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La Fin du Poissonnier

Marco Valdo M.I.
Language: French




Au matin du lendemain,
Sonne la cloche de service
Pour assembler greffier, bailli et échevins,
Sous le beau tilleul de justice.

Sur la place, en posture de jurés,
Le peuple entier forme un cercle serré
Autour du poissonnier entêté
Qui ne veut rien avouer.

Il dit toujours :
« Je suis pauvre et malade, miséricorde ! »
Le peuple gronde à son tour :
« Au garou, tueur d’enfants, le feu ou la corde ! »

Les femmes disent narguant le piteux :
« Ne nous regarde pas de ces yeux froids,
Veule vilain vieillard vicelard et vicieux,
Nous ne te craignons pas !

Bête cruelle, méchant couard,
Tu assassinais les pauvres filles
Qui rêvaient d’une douce vie.
Paye, paye, laid pendard ! »

« Vampire, suceur de sang,
Tue, tue ! », crient les enfants
Et Toria : « Tenailles ardentes, à petit feu ! »
« Je suis faible, miséricorde ! », mugit le vieux.

Le poissonnier pleure, fausses larmes,
C’est feinte et mensonge encore.
Les femmes rient et font vacarme :
« Où sont les corps ? Où est l’or ? »

Sur le banc de torture,
On lui serre les pieds
D’étroites chaussures
Qu’on va encore serrer.

« Satan, c’est moi, mon être de nature.
Enfant, j’étais laid et mal aimé.
Garçons et filles, de moi n’avaient pitié.
Ainsi est né mon goût de la morsure. »

Enfin, condamné comme horrible meurtrier,
La langue percée, le poing coupé,
Dans le petit feu, on met le grigou
Et le poissonnier hurle comme un loup.



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