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Nelle accuse

Marco Valdo M.I.
Language: French




« Messire, demande le Bailli, connaissez-vous cette femme ? »
« Je ne la connais pas. Une folle, sans doute. »
Relevant Katheline en sang, Nelle s’enflamme
Et s’encolère toute.

« Je demande à mourir, dit Nelle, si
Cet homme ne connaît pas ma mère,
S’il n’a pas tué le chien de Claes, et si
Il n’a pas assassiné son ami Hilbert. »

Et Katheline dit : « Donne-moi le baiser de paix,
Hans mon bel aimé ! » et son genou, elle embrassait.
Le Bailli dit : « Monsieur, quel est cet homme tué ? »
« En vérité, je ne le sais pas, elle l’a inventé. »

Et le Bailli interpelle Nelle : « Dis la vérité,
Jeune femme, quel est cet homme assassiné ?
« Hilbert, fils de Willem Ryvisch, écuyer
Pour les sept cents carolus de Claes, fut poignardé. »

« Tu mens ! », crie le gentilhomme du haut de sa hauteur.
« Certes non ! Tu es blême et tu frissonnes,
Regardez, il tremble de toute sa personne
Et ce n’est pas de froid, mais de peur.

Toi qui séduisis ma mère,
Toi qui réduisis Till à la misère,
La mort de Soetkin est ton œuvre,
À présent, tu files comme la couleuvre.

Toi, qui es venu chez nous avec un ami,
Toi qui voulus me l’imposer comme mari,
Moi, qui d’Hilbert n’ai pas voulu,
Je te demande : qu’est-il devenu ? »

Alors, solennel, le Bailli dit :
« Femmes, allez apaisées !
Messire, par justice, rendez-moi votre épée ! »
Le drôle refuse : « Je suis noble, ce n’est pas permis ! »

L’épée rendue malgré lui,
Le cavalier blême descend de cheval
Et entre deux sergents conduit,
À la prison commune, on l’installe.

Ainsi, à la Justice, l’accusé
Ce jour-là est remis.
Il passe au chaud la nuit
Empêché de s’échapper.



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