Lingua   

Courons à l’Étoile

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




« Plus de bœuf, plus de porc, plus de poulet,
Plus de vin, plus de bière, plus de lait,
Plus rien dont on vive,
Qui m’aime me suive ! »,

Dit Lamme. « Personne ne part ! », dit Till.
« Till, mon ami fidèle, tu es capitaine
Et nous ne sommes plus dans le civil,
Mais je ne pars pas pour des fredaines.

Moi qui n’aime que le repos,
Qui ne tue que la dinde ou l’oie,
Moi qui t’ai suivi au combat,
Je te dis : des vivres, il nous faut.

Avant-hier, on a mangé le dernier saucisson.
Hier, on a grignoté le dernier quignon.
Queux, je dois nourrir les compagnons ;
Ce pourquoi, je pars en expédition.

Vois sur la berge ces lumières brillantes !
Vois-tu, cette grosse ferme attrayante,
Sais-tu qui la possède et qui l’habite ?
Un traître, un dénonciateur émérite.

Celui qui, sournois, donna
Dix-huit Gueux, dix-huit de nos amis
Que l’Espagnol détrancha
Au Petit Sablon de Bruxelles, un midi.

C’est Slosse, ce délateur, assassin
Pour deux mille florins.
Il acheta pour le prix du sang,
Cette ferme, le bétail et les champs.

C’est l’heure de nourriture à présent.
Avec vingt gars, soudards ou matelots,
J’irai quérir le vivre des bâtiments
Et le donneur, en sus du lot. »

« Je veux être leur chef, dit Till.
Qui aime la justice me suive dehors.
Pas tous, vingt seulement, tirez au sort !
Allons à la ferme ; plus tard, on ira en ville.

La belle Vénus indique la ferme du félon.
Le vent chasse vers la terre en tourbillons,
Chaussez vos patins, la hache à l’épaule,
Patinant et glissant, courons à l’étoile. »



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