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Les Trente Copains

Marco Valdo M.I.
Language: French


Marco Valdo M.I.


Mil neuf cent seize. Première guerre.
Première ? On attendait la suivante ?
Ce devait être la der des ders ;
La plaisanterie n’est pas marrante.

Sur l’écran morne de la visionneuse,
Le cliché fané d’une jeunesse heureuse.
Alignés, souriants comme au cinéma,
Ils étaient là, trente soldats,

Les trente, le bataillon, le bataillon
Des Vieux Copains de Blackbury,
Tous ensemble, tous ensemble pour la nation,
Dans la Somme, ils sont partis.

Heureux visages pleins de sourire,
Hilares comme à la foire aux fous rires,
Les oreilles en chou-fleur, les yeux de travers
Et tous les pouces pointés en l’air.

La Somme ? Un fleuve, des marais, une plaine,
Une vallée, une jolie campagne de France,
Des tranchées, des monuments en pierre,
Un gigantesque jardin de souffrances.

Et les copains, bille en tête, s’en allèrent au front ;
À la fête, même uniforme, chantant à l’unisson.
En clan, ils s’étaient engagés pour le pays,
Tous ensemble, ils partirent là entre amis.

À peine quatre semaines plus tard,
Quatre semaines, sans retard, sans rencart
Sauf Thomas Atkins, tous les gars,
Tous ensemble sont restés là-bas.

Atkins, Thomas Atkins, quasi-centenaire,
Le seul survivant du bataillon éphémère
À la fin du siècle, finissait lentement sa guerre
À la Résidence du Soleil, antichambre du cimetière.

Des bricoles, des médailles dans une boîte en fer,
La photo des Copains pouce en l’air,
C’étaient toutes ses affaires.
Il est mort hier, dit l’infirmière.

Jamais, personne ne venait le voir.
Demain, le crématoire et le départ :
Retour dans la Somme, semé sur le terrain,
Poussière dans la poussière des copains.



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