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Le Congé éternel

Marco Valdo M.I.
Language: French




Nés en province, au fin fond,
Là où on vivait sans façon
Avant et pendant la révolution ;
Après, on a quitté nos maisons
Pour aller en ville chercher
Fortune et vivre la modernité.
Au village, on retourne parfois
Enterrer grand-père, enterrer grand-mère,
Et retrouver de notre commune prospère
Les ruines, les friches et les bois.
La télé, le frigo, les jeans et les collants
Y sont à présent d’un usage courant.

Imaginez : on déboucherait sur la place,
On montrerait la face, on marquerait le pas.
On n’entendrait plus que notre pas.
On marquerait le pas, on montrerait la face.
La foule médusée ferait silence :
Elle ne verrait que notre être immense.
Logique : même à boire de l’eau,
L’excès est un défaut.
Logique : prolonger la vie des gens
Est certes une bonne chose ;
Logique : elle peut être une mauvaise
Chose pour le Guide et les dirigeants.

Vivre endormi, jamais d’éveil
Le sommeil, c’est mon conseil.
Dormir debout est mon postulat,
Pour vivre une vie sans embarras,
La vie en rêve, c’est évident,
C’est le véritable paradis.
On échappe au gouvernement
On échappe au parti,
Pas de contrôle, pas d’irruption,
Pas d’armée, pas d’espions.
En rêve, personne pour vous obliger ;
La vie alors est un éternel congé.

Un savant de chez nous, écœuré,
Est parti vivre loin à l’étranger.
En Zinovie, on ne pouvait l’interner,
On ne pouvait le mettre en prison,
On ne pouvait le faire mourir.
Comment expliquer les raisons ?
Il avait fallu le laisser aller,
C’était le moyen de s’en débarrasser.
En Zinovie, on a préféré le bannir.
On ignore la nature du poison
Et l’identité des exécutants,
À l’étranger, morts aussi, maintenant.



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