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Le Parti et ses Partisans

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




Après son écrasante victoire morale,
Le Parti reforma ses rangs à l’écart,
Derrière la maison communale.
Avec nos yeux au beurre noir,
On avait l’air de conspirateurs.
Pour panser nos douleurs,
Le poète Josef Mach dit alors :
« L’ardeur pousse au combat politique,
On la puise au fond d’une barrique. »
Ainsi, on rentra au Litre d’Or.

Il y avait au Parti toutes sortes d’adhérents :
Des journalistes, des étudiants, des artisans.
Mahen était un chaud partisan.
C’était un anarchiste, oralement ;
À plein temps, il philosophait.
Implacable contre tous les tyrans,
Il les dénonçait, il les condamnait.
Au nom de la Raison, il les mettait au ban.
Mahen était à la société entière,
Ce qu’à la Révolution, était Robespierre.

Notre Parti était truffé de libertaires :
Josef Mach, le jour, était un poète discret,
Le soir, il chansonnait dans les cabarets.
Jiří Mahen, dans le théâtre, faisait carrière ;
C’étaient des artistes, moi, j’étais journaliste,
Le commissaire, père d’un ami, m’avertit.
La police d’État de Vienne vous tient pour anarchiste.
Être anarchiste est donc interdit ?
Pas du tout, mais c’est gênant.
Pour vous, pour votre frère et pour vos parents.

Moi aussi, j’ai connu ça, dit le conseiller ;
Moi aussi, j’ai été révolté,
Mais depuis, je suis devenu monarchiste.
Voyez, maintenant, j’ai un bon métier.
Quittez la Commune, ce journal anarchiste.
Vous y gagnerez, croyez-moi.
Ainsi, j’ai fondé le Parti pour un Progrès modéré
Dans les Limites de la Loi.
Ainsi, j’écris dans Le Monde des Animaux.
Ainsi, je me conforme aux ordres d’en haut.



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