Lucien l’âne mon ami, cette chanson aurait pu s’intituler « Quand va-t-on frapper à la porte ? », mais comme on le voit, elle s’intitule : « L’Espace infini du Temps ».

Ce me semble, dit Lucien l’âne, un titre étourdissant.

En effet, reprend Marco Valdo M.I., et face à ce titre étourdissant, qui nous confronte, à l’espace infini du temps, on se découvre soi-même à la dimension de ce temps.

Ah, dit Lucien l’âne, explique-toi un peu.

Eh bien, sache Lucien l’âne mon ami, que chacun a sa dimension propre à la taille d’un univers (le sien, incommensurable, insécable) et la dimension de cet espace (l’univers dont il est le centre) s’étend avec le temps. C’est le temps qui lui donne son sens (du début à la fin) et sa dimension, qui tant que dure temps, est infinie.

Si je suis bien, dit Lucien l’âne, à la fin, quand même, elle finit.

Oui, de fait, dit Marco Valdo M.I., vu de l’extérieur ; mais pour l’être-univers qu’est l’individu, chaque individu, le temps et l’univers sont infinis. Il n’en connaîtra jamais la fin. Tout ceci tient au fait que l’infini est un objet relatif non-fini. Tant qu’il est, il est infini ; après, il n’est plus.

Voilà qui est dit, intervient Lucien l’âne, mais que raconte cette chanson finalement ?

Cette fois, reprend Marco Valdo M.I., c’est une fille de Perse qui ouvre le bal du temps mort – ce qui depuis des dizaines d’années déroule, aride, sur la Perse ses draps noirs et les nuits d’angoisse de ses habitants. Ce sont d’ailleurs les mêmes que connaissent les gens de Zinovie. Comme si tout un peuple était atteint d’une maladie autoimmune.

Oh, dit Lucien l’âne, ce sont les nuits dictatoriales, les nuits totalitaires. La canzone le dit nettement :

« Mais la nuit, une fois rentrés,
On cauchemarde, on songe :
Qui sera le prochain arrêté ?
L’angoisse nous ronge :
Quand donc vont venir ces cloportes ?
Quand va-t-on frapper à la porte ? »


Et l’atmosphère qui en résulte, continue Marco Valdo M.I., fait de ce monde un enfer nauséabond où les institutrices dénoncent les enfants, où les ménagères sont font délatrices professionnelles. Il y a là toute une humanité plongée dans le purin d’État. Chacun vit dans un bain de suspicion puante. Les relents du régime s’insinuent partout. On n’ose plus parler, tout est sous écoute.

« Les oreilles du Grand Frère
Traînent leurs pavillons
Dans tous les coins de la nation. »


Finalement, dit Lucien l’âne, ce monde de sycophantes est pire que la guerre.

C’est ce qui semble au soldat, répond Marco Valdo M.I., qui dans son abri imagine encore un monde possible, un monde où vivre aurait du sens.

« Dans l’abri, j’imagine, dit le soldat,
Un monde sans combat
Où les rêves les plus beaux
Montrent un monde nouveau,
...
Où les brumes apaisées lentement
Laissent libre le ciel vivre
Et rendent aux oiseaux ivres
L’espace infini du temps. »


Oui, dit Lucien l’âne, pour ce que j’en ai vu, la guerre finit toujours par finir, mais les chapes de plomb pèsent infiniment plus longtemps sur l’esprit, le cœur et le corps des gens et pire encore, avilissent ceux qui le tolèrent sans rechigner. La pesanteur des imbéciles étouffe la planète. La question est donc : comment se débarrasser de l’idiotie du pouvoir ? En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde perclus, reclus, cocu et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



LA ZINOVIE

Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l'État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; 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Le jour, dit la fille de Perse,
On court, on va, les pas nous bercent,
On n’a pas le temps de penser
Aux parents, aux amis morts,
Ni comment on a échappé à ce sort.
Mais la nuit, une fois rentrés,
On cauchemarde, on songe :
Qui sera le prochain arrêté ?
L’angoisse nous ronge :
Quand donc vont venir ces cloportes ?
Quand va-t-on frapper à la porte ?

On surveille, on fouille les maisons,
On espionne les gens et leurs relations.
L’école est l’œil du Président :
Pour un mot, pour un dessin,
Des institutrices, des enseignants,
Des voisins, des amis, des cousins
Dénoncent les petits et les grands
Qui critiquent la guerre
Et les crimes du gouvernement.
Les oreilles du Grand Frère
Traînent leurs pavillons
Dans tous les coins de la nation.

Une dénonciatrice fièrement
Dit : Moi, je renseigne la police,
J’ai écrit des milliers de fois
Pour activer la justice
Et punir ces traîtres à l’État.
En Zinovie et en Perse, dit Grand-Mère
Les garçons, les filles, les enfants
Subissent les mêmes tourments amers
Que leurs aînés et leurs parents.
Les tribunaux pour trahison,
Procès à huis clos et jugement
Condamnent à la prison.

Dans l’abri, j’imagine, dit le soldat,
Un monde sans combat
Où les rêves les plus beaux
Montrent un monde nouveau,
Où les canons calmes et lourds
Font des yeux tendres et doux
Aux pays somnolents et gourds,
Muets en leurs contours flous,
Où les brumes apaisées lentement
Laissent libre le ciel vivre
Et rendent aux oiseaux ivres
L’espace infini du temps.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2023/11/19 - 17:25




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